Drapeaux occitan, breton, corse et basque, le 22 août 2001 à Corte, à l'occasion de l'université d'été des organisations régionalistes. |
Chez eux, les panneaux de signalisation sont bilingues, les étendards locaux remplacent le drapeau bleu-blanc-rouge et on peut entendre parler des «Français» comme d’un peuple étranger. Pourtant, on est administrativement en France. Le référendum écossais et la volonté de la Catalogne de se prononcer sur son indépendance pourraient redonner de l’espoir aux partisans de l’autonomie ou de l’indépendance dans certaines régions françaises. Corse, Bretagne, Pays basque… Qui pourrait avoir envie de faire sécession ?
- La Corse
Oublions le cliché des nationalistes encagoulés, la Corse a des arguments plus valables pour réclamer un statut particulier. Géographiquement à l’écart du «continent», l’île de beauté n’est française que depuis 1769. Longtemps sous domination italienne, la Corse n’a connu en tout et pour tout que quatorze années d’indépendance au 18e siècle. Loin des actes violents qui ont émaillé la relation entre l’Etat français et la Corse, des élus militent aujourd’hui pour que la Corse devienne autonome et ait son propre gouvernement, comme sa voisine la Sardaigne. Les partis politiques nationalistes, dont Corsica Libera mené par Jean-Guy Talamoni, et ceux favorables à l’autonomie, comme Femu a Corsica, pèsent lourd dans la vie politique locale.
- La Bretagne
Impossible d’assister à un concert ou de participer à une manifestation sans voir flotter un drapeau breton. Les cousins de Bécassine défendent leur langue, leur culture, leur kouign-amann et affichent leur régionalisme avec fierté. Mais politiquement, les indépendantistes ou autonomistes ne pèsent pas lourd: l’UDB (Union démocratique bretonne) et le Parti breton ne réalisent encore que des scores marginaux aux élections. La réforme territoriale pourrait toutefois faire du bruit dans le Landerneau: ce samedi, des milliers de manifestants ont défilé à Nantes pour réclamer le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, qu’ils estiment être une «réunification» de leur région.
- Le Pays basque
De l’activisme basque, on retient surtout les actions violentes de l’ETA. Mais le mouvement nationaliste du Pays basque, à cheval entre la France et l’Espagne, a une longue histoire qui s’appuie sur la singularité de la culture basque et en particulier de sa langue. La communauté autonome du Pays basque a, depuis 1980, son propre gouvernement et est autonome de l’Espagne fiscalement, ainsi qu’en matière d’enseignement et de police. Peio Etcheverry-Ainchart, représentant des partis indépendantistes basques Aberzaleen Batasuna, Euska Alkartasuna et Sortu, a profité du référendum écossais pour rappeler qu’il jugeait «constitutionnellement anormal que la France soit le seul état d’Europe occidentale à ne reconnaître d’autre identité nationale que l’identité française.»
- La Catalogne
De l’autre côté des Pyrénées, la Catalogne est une des régions européennes les plus revendicatives. Les Catalans veulent organiser un référendum sur leur indépendance le 9 novembre prochain, mais le gouvernement espagnol devrait bloquer cette initiative jugée «inconstitutionnelle» par Madrid. Côté Français, la langue catalane est enseignée dans les écoles des Pyrénées-Orientales mais les partis indépendantistes n’ont jamais réalisé de score significatif aux élections.
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