Alors que le pays souhaite rejoindre l’OCDE, des ONG dénoncent la situation dramatique des habitants de la Guajira.
Dans le nord-ouest de la Colombie, des 
enfants meurent de faim dans le département de la Guajira, qui borde la 
côte caraïbe. Selon le ministère de la santé, 208 enfants de moins de 
cinq ans sont morts de malnutrition depuis 2013. Ces données officielles
 sont très sous-évaluées de l’avis des Indiens Wayuu qui habitent la 
région, ainsi que des fonctionnaires de la Defensoria del pueblo 
(Défenseur du peuple), l’institution publique chargée de veiller au 
respect des droits de l’homme dans le pays.
 
A Paris, les fonctionnaires de l’Organisation de coopération et 
développement économique (OCDE) planchent ce mois-ci sur la candidature 
de la Colombie qui souhaite intégrer cette institution. L’organisation 
devrait donner son avis d’ici la fin de l’année. Prix Nobel de paix 2016
 pour avoir signé un accord de paix avec la guérilla des Forces armées 
révolutionnaires (FARC), le président, Juan Manuel Santos, rêve d’y 
parvenir. Trois comités de l’OCDE, dont celui responsable des affaires 
sociales, doivent encore donner leur feu vert. La décision pourrait 
intervenir rapidement.
A Washington, l’organisation de défense des droits de l’homme Human 
Rights Watch interroge : l’OCDE peut-elle admettre en son sein ce pays 
andin sans exiger du gouvernement qu’il mette fin au drame de la 
Guajira ? « Nous ne nous prononçons pas sur l’entrée de la Colombie à
 l’OCDE mais nous considérons que ce processus d’adhésion doit être 
l’occasion d’évoquer les droits de l’homme et d’obtenir des mesures 
concrètes en faveur du peuple wayuu », explique Jose Miguel 
Vivanco, directeur d’HRW pour les Amériques. Le 27 octobre, il adressait
 à ce sujet une lettre ouverte au secrétaire général de l’OCDE, Angel 
Gurria.
« Le taux de mortalité infantile par malnutrition est la 
manifestation la plus dramatique de la grave crise humanitaire que vit 
la Guajira, victime de l’abandon des pouvoirs publics »