Les premières cellules de dégrisement de luxe ont ouvert à Sosnowiec. Réservées aux ivrognes qui en ont les moyens...
Se faire ramasser dans la rue et cuver sa vodka dans l'équivalent d'une chambre d'hôtel ? C'est l'idée de Miroslaw Czapla, patron de la société Medics, à Sosnowiec, dans le sud de la Pologne. Sa clinique de traitement de l'alcoolisme accueille les premières cellules de dégrisement privées du pays.
À la différence de la France où « l'ivresse publique manifeste » conduit dans les geôles des commissariats ou des gendarmeries, ce sont les municipalités polonaises qui ont la responsabilité des personnes en état d'ébriété. Les « clients » ne manquent pas : plus de 160 000 interpellations en 2016 !
Salles de bain et téléviseur
Pourtant, pour faire des économies, les municipalités ont tendance à réduire le nombre de locaux de dégrisement. La loi prévoit bien une tarification de la nuitée, jusqu'à 70 €. Mais, dans la pratique, la majorité des pensionnaires sont des sans-abri ou des personnes incapables de régler les « frais de séjour ». Certaines mairies ont commencé à décharger une partie du problème sur la police ou les hôpitaux.
La ville de Sosnowiec a fait un choix singulier. Elle a conservé ses cellules de dégrisement, tout en passant un contrat avec Medics pour y envoyer les VIP. Il en coûte toujours 70 € mais les chambres privées sont équipées d'une salle de bain, d'un téléviseur, d'une connexion Internet et de vêtements de rechange. On peut même commander le petit-déjeuner, facturé en sus.
À quoi servent alors les cellules municipales ? « Nous avons des clientèles différentes, assume leur gestionnaire Grzegorz Zdebelak. Les SDF à la mauvaise odeur décuvent chez nous. » Dans des conditions critiquées par le Défenseur polonais des droits.