La fête de l’amour, communément la «
Saint-Valentin », n’est pas une tradition musulmane. Les musulmans en général y
compris au Maroc estiment que ce référentiel de l’amour est une tradition «
importée ». C’est même l’expression d’une aliénation culturelle par rapport au
modèle social occidental.
Pourtant, sur le terrain économique,
ce « rejet » ou « refus » de fêter l’amour à l’occidentale, n’empêchent pas les
magasins et les enseignes commerciales de décorer leurs vitrines avec une
dominance rouge en l’honneur de la fête de l’amour.
Dans les grandes artères
commerçantes de Casablanca, Rabat et Marrakech, pour ne citer que ces grandes
métropoles, les franchises des grandes marques « délocalisent » les offres
européennes dédiées à la Saint-Valentin de leurs maisons mères.
Des restaurants et des cafés ne
lésinent pas sur les moyens pour décliner leurs menus et services aux
traditions de ce rendez-vous affectif annuel.
Ainsi, les attitudes varient entre
niveaux de degrés. Les défenseurs d’une attitude de rejet de cette fête
s’appuient sur le référentiel religieux et culturel. Les tenants d’un avis
contraire, moins dominants, il faut le souligner, ne voient aucun inconvénient
de profiter de cette date de l’agenda aléatoire pour rendre hommage à l’amour,
une valeur humaine et universelle qui transcende les clivages géographiques,
religieux et culturels. La troisième tendance est tellement sous l’effet des
pesanteurs et les tracas du quotidien, que ses représentants manifestent un
désintérêt total à ce débat considéré, à leurs yeux, comme superflu et sans
valeur ajoutée réelle.
Ces positions partagées, rappellent,
en outre, le débat suscité par les festivités de la fin de l’année grégorienne
dans les pays musulmans. Ce débat reste dominé par une approche religieuse de
rejet sans pour autant empêcher le foisonnement d’offres commerciales des
pâtisseries et des commerces de cadeaux de fin d’année.
En fait, à l’instar de la fête de fin
d’année, le débat sur le référentiel occidental de la fête de l’amour n’empêche
pas une partie du commerce d’offrir des packages originaux avec des tarifs
attractifs.
Le pragmatisme de l’offre économique
essaie à tout prix de dépasser, de fait, les limitations cultuelles liées à la
perception d’aliénation d’une large frange de la population marocaine de ce
genre de fêtes annuelles.