Relativement peu connue des médecins et des patients, la cirrhose Nash ("Non Alcoolic Steato Hepatitis"), acronyme anglophone de la stéatose hépatique non alcoolique, cette maladie hépatique liée au surpoids inquiète le monde médical par son importante expansion. Cette pathologie, surnommée "maladie du soda" ou du "foie gras humain", toucherait un pourcentage important de la population. D’ici 2020, la maladie pourrait devenir la première cause de greffes du foie, devant l'hépatite C.
Il est temps de mener des actions de sensibilisation à destination du public et des professionnels de la santé afin de faire connaître cette "épidémie silencieuse" et ce, à travers des congrès, des vidéos ainsi que des brochures.
La maladie du soda, c’est quoi ?
Causée par une surcharge du foie en graisse, cette pathologie est principalement causée par une consommation excessive de boissons sucrées, de graisses ou de sucres. Les canards gavés pour obtenir du foie gras en sont d’ailleurs atteints.
Le foie qui reçoit une surcharge de graisse ne parvient plus, au bout de quelques années, à l’éliminer. L’organe stocke alors les acides gras, provoquant une inflammation qui peut entraîner une fibrose (formation de tissu cicatriciel) pouvant évoluer en cirrhose voire en cancer. Y compris chez des patients qui ne boivent pas d'alcool.
Comment la détecte-t-on ?
Cette épidémie silencieuse, qui se développe lentement, est d’autant plus inquiétante qu’elle ne présente aucun symptôme. Lorsque des signes de fatigue apparaissent, il est souvent trop tard.
Les médecins peuvent être alertés par des anomalies dans le bilan hépatique, néanmoins seule une biopsie (prélèvement d’une petite partie de l’organe) permet d’établir un diagnostic.
Quels sont les traitements ?
Jusqu’à présent les médecins ne disposent d’aucun traitement pour soigner ce type de cirrhose.
La meilleure solution reste donc pour l’heure une perte de poids chez les personnes en surpoids grâce à un régime hypocalorique (pauvre en sucres à absorption rapide et lente) et la pratique régulière d'une activité physique. Une perte de poids de 8 à 10% permet d'améliorer la fonction hépatique et réduit le risque cardiovasculaire, première cause de mortalité chez ces patients. Chez les personnes diabétiques, un rééquilibrage du diabète peut également contribuer à améliorer l'état du foie, de même qu'une chirurgie bariatrique (anneau gastrique, by-pass...) dans les obésités sévères. La consommation de boissons sucrées est bien évidemment à réduire - voire à bannir.