Donald Trump va-t-il rempiler ou va-t-il céder sa place à son rival démocrate Joe Biden ? Les débats télévisés n'ont pas semblé départager les deux hommes. Aux États-Unis, le scrutin se déroule État par État, et celui qui arrive en tête dans un État décroche tous ses grands électeurs, qui vont ensuite désigner le président. En conséquence, cette élection est un patchwork de sujets locaux différents d'un État à l'autre. Direction quatre Etats-clés de ce scrutin : la Caroline du Nord, l'Ohio, New-York et la Pennsylvanie.
Donald Trump a un nouvel ennemi, "The Lincoln Projet". Objectif? Empêcher sa réélection à la présidentielle de novembre 2020.
PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE - Cette fois, l’attaque ne vient pas des “démocrates qui ne font rien”, comme il se plaît à les appeler, mais de républicains résolus à empêcher la ré-élection de Donald Trump lors de la présidentielle du 3 novembre 2020.
Ce mardi 5 mai, le président des États-Unis a qualifié de ”ratés” et de “républicains qui n’en ont que le nom” un petit groupe d’adversaires issus de son propre parti... leur offrant en même temps une notoriété nouvelle et bienvenue. “Avec tout ce que j’ai fait pour les juges, les impôts, la réglementation, la santé, l’armée, les anciens combattants et pour protéger notre second amendement, ils devraient adorer Trump”, s’est-il indigné ce mardi.
Ces opposants venus de l’intérieur sont les membres du Lincoln Project, à l’origine d’une vidéo accablante pour Donald Trump, très relayée ces dernières 24h.
Intitulé “Mourning in America” - “le deuil aux États-Unis”, le clip a été publié le 4 mai et s’inspire du slogan et d’un clip de la campagne de Ronald Reagan pour sa réélection en 1984 “Morning in America”.
Mais alors que l’original inspirait la prospérité et l’optimisme, ce nouveau clip montre des maisons délabrées, des usines vides et des files d’attente de gens masqués. Le résultat de la présidence Trump, aggravée par sa gestion de la crise du coronavirus.
“Plus de 60.0000 Américains sont décédés d’un virus mortel que Donald Trump a ignoré. Nous voyons l’économie qui tombe en ruine, plus de 26 millions d’Américains sont au chômage”, affirme la voix off de cette vidéo d’une minute. “Sous la direction de Donald Trump, le pays est plus faible, plu malade et plus pauvre. Maintenant, les Américains s’interrogent: si on a quatre ans de plus comme ça, est-ce que l’Amérique existera toujours?”
La vidéo, qui cumulait en moins de 24h près de 6 millions de vues, a été relayée par de nombreuses personnalités ouvertement anti-Trump comme Alyssa Milano.
Donald Trump’s failed presidency has left the nation weaker, sicker,
and teetering on the verge of a new Great Depression.
There’s mourning in America.
“The Lincoln project” contre Trump (quitte à pousser les démocrates)Derrière ce clip, un groupe de responsables républicains et ex-républicains conservateurs, qui ont pour certains fait partie de l’entourage de George W. Bush et parmi lesquels on trouve George Conway, le mari de la conseillère de la Maison Blanche Kellyanne Conway.
Le 17 décembre 2019, à la veille de la mise en accusation de Donald Trump dans son procès en destitution, le “Lincoln Project” voit le jour, par le biais d’une tribune dans le New York Times. Comme l’indique leur nom, les fondateurs se réclament de l’héritage d’Abraham Lincoln, 16e président des États-Unis, adulé pour avoir mis fin à l’esclavage et réunifié le pays à l’issue de la guerre de Sécession. Tout l’inverse de Donald Trump, dont l’élection a créé un fossé entre ses partisans et ses détracteurs selon les créateurs de l’organisation.
“Le président et ses acolytes ont remplacé le conservatisme par une foi vide menée par un prophète bidon. Le patriotisme et la survie de notre nation face aux crimes, à la corruption et à la nature corrosive de Donald Trump sont un objectif plus noble que nos simples opinions politiques. En tant qu’Américains, nous devons lutter contre les dommages que ses partisans et lui font à la loi, à la Constitution et à l’image américaine”, écrivent les fondateurs du Lincoln Projet.
Leur objectif est très simple: “battre Trump et le Trumpisme dans les urnes”, et ce, même si cela signifie donner l’avantage aux rivaux démocrates, au Congrès ou même dans le Bureau ovale. “Élire des démocrates qui respectent davantage la Constitution que des républicains est un effort louable”, peut-on lire en guise de présentation sur le site. Pour cela, l’organisation est conçue sur la base de levées de fonds, réinvestis ensuite en partie dans des campagnes publicitaires comme celle qui a provoqué la colère du président. Fin mars, le groupe avait levé environ 2,5 millions de dollars.
Le coup de pouce involontaire de Trump
Cette ligne de conduite a poussé Donald Trump à affubler les membres du Lincoln Project du surnom du “RINO” pour “Republicains In Name Only”, soit “des républicains qui n’en ont que le nom”.
Lundi soir, au lendemain d’une interview qui s’est justement déroulée aux pieds de la statue d’Abraham Lincoln à Washington -le seul de ces prédécesseurs dont il salue régulièrement le travail- Donald Trump s’est défoulé contre le “Lincoln Project”, accusé de “faire honte” à “Abe l’honnête”, le surnom du président emblématique.
Ce mardi, il semblait toujours ruminer sa colère , en s’exprimant sur le sujet face à la presse avant de quitter Washington pour une visite dans l’Arizona. “Je changerais le nom pour l’appeler le ‘Projet des Losers’”, a-t-il lancé. “Ce sont des losers républicains”.
De leur côté, les intéressés se frottent les mains des remarques du président. “L’idée est d’avoir la plus grande audience possible, et évidemment, lorsque le Président tweete à votre sujet, votre audience augmente”, a souligné ce mardi auprès de CNN Jennifer Horn, une des cofondatrices.
“Il peut s’énerver contre nous via Twitter autant qu’il le veut, mais plus souvent les gens verront ce clip, plus Donald Trump perdra des votes”, a tweeté le compte de l’organisation ce mardi, en appelant à contribuer pour diffuser la vidéo “Le deuil aux États-Unis” à la télévision.
Le président s’en est pris à la marque au losange, accusée à tort d’exporter trop de voitures sur le sol américain.
Donald Trump le 16 octobre 2019 à la Maison Blanche
Donald Trump n’est pas incollable sur le marché automobile français… ou américain. Ce mercredi, le président américain s’en est pris à la marque Renault lors d’un point presse, Dans son discours, il a accusé la marque de voiture de « trop vendre » aux Etats-Unis… sauf que l’entreprise a quitté le marché américain en 1987.
« Pour nos produits agricoles, c’est très compliqué d’y être exportés [en Europe], pour nos voitures, c’est très compliqué », a déclaré le président américain, en pleine guerre des tarifs douaniers avec l'Union européenne. « Eux, ils envoient des Mercedes, des BMW, des Volkswagen, des Renault, dans le cas de la France. » La séquence a été repérée et partagée sur Twitter.
Quelques modèles vendus en 1992 En réalité, Renault n’est plus présente sur le marché américain depuis la revente d’American Motors Corporation (AMC), survenue en 1987. Certains modèles de la marque au losange ont continué à être commercialisés aux États-Unis pendant quelques années, comme la version américaine de la R25, vendue jusqu’en 1992 sous la marque Eagle.
Le président des Etats-Unis va prendre la parole à l'Assemblée générale de l'ONU juste après l'un de ses admirateurs déclarés, le Brésilien Jair Bolsonaro. Donald Trump, qui est très attendu sur le dossier iranien, aura probablement aussi à coeur de parler à sa base électorale, à quelque 400 jours du prochain scrutin présidentiel.