Le mont Taranaki dans le nord du pays vient d’obtenir les mêmes droits légaux qu’une personne. C’est la troisième zone géographique néo-zélandaise à se voir accorder une personnalité juridique. Une protection, mais aussi une reconnaissance pour les tribus maories de la région.
Après une rivière en mars, une montagne de Nouvelle-Zélande va acquérir les mêmes droits qu’une personne. Le mont Taranaki est sacré pour les tribus Maoris, les premiers habitants de l’île située dans le Pacifique Sud. Huit tribus locales et le gouvernement auront la tutelle du volcan situé sur la côte ouest de l’île du Nord.
Dans le compromis signé cette semaine, le mont Taranaki deviendra « une personnalité juridique à part entière » et aura les mêmes droits que ceux de la rivière Whanganui, qui a obtenu le statut de personne morale plus tôt cette année.
Désormais, le volcan est protégé au même titre que les tribus locales. Dans la tradition maorie, la montagne est considérée comme un ancêtre. Et une éventuelle atteinte sera traitée comme une attaque à la tribu.
Un devoir de mémoire aussi
« Cet accord constitue un moment important dans la reconnaissance des blessures du passé, a reconnu Andrew Little, le ministre en charge du dossier. Les Taranaki iwi (peuple local) ont été traités de la pire des manières par la couronne au XIXe siècle. »
L’accord prévoit aussi des excuses officielles de la part du gouvernement néo-zélandais. À l’issue des guerres opposant les colons britanniques et les Maoris entre 1845 et 1871, la quasi-totalité des terres du Taranaki, sur lesquelles se trouve le volcan, avait été confisquée par le gouvernement colonial.
Des excuses, c’est en revanche tout ce que les Maoris auront. L’accord ne prévoit aucune indemnisation financière.
Gerrard Albert, qui avait négocié le même statut pour la rivière Whanganui plus tôt dans l’année, espère que ce deuxième cas permettra de « créer un précédent ». Son but ? Que « les autres tribus maories de Nouvelle-Zélande suivent les traces de Whanganui et du Mont Taranaki » pour obtenir la reconnaissance du gouvernement.
Le site historique devient une attraction touristique de plus en plus populaire en Nouvelle-Zélande. Cette année, le guide Lonely Planet a même placé la région du Taranaki comme le deuxième endroit à visiter au monde.