Les Irlandais vont devoir se prononcer sur l'avortement pour tous. Le gouvernement "s'est mis d'accord sur un programme de référendums portant sur des amendements constitutionnels ", dont un « reférendum sur le huitième amendement, en mai ou juin 2018 », a dit le gouvernement dans un communiqué. Le huitième amendement garantit « le droit à la vie » de l'embryon, en tenant compte du « droit égal à la vie de la mère ».
Des lois contestées de toute part
Le Premier ministre Leo Varadkar, arrivé au pouvoir en juin, avait jugé la loi "trop restrictive". Le même mois, le Comité des droits de l'homme de l'ONU avait rendu une décision sans précédent en considérant que les lois irlandaises avaient violé les droits fondamentaux d'une femme qui avait appris que le fœtus qu'elle portait présentait une malformation mortelle.
Cette décision intervient également après une longue campagne qui avait attiré l'attention de tous les médias internationaux et avant la sixième manifestation pour demander la légalisation de l'avortement qui aura lieu samedi à Dublin. Sur son site, l'association organisatrice de la marche avait rappelé qu'en 2017 plusieurs femmes avaient été poursuivies par la justice pour avoir avorté. En mars, des milliers de femmes avaient déjà manifesté, vêtues de noir, pour contester les lois en vigueur.
4000 livres pour avorter
Chaque année, des centaines de femmes doivent débourser jusqu'à 4000 livres pour se rendre au Royaume-Uni pour réaliser cette opération.
L'avortement a toujours été illégal en Irlande, mais son interdiction n'a été insérée dans la constitution qu'en 1983, après avoir recueilli 67% des suffrages lors d'un référendum. En 2013, le pays a quitté le cercle très restreint des pays européens où l'avortement est totalement interdit, mais ne l'autorise qu'en cas de danger pour la mère. Le viol, l'inceste ou la malformation du foetus ne sont pas des raisons légales d'avorter, et une telle intervention constitue un crime passible d'une peine de 14 ans de prison.