Après que l’agence spatiale européenne ait annoncé mettre un terme à sa collaboration avec la Russie sur la mission ExoMars, c’est au tour de la Russie d’annoncer qu'elle allait arrêter de participer à la Station spatiale internationale (ISS) "après 2024".
Modèle de coopération internationale réunissant l'Europe, le Japon, les États-Unis et la Russie, l'ISS a commencé à être assemblée en 1998, avec le lancement du module russe Zarya, suivi par le module Unity de la NASA un mois plus tard.
L’assemblage complet de la station ne s’est achevé qu’en 2011. Sa retraite était prévue en 2024, mais la NASA a estimé qu'elle pouvait fonctionner jusqu'en 2030. Ce prolongement était soumis à l'approbation du Congrès. L'élection de Biden l'a confirmé et c'est l'administration Biden-Harris qui décide de prolonger les activités de la Station spatiale internationale jusqu’en 2030 le 31 décembre dernier.
La question de la désorbitation de ce gigantesque objet spatial vieillissant devait être envisagée en 2030. C’est une opération délicate et surtout très coûteuse comme nous l'explique cette vidéo du CNES en mai 2021.
C’était sans compter le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine qui va envenimer les relations de l'Union européenne et des États-Unis avec un de ses principaux partenaires qui va remettre plus tôt que prévu ce problème sur la table.
Or la Russie joue un rôle clé dans le maintien en orbite de la station.
"Les Russes ont été de bons partenaires"
L'annonce russe de vouloir se retirer de l'ISS intervient une dizaine de jours après la nomination à la tête de l'Agence spatiale russe (Roscosmos) d'un nouveau patron, Iouri Borissov, qui a remplacé Dmitri Rogozine, connu pour son style abrasif et son nationalisme outrancier.
"Nous allons sans doute remplir toutes nos obligations à l'égard de nos partenaires" de l'ISS, déclare Iouri Borissov, reçu au Kremlin par le président russe Vladimir Poutine, "mais la décision de quitter cette station après 2024 a été prise".
Quelques minutes plus tard, la Nasa a dit ne pas avoir reçu de notification "officielle" d'un tel retrait après cette date.
"Nous n'avons reçu aucune déclaration officielle de notre partenaire concernant la nouvelle d'aujourd'hui", déclare Robyn Gatens, la directrice de l'ISS à la Nasa, lors d'une conférence spatiale à Washington. "Donc nous allons donc davantage discuter de leurs plans."
Interrogée pour savoir si les États-Unis souhaitaient voir les Russes se retirer de l'ISS, Robyn Gatens a répondu : "Non, absolument pas. Ils ont été de bons partenaires, tout comme tous nos partenaires, et nous voulons continuer ensemble, en tant que partenariat, à opérer la station spatiale durant la décennie."
La Station spatiale est issue d'une immense collaboration internationale et la Nasa a maintes fois répété qu'elle ne pouvait fonctionner sans les contributions des différents partenaires.