INTERNATIONAL - Les Chinois constituent le peuple qui apparaît comme le plus accueillant envers les populations réfugiées, devant les Allemands et les Britanniques, selon une étude d'Amnesty International publiée ce jeudi 19 mai.
A l'inverse, la Russie, l'Indonésie et la Thaïlande figurent à l'autre bout de ce classement, effectué à partir de sondages auprès de 27.000 personnes dans 27 pays différents par l'institut Globscan pour le compte de l'ONG.
Ils montrent que 32% des personnes sondées tous pays confondus se disent prêtes à accueillir un réfugié dans leur quartier, 47% dans leur ville et 80% dans leur pays, des chiffres dont Amnesty espère qu'ils encourageront les responsables politiques à ouvrir davantage leurs portes.
Une personne sur dix dans le monde se dit même prête à accueillir un réfugié dans son propre foyer. Ce chiffre monte à 46% des personnes sondées en Chine, numéro 1 du classement.
A l'inverse, la Russie qui se place en 27e et dernière position, ne compte qu'1% de personnes interrogées prêtes à accueillir dans leur maison un réfugié.
Amnesty note également que des pays comme la Grèce ou la Jordanie, ayant déjà accueilli beaucoup de réfugiés fuyant la guerre en Syrie, se classent néanmoins dans le Top 10.*
Des populations accueillantes versus des gouvernements crispés
"Ces chiffres parlent d'eux-mêmes. Les gens sont prêts à accueillir les réfugiés mais les réponses inhumaines des gouvernements à la crise des réfugiés sont totalement déconnectées de la vision de leurs propres citoyens", a souligné le secrétaire général d'Amnesty International Salil Shetty dans un communiqué.
Ces gouvernements "ne peuvent plus utiliser l'opinion publique comme excuse pour ne pas remplir leurs obligations internationales en matière de droits de l'Homme", a-t-il ajouté dans un entretien avec l'AFP.
"Je pense que les gens comprennent que nous faisons face à une crise exceptionnelle et qu'il y a besoin d'une réponse exceptionnelle", a-t-il estimé, ajoutant que "le sentiment général est que l'Ouest n'a pas tenu ses promesses".
Pour répondre à la crise mondiale des réfugiés, Amnesty International demande aux gouvernements de reloger 1,2 million de réfugiés d'ici à la fin 2017, ce qui représente "moins de 10% des 19,5 millions de réfugiés que compte le monde aujourd'hui".