Les caractéristiques techno-économiques de l’industrie lithique de ce site acheuléen de surface :
Les chaînes opératoires ne sont pas complètes comme démontré par l’absence de la composante relative aux éclats de mise en forme et de petites dimensions. Les chaînes opératoires de façonnage et de débitage coexistent. Le façonnage est essentiellement représenté par des bifaces et des chopper-nucléus. Les bifaces sont souvent façonnés sur une face et montrent d’importants résidus corticaux ; il s’agit de bifaces sur éclats ou sur galets allongés et aplatis. Les éclats utilisés comme support sont généralement corticaux. Les chopper-nucléus sont exploités par débitage unipolaire unifacial (de 3 à 5 enlèvements) et montrent un tranchant sinueux probablement non fonctionnel. Les méthodes de débitage sont Levallois (récurrent et linéale), discoïde unifaciale et bifaciale et SSDA. Le débitage SSDA voit l’exploitation de 2/4 plans de frappe par une méthode unipolaire pour l’obtention d’éclats de grandes/moyennes dimensions de formes irrégulières et souvent à résidus corticaux latéraux. Très peux produit retouché ont été trouvé. Le débitage Levallois est fait sur des galets aplatis et ronds, la mise en forme de la surface Levallois est réalisée par des enlèvements centripètes et le plan de débitage montre soit le détachement d’un éclat préférentiel de forme ronde soit une exploitation récurrente centripète ou récurrente unipolaire ; documentée aussi par la production des pointes Levallois. Le débitage discoïde, sur galets arrondis, est surtout de type unifacial et voit l’exploitation préférentielle d’une convexité prononcée ou l’exploitation alternée de deux convexités opposées. Les produits obtenus sont épais et ont une forme triangulaire/quadrangulaire avec des négatifs convergents. Le matériel retrouvé à Aïn Dfali est le résultat d’un transport sélectif et se trouve en position secondaire mais permet d’attester une importante occupation préhistorique acheuléenne dans la région.