La station spatiale Tiangong-2 va-t-elle nous tomber sur la tête ? Son étrange manœuvre dans l’espace ces derniers jours pose en tout cas question. Le 13 juin, elle a plongé de plus de 100 km en direction de la Terre pour se placer en orbite à 290 kilomètres au-dessus du sol.
Il n’en fallait pas plus à certains observateurs pour évoquer l’idée que la Chine cherchait à se débarrasser de cette station spatiale. Un raisonnement paraissant plausible au regard du sort qu’a connu sa grande sœur Tiangong-1 : le 2 avril, cette station avait fini sa course incontrôlable en se désintégrant au-dessus du Pacifique Sud. De plus, Tiangong-2 n’est déjà plus utilisée par la Chine, à peine deux ans après son lancement.
Un test de l’appareil
Mais le 23 juin, Tiangong-2 est revenue à son orbite initiale à 390 kilomètres au-dessus de la Terre. Si la Chine n’a pas expliqué le but de la manœuvre, Jonathan McDowell a sa petite idée sur la question. « Je pense que l’objectif était de tester l’appareil pour vérifier sa fiabilité et observer le fonctionnement du système de propulsion, a confié cet astrophysicien du centre d’astrophysique Harvard-Smithsonian au site Live Science. En consommant du carburant, cela réduit aussi le risque d’explosion sur la phase de retour. »
La date de retour inconnue
Aucune information n’a filtré concernant la date de retour de Tiangong-2. Selon Jonathan McDowell, cette manœuvre montre que la Chine contrôle toujours cette station et qu’elle pourrait déjà programmer sa désorbitation. Elle éviterait ainsi de répéter sa gestion hasardeuse du retour sur Terre de Tiangong-1.
Les stations Tiangong, dont le nom signifie « Palais céleste » en mandarin, ont été conçues pour développer les compétences de la Chine dans la construction d’une station spatiale complète. Après avoir hébergé deux astronautes en octobre et novembre 2016, Tiangong-2 a continué à effectuer des manœuvres de ravitaillement jusqu’en septembre 2017. Depuis, cette station est en hibernation.