Ses habitants sont appelés Jbalas sont établis principalement dans les provinces de Tanger-Tétouan, de Taza-Al Hoceima-Taounate et du Gharb-Chrarda-Beni Hssen. Bien que les habitants soient en majorité d'origine berbère, la région s'est entièrement arabisée. Le parler local, Jebli, ou Tajeblite, reste très influencé par l'héritage linguistique berbère et par l'espagnol.
Les Jbala comme leur nom l’indique, sont les « montagnards » ou « les habitants des montagnes ». Ce nom qui se réfère plutôt à la géographie qu’à un aspect ethnique donné, est passé pourtant pour une identité culturelle vu leur nombre important et leur espace géographique étendu, comparé aux autres « Montagnards » du Maroc.
À l’origine, d’après la toponymie et le lexique jebli, la région était peuplée par des tribus ibéro-maurisiennes qui parlaient une langue plus ancienne que les dialectes d’aujourd’hui . La proximité de l’Europe a fait que des populations d’origines ibériques s’étaient installées dès la Protohistoire dans la région. Occupant une position stratégique, la région de Jbala a été un point de rencontre de plusieurs courants culturels et humains (les Berbères, les Puniques, les Latins, les Ibères, les Romans, les musulmans d’Andalousie). Ces différents apports ont contribué à façonner l’identité culturelle jeblie.
Les Jbalas furent arabisés dès le XI ème siècle, ce qui explique le caractère pré-hilalien de leur parler.
Bien qu’il existe des villes à la périphérie de la région, les Jbalas n'en sont pas les fondateurs. Ainsi, dans des villes comme Tétouan (fondée par des arabo-andalous), Tanger, Chefchaouen, Larache, Ouazzane le terme jbala s’applique aux paysans des campagnes environnantes.