Le 1er Mai, c’est quoi ?

C'est la Fête internationale des travailleurs. Tout simplement. Mais qui a une longue et passionnante histoire. Écrite dans la douleur pour plus de dignité. Elle s'est bâtie autour des luttes ouvrières à travers le monde pour arracher des revendications de premier plan.
Notamment la réduction du temps de travail à une journée de huit heures. Une revendication historique des mouvements ouvriers de tous les pays au moment où l'Algérie subissait de plein fouet une colonisation féroce et barbare qui a fait de la quête de l'indépendance de son peuple un objectif majeur pour qu'elle puisse fêter à son tour cet événement planétaire en tant que nation libre. Le parallèle n'est ni fortuit ni excessif. Le mouvement syndical national qui élira domicile à la Maison du peuple, place du 1er-Mai à Alger, siège de l'Union générale des travailleurs algériens depuis l'indépendance, sera étroitement associé à la guerre de Libération nationale. Temple des luttes ouvrières, elle restera aussi pour l'histoire le lieu d'où a été annoncée la nationalisation des hydrocarbures. L'UGTA est symbolisée par deux figures emblématiques. Aïssat Idir et Abdelhak Benhamouda. Deux martyrs. Le premier nommé de la guerre de Libération nationale et le second de l'Algérie indépendante, tombé sous les balles assassines des hordes terroristes. Il est vrai que pendant plus de dix années, 1990-2000, qualifiée de décennie noire, l'Algérie était plus occupée à enterrer ses morts, ses enfants qu´à penser aux acquis sociaux ou à la lutte des classes. Aujourd´hui que la République a redressé la tête, qu'en est-il des traditionnelles luttes ouvrières? Le terrain syndical s'est enrichi de ce que l'on appelle les syndicats autonomes nés dans la foulée du multipartisme et qui ont grandi dans le sillage d'une guerre implacable qui a été menée contre un terrorisme aussi sanglant qu'aveugle.
Une nouvelle ère s'ouvre désormais pour le syndicalisme dont le défi est de s'inscrire dans les challenges qui se posent à la nouvelle Algérie, à ses forces vives incontournables pour les concrétiser. C'est, schématiquement, dans l'esquisse de ce scénario que doivent être gérés, épousés les rapports sociaux tissés dans une conjoncture socio-économique sereine pour préserver la paix sociale, le pouvoir d'achat mais aussi et, surtout, s'ériger en rempart contre les complots ourdis et les tentatives de déstabilisation du pays. Un trait de caractère du 1er Mai... en Algérie.