Il s’agit bel et bien d’un face-à-face entre l’une des plus fortes armées du monde et une population civile, faite d’un million et demi de femmes, d’hommes, d’enfants, de vieillards. Une armée dont l’aviation a bombardé, pendant plusieurs jours, la bande de Gaza, région dont la densité de population est l’une des plus fortes au monde ; une armée qui utilise l’artillerie, dont tous les experts reconnaissent l’absence de précision ; une armée qui, en lançant l’opération terrestre, annonce ouvertement que tout ce qui se trouvera sur son chemin sera considéré comme une cible légitime.
Il s’agit donc bel et bien d’un carnage, d’un massacre prémédité et
planifié.
Parler de guerre signifierait un minimum de capacité de contre-attaque de la part des Palestiniens de Gaza. Or, ils n’ont à leur disposition qu’un armement primitif, dont la capacité de nuisance est minimale.
En ce sens, comparer le bombardement massif de Gaza et les roquettes tirées par quelques petits groupes militants comme le Jihad islamique est pour le moins indécent, ces dernières ayant fait jusqu’à présent que quelques victimes israéliennes, alors que la seule frappe aérienne du samedi 27 décembre a fait plus de 200 victimes. Il n’y a pas de symétrie militaire entre la Palestine et Israël, mais surtout, il n’y a aucune symétrie morale. La punition collective imposée à la population de Gaza pendant un an et demi d’embargo total par Israel a poussé les Gazaouis qui n’étaient pas favorables au Hamas à faire front avec lui et l’aspiration à l’union nationale est quasiment unanime. Si le but de l’opération militaire israélienne est de séparer la population du gouvernement qu’elle a démocratiquement élu, elle a d’ores et déjà échoué. Tôt ou tard, le gouvernement israélien va négocier, sous la pression internationale, un cessez-le-feu…avec le Hamas, comme il avait été obligé de le faire avec l’OLP au Liban dans les années 1970 et avec le Hezbollah en 2006. L’échec annoncé de l’offensive israélienne réside précisément dans le fait qu’il n’y a pas de « bout » à cette offensive, car tant que des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux, des ouvriers et des paysans vivront sur les côtes de Gaza, sur les monts de Hebron et dans les belles vallées qui entourent Naplouse, la guerre coloniale d’Israël sera mise en échec par une résistance populaire, civile ou armée, offensive et défensive, à laquelle aucune répression, aussi sanglante serait-elle, ne pourra jamais mettre fin.
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