Un facteur de croissance permet aux poissons zèbres de nager à nouveau après une lésion de la moelle épinière. Une piste de recherche pour traiter les paralysies.
Ce petit poisson d'eau douce possède en effet la capacité de régénérer les cellules nerveuses de son cerveau après une lésion. Son étude permet donc à la science de mieux comprendre le phénomène, ce qui pourrait un jour mener à un meilleur traitement du cerveau humain blessé.
Contrairement à ce qui se passe chez les mammifères, l'inflammation qui résulte d'une blessure au cerveau de ces poissons mène à la production de nouveaux neurones, les cellules nerveuses du cerveau.
Le Dr Nikos Kyritsis et ses collègues du Center for Regenerative Therapies Dresden ont montré qu'à la suite d'une blessure, l'inflammation du cerveau du poisson active la production de signaux moléculaires spécialisés et de cellules particulières qui favorisent la croissance de neurones de remplacement.
En laboratoire, les chercheurs ont provoqué une inflammation dans le cerveau des poissons sans blessure à l'aide de produits chimiques et ont constaté qu'un certain type de cellules en produisait de nouvelles.
Les chercheurs ont constaté que les poissons-zèbres dont les signaux inflammatoires avaient été supprimés étaient incapables de produire de nouveaux neurones.
En outre, l'équipe allemande a trouvé que l'expression d'une protéine (récepteur du leukotriène cystéinyl) était primordiale dans le processus de régénération cellulaire du poisson-zèbre.
Lorsque les chercheurs ont injecté une substance (LTC4) se liant à cette protéine dans le cerveau des poissons, ils ont observé la formation de nouveaux neurones sans aucune inflammation.
Ces travaux permettent donc de penser que l'inflammation doit être couplée à une cascade de signalisations avec LTC4 pour permettre la nouvelle croissance des neurones endommagés.
Les auteurs de ces travaux publiés dans la revue Science espèrent que leurs travaux trouveront un jour des applications thérapeutiques dans le traitement des blessures traumatiques au cerveau et dans les troubles neurodégénératifs.