Quel avenir pour l'Irak, riche en pétrole, mais en pleine crise politique ?
Le 20 mars 2003, les forces américaines pénétraient massivement en Irak pour renverser l'ancien dictateur Saddam Hussein, exécuté depuis. Désormais, il ne restera plus dans ce pays que 157 soldats américains chargés d'entraîner les forces irakiennes et un contingent de Marines pour protéger l'ambassade à Bagdad. Une poignée d'hommes comparée à un déploiement qui a compté jusqu'à 170 000 hommes au plus fort de la lutte contre l'insurrection. L'armée irakienne, laissée seule sur le terrain, est désormais en mesure de gérer la sécurité intérieure mais la poursuite des attentats l'empêche de s'entraîner pour répondre aux menaces externes.
Il ne se passe pratiquement pas un jour sans que des attentats ne viennent faire des victimes entre morts et blessés en Irak. C’est devenu le quotidien dramatique des Irakiens depuis le
débarquement des militaires américains venus chasser Saddam Houssein et changer son régime pour installer la « démocratie » et la « liberté ». Des explosions et des attaques coordonnées sont produites fréquemment dans différentes régions du pays faisant des centaines de morts et de blessés. C’est le cauchemar qui se poursuit pour les Irakiens qui vivent désormais au
rythme des voitures piégées et des attentats. Pour le Premier ministre actuel, ce sont les dissensions politiques qui sont à l’origine de la recrudescence des attentats dans le pays, un argument plutôt fallacieux quand on sait que l’actuel chef du gouvernement n’est pas en odeur
de sainteté auprès du microcosme politique irakien. Il use de subterfuges pour se maintenir à son poste malgré l’opposition de ses adversaires politiques ainsi que celle des dignitaires religieux. Les Américains qui ont emmené dans leurs bagages des opposants à Saddam
Houssein pour assurer la succession de son régime ont manqué pour le moins de perspicacité. Car leur choix est loin d’avoir été probant puisqu’aucun de ceux qu’ils ont fait venir n’a réussi à pacifier l’Irak et instaurer un régime qui soit accepté par toutes les composantes du pays en vue de préserver son unité. Au contraire, on assiste à un début de partition de l’Irak avec l’autonomie
unilatérale du Kurdistan au nord sans parler des animosités exacerbées entre chiites et sunnites et entre fractions chiites elles-mêmes. L’invasion américaine en Irak aura été un grand fiasco.
Le projet américain d’instaurer, dans ce pays, la liberté et la démocratie pour servir d’exemple dans la région fut une grande mascarade. Les Américains n’ont réussi finalement qu’à mettre l’Irak en ruine et le déstabiliser ethniquement et politiquement avant de l’abandonner à son triste sort.