La Britannique Andria Zafirakou a remporté le titre de meilleur enseignant du monde |
Andria Zafirakou enseigne à l’école communautaire Alperton, dans le nord de Londres, dans un quartier pauvre et multiethnique. Cette prof d’arts et textiles a appris les bases de la plupart des 35 langues parlées dans son école. Elle peut ainsi communiquer avec ses élèves et leurs parents, qui comptent de nombreux réfugiés. L’enseignante a également imposé une refonte du programme scolaire pour le rendre plus proche de la vie de ses élèves.
Ce dimanche, à Dubaï, elle est devenue « meilleur enseignant du monde » et va recevoir 1 million de dollars. « Félicitations à Andria Zafirakou pour avoir remporté le titre de meilleur enseignant du monde, le plus beau métier du monde », a tweeté cheikh Mohammad ben Rached Al-Maktoum, souverain de Dubaï, après avoir remis le prix à la lauréate du Global Teacher Prize.
« Leurs devoirs dans la salle de bains »
« J’ai été surprise, complètement submergée. Je ne comprenais pas que c’était moi [la gagnante] », rapporte le journal The Guardian. Andria Zafirakou a ajouté : les enseignants au Royaume-Uni « travaillent très dur », « ce prix est pour nous tous. »
« En faisant en sorte que les élèves s’ouvrent sur leur vie quotidienne, j’ai découvert que beaucoup d’entre eux venaient de foyers où plusieurs familles s’entassaient dans un seul logement », décrit-elle. « C’est souvent si bruyant et bondé que des élèves m’ont raconté qu’ils devaient faire leurs devoirs dans la salle de bains, juste pour avoir un moment seul et se concentrer. »
Andria Zafirakou figurait parmi 10 finalistes, dont aucun n’était français, sur 30 000 candidats du monde entier qui se sont présentés à ce concours international de la fondation Varkey visant à valoriser le métier d’enseignant.
La cérémonie de remise du prix a été marquée par la présence du champion du monde en titre de Formule 1, le Britannique Lewis Hamilton. Celui-ci a apporté le trophée sur le lieu de la cérémonie à bord d’un bolide de sport escorté par la police de Dubaï.
Le concours est organisé pour la quatrième fois par la fondation Varkey, basée à Dubaï. Le prix d’un montant d’un million de dollars est financé par tranches et exige que le gagnant reste enseignant pendant au moins cinq ans.
La fondation a été créée par la famille Varkey, des Indiens installés dans les années 1950 aux Émirats Arabes Unis, alors protectorat britannique. Ils y ont fait fortune en créant des réseaux d’écoles privées, d’abord destinées aux enfants des expatriés occidentaux ou du sous-continent indien venus dans le Golfe après le boom pétrolier.