Cette maladie rare tropicale est observée de près par les épidémiologistes, mais sa progression reste relativement contenue et son tableau clinique, peu inquiétant en Occident, pour le moment.
Virus de la variole de singe.
- Qu’est-ce que la variole du singe ?
La maladie est appelée « variole du singe » parce qu’elle a été découverte en 1958 au Danemark chez des macaques crabiers de Singapour et que sa symptomatologie est très proche de la variole humaine. Elle est néanmoins beaucoup moins virulente, contagieuse et mortelle que celle-ci.
La variole du singe est endémique de deux régions tropicales de l’Afrique subsaharienne, c’est-à-dire qu’elle circule de façon plus ou moins permanente dans ces deux zones :
- le bassin du Congo, principalement en République démocratique du Congo ;
- l’Afrique de l’Ouest, principalement au Nigeria.
En Afrique, les deux clades du virus circulent dans deux zones distinctes:
- Afrique de l'Ouest
- l’Afrique de l’Ouest, principalement au Nigeria.
En Afrique, les deux clades du virus circulent dans deux zones distinctes:
- Afrique de l'Ouest
- Bassin du Congo
- Zone mixte
Contrairement aux virus à ARN comme le SARS-CoV-2, celui de la variole du singe est à double brin d’ADN, ce qui signifie que sa réplication se fait quand il pénètre dans le noyau des cellules infectées. Il est assez gros, de forme ovale et protégé par deux membranes. Son génome est lui aussi assez long, ce qui complique les analyses génomiques.
Les virus à ADN mutent moins que ceux à ARN. Néanmoins, deux variants (ou « clades ») existent dans les zones où il circule naturellement : le clade ouest-africain et le clade du bassin du Congo.
Une comparaison des génomes de ces deux clades réalisée en 2005 par une équipe nord-américaine a conclu à une différence d’environ 0,55 %, ce qui suffit à leur conférer une virulence et une mortalité différentes.
Au bout de deux jours, elle entre dans sa phase « éruptive » et contagieuse avec l’apparition de lésions sur la peau, sous forme de boutons qui connaissent quatre formes successives :des macules, plates et rouges (un à deux jours) ;
- des papules, solides et en relief (un à deux jours) ;
- des vésicules, contenant un liquide clair (un à deux jours) ;
- des pustules, avec un liquide purulent (cinq à sept jours), contenant une grande quantité de virus vivant, qui peut occasionner des contaminations par contact si les pustules sont arrachées.
Le nombre de boutons varie selon les individus, mais ils évoluent tous en même temps sur une période de deux à quatre semaines vers un dessèchement, ce qui entraîne la formation d’une croûte, jusqu’à disparition totale. Ils peuvent néanmoins laisser des traces visibles sur la peau pendant quelque temps.
En Afrique, ces boutons se concentrent sur le visage et aux extrémités (paume des mains, plante des pieds, parties génitales) et dans une moindre mesure sur le tronc.
Contrairement aux virus à ARN comme le SARS-CoV-2, celui de la variole du singe est à double brin d’ADN, ce qui signifie que sa réplication se fait quand il pénètre dans le noyau des cellules infectées. Il est assez gros, de forme ovale et protégé par deux membranes. Son génome est lui aussi assez long, ce qui complique les analyses génomiques.
Les virus à ADN mutent moins que ceux à ARN. Néanmoins, deux variants (ou « clades ») existent dans les zones où il circule naturellement : le clade ouest-africain et le clade du bassin du Congo.
Une comparaison des génomes de ces deux clades réalisée en 2005 par une équipe nord-américaine a conclu à une différence d’environ 0,55 %, ce qui suffit à leur conférer une virulence et une mortalité différentes.
- Quels sont les symptômes de la variole du singe ?
Au bout de deux jours, elle entre dans sa phase « éruptive » et contagieuse avec l’apparition de lésions sur la peau, sous forme de boutons qui connaissent quatre formes successives :des macules, plates et rouges (un à deux jours) ;
- des papules, solides et en relief (un à deux jours) ;
- des vésicules, contenant un liquide clair (un à deux jours) ;
- des pustules, avec un liquide purulent (cinq à sept jours), contenant une grande quantité de virus vivant, qui peut occasionner des contaminations par contact si les pustules sont arrachées.
Le nombre de boutons varie selon les individus, mais ils évoluent tous en même temps sur une période de deux à quatre semaines vers un dessèchement, ce qui entraîne la formation d’une croûte, jusqu’à disparition totale. Ils peuvent néanmoins laisser des traces visibles sur la peau pendant quelque temps.
En Afrique, ces boutons se concentrent sur le visage et aux extrémités (paume des mains, plante des pieds, parties génitales) et dans une moindre mesure sur le tronc.
En Europe, les lésions cutanées se trouvent davantage sur les zones génitales et périanales, sans se propager aux autres parties du corps, selon les remontées faites à l’OMS.
Néanmoins, au 2 juin, aucun décès lié à la variole du singe n’a été enregistré en Amérique du Nord ou en Europe, selon l’OMS. Très peu de malades ont été hospitalisés, en dehors de ceux admis pour traiter une infection secondaire ou pour être mis à l’isolement. En France, sur les 85 cas objets de recherches, deux personnes immunodéprimées ont été hospitalisées mais ne le sont plus, et aucune n’est morte. Cela étant, au vu du rythme d’augmentation des nouveaux cas, « ça risque d’arriver, estime le Dr Davido. Je ne pense pas qu’on soit face à une souche qui n’a aucune virulence ».
En Afrique, le taux de mortalité varie entre 3,6 % et 10,6 %, selon une revue publiée par une équipe de chercheurs américains en février 2022. Entre 1970 et 2019, la variole du singe a provoqué la mort de 78 personnes, dont 68 liées au clade du bassin du Congo. Et depuis le début de l’année 2022, les autorités sanitaires ont recensé 66 morts supplémentaires, sur 1 408 cas (au 1er juin), dont 58 morts rien qu’en République démocratique du Congo (RDC).
En Europe, la maladie n’ayant jamais circulé avant 2018, il n’est pour l’instant pas possible d’y connaître sa mortalité réelle. Les différences de systèmes de santé entre les continents pourraient expliquer les écarts de virulence. L’OMS relève ainsi qu’« avec des soins appropriés, la plupart des patients se rétablissent ». Il faudra néanmoins du temps et des analyses génomiques du virus pour en savoir davantage.
Les virus du genre orthopoxvirus survivent assez longtemps en dehors du corps humain, et peuvent se transmettre par les surfaces. Il est donc risqué de manger ou de boire dans la même vaisselle, ou dormir dans la même pièce qu’une personne malade.
Selon Santé publique France, la majorité des personnes atteintes de variole du singe en France sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et pour beaucoup, avec « des partenaires sexuels multiples ». Mais il n’existe jusqu’à présent aucune preuve d’une transmission par voie sexuelle. La contamination s’explique plus probablement par le contact proche et prolongé qu’implique une relation sexuelle. Des travaux sont néanmoins en cours pour savoir si le virus a pu s’adapter.
- La variole du singe est-elle dangereuse ?
Néanmoins, au 2 juin, aucun décès lié à la variole du singe n’a été enregistré en Amérique du Nord ou en Europe, selon l’OMS. Très peu de malades ont été hospitalisés, en dehors de ceux admis pour traiter une infection secondaire ou pour être mis à l’isolement. En France, sur les 85 cas objets de recherches, deux personnes immunodéprimées ont été hospitalisées mais ne le sont plus, et aucune n’est morte. Cela étant, au vu du rythme d’augmentation des nouveaux cas, « ça risque d’arriver, estime le Dr Davido. Je ne pense pas qu’on soit face à une souche qui n’a aucune virulence ».
En Afrique, le taux de mortalité varie entre 3,6 % et 10,6 %, selon une revue publiée par une équipe de chercheurs américains en février 2022. Entre 1970 et 2019, la variole du singe a provoqué la mort de 78 personnes, dont 68 liées au clade du bassin du Congo. Et depuis le début de l’année 2022, les autorités sanitaires ont recensé 66 morts supplémentaires, sur 1 408 cas (au 1er juin), dont 58 morts rien qu’en République démocratique du Congo (RDC).
En Europe, la maladie n’ayant jamais circulé avant 2018, il n’est pour l’instant pas possible d’y connaître sa mortalité réelle. Les différences de systèmes de santé entre les continents pourraient expliquer les écarts de virulence. L’OMS relève ainsi qu’« avec des soins appropriés, la plupart des patients se rétablissent ». Il faudra néanmoins du temps et des analyses génomiques du virus pour en savoir davantage.
- Comment se transmet la maladie ?
Les virus du genre orthopoxvirus survivent assez longtemps en dehors du corps humain, et peuvent se transmettre par les surfaces. Il est donc risqué de manger ou de boire dans la même vaisselle, ou dormir dans la même pièce qu’une personne malade.
Selon Santé publique France, la majorité des personnes atteintes de variole du singe en France sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et pour beaucoup, avec « des partenaires sexuels multiples ». Mais il n’existe jusqu’à présent aucune preuve d’une transmission par voie sexuelle. La contamination s’explique plus probablement par le contact proche et prolongé qu’implique une relation sexuelle. Des travaux sont néanmoins en cours pour savoir si le virus a pu s’adapter.
- Le vaccin contre la variole protège-t-il de la maladie ?
Les orthopoxvirus ont des protéines de surface, et donc des « signatures », très proches les unes des autres. Ils sont assez sensibles aux anticorps développés contre d’autres virus de la même famille ; on dit qu’ils génèrent une immunité croisée. Le virus peut ainsi être combattu avec des vaccins existants contre d’autres virus du même genre.
Le vaccin contre la vaccine, maladie communément appelée « variole de la vache », utilisé mondialement dans les années 1960 et 1970 pour éradiquer la variole humaine, est efficace à 85 % pour lutter contre l’infection au virus de la variole du singe. En France, cette vaccination antivariolique était obligatoire jusqu’en 1979, ce qui fait que les 34 millions de personnes de plus de 43 ans (soit la moitié de la population) sont en principe bien protégées contre la variole du singe. « Même les gens qui ont été vaccinés il y a de nombreuses décennies maintiennent un très, très haut niveau d’anticorps et la capacité de neutraliser le virus », assure Luigi Ferrucci, directeur scientifique de l’Institut national sur le vieillissement, à Baltimore (Maryland), dans le New York Times. Des travaux publiés en 2007 dans le New England Journal of Medicine montraient que la quantité d’anticorps antivarioliques déclinait très lentement. Cet effet protecteur s’observe dans les données sur les malades : les personnes non vaccinées représentent entre 79 % et 96 % des cas.
A l’heure actuelle, il n’est pas prévu de vacciner tout ou partie de la population avec ce vaccin, tant le nombre de cas est réduit et la contagiosité faible. D’autant que les stocks actuels sont limités et ne permettent pas une vaccination à large échelle, le dernier cas de variole humaine datant de 1977. La stratégie actuelle est plutôt de vacciner les contacts de personnes infectées, celles qui ont le plus grand risque d’être contaminées, conformément à l’avis de la Haute Autorité de santé rendu le 20 mai.
Le vaccin contre la vaccine, maladie communément appelée « variole de la vache », utilisé mondialement dans les années 1960 et 1970 pour éradiquer la variole humaine, est efficace à 85 % pour lutter contre l’infection au virus de la variole du singe. En France, cette vaccination antivariolique était obligatoire jusqu’en 1979, ce qui fait que les 34 millions de personnes de plus de 43 ans (soit la moitié de la population) sont en principe bien protégées contre la variole du singe. « Même les gens qui ont été vaccinés il y a de nombreuses décennies maintiennent un très, très haut niveau d’anticorps et la capacité de neutraliser le virus », assure Luigi Ferrucci, directeur scientifique de l’Institut national sur le vieillissement, à Baltimore (Maryland), dans le New York Times. Des travaux publiés en 2007 dans le New England Journal of Medicine montraient que la quantité d’anticorps antivarioliques déclinait très lentement. Cet effet protecteur s’observe dans les données sur les malades : les personnes non vaccinées représentent entre 79 % et 96 % des cas.
A l’heure actuelle, il n’est pas prévu de vacciner tout ou partie de la population avec ce vaccin, tant le nombre de cas est réduit et la contagiosité faible. D’autant que les stocks actuels sont limités et ne permettent pas une vaccination à large échelle, le dernier cas de variole humaine datant de 1977. La stratégie actuelle est plutôt de vacciner les contacts de personnes infectées, celles qui ont le plus grand risque d’être contaminées, conformément à l’avis de la Haute Autorité de santé rendu le 20 mai.