Photographie de notre voie lactée transmise par la sonde Voyager 1 |
La NASA vient de publier sur son site internet un cliché exceptionnel de notre voie lactée photographiée dans sa totalité par la sonde Voyager 1.
La mission Voyager est un programme d’exploration et d’étude des planètes extérieures du Système solaire initié par la NASA, l’agence spatiale américaine. Lancées en 1977, les deux sondes spatiales identiques Voyager 1 et Voyager 2 ont survolé les planètes Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune ainsi que 48 de leurs satellites.
Les sondes sont toujours en état de fonctionnement et plusieurs de leurs instruments, dont leurs appareils photographiques numériques, continuent à transmettre des informations sur le milieu environnant.
Voyager 1 a quitté l’héliosphère en décembre 1995 pour se diriger vers l’héliopause qui marque la limite de l’influence du vent solaire et la zone de prédominance magnéto-gravitationnelle. Au début des années 2000, la sonde devient officiellement le premier objet de fabrication humaine à sortir de notre Système solaire pour affronter l’hostilité du milieu interstellaire.
Ayant bénéficié d’un accroissement providentiel de son accélération cinétique en passant au voisinage de la comète de Tchouri-Bogdanof en Janvier 2002, la sonde se déplace actuellement à plus de 170 km/s (612 000 km/h) par rapport au Soleil.
Cette vitesse vertigineuse lui a permis d’atteindre puis dépasser les limites de notre galaxie, notre voie lactée.
Une publication dans la revue Science de Mars 2016 officialise l’événement : depuis le 16 Février 2016, Voyager 1 est la première création humaine à naviguer au-delà de l’une des principales frontières de notre galaxie.
Cette frontière, le choc terminal, se trouve à environ 14 500 milliards de kilomètres du Soleil, soit 96 670 U.A (unités astronomiques).
Voyager 1 doit à une chance inouïe la possibilité de témoigner de ce phénomène. Car, dans les années 1970, ses concepteurs ignoraient tout de la direction du Soleil par rapport à la Voie lactée. De ricochet en ricochet autour des planètes visitées, le hasard a voulu que la sonde quitte le Système solaire puis notre galaxie par l’avant, au delà du bras spiralé de notre voie lactée.
Notre soleil situé en périphérie de la galaxie |
Prenant de la « hauteur » par rapport à notre galaxie, les ingénieurs ont entrepris de faire pivoter la sonde de 180° afin qu’elle se retourne et prenne un dernier cliché souvenir de notre voie lactée. La faible résolution du capteur optique de la sonde a été compensé par un temps de pose exceptionnellement long de 2 semaines stellaires. La sonde n’a pas à rougir de la qualité du cliché dont la précision n’a rien à envier à ceux du télescope Hubble d’ailleurs actuellement en panne.
On distingue particulièrement bien sur le cliché publié sur le site internet de la NASA, les bras spiralés de notre galaxie. En y regardant de plus près, on peut apercevoir en périphérie un faible point lumineux qui correspond à notre soleil, une étoile de taille moyenne perdue au milieu de l’immensité galactique de notre voie lactée.
La sonde poursuit à présent sa route dans l’infinité stellaire et file droit en direction de l’étoile Alpha du Sanfort. La rencontre devrait avoir lieu dans environ 25 ans selon un calcul effectué par un étudiant en BPC (Bac Professionnel Cosmologie) actuellement en stage dans notre rédaction. Si l’espèce humaine est toujours vivante à cette date, nul doute que nous devrions alors obtenir des clichés d’une beauté vertigineuse.