Le roi Salmane accueilli par le Premier ministre russe Dmitry Rogozin, lors de son arrivée à Moscou, le 4 octobre 2017 |
A priori, sur ce sujet, tout oppose les deux pays. Mais la Russie de Vladimir Poutine veut trouver une solution politique au conflit syrien, afin de mettre un terme à une intervention coûteuse. Dans ce but, elle a besoin du soutien de Riyad.
L'expert russe Alexandre Choumiline, directeur du Centre pour l'analyse des conflits au Proche-Orient, explique justement que, pour la Russie, reprendre contact avec les monarchies du Golfe est important. « la Russie en intervenant en Syrie s'est opposée au monde sunnite et maintenant Moscou veut restaurer ce lien. Elle a besoin des monarchies sunnites pour financer la reconstruction du pays »
L'Arabie saoudite y trouve aussi son compte : son « objectif est d'empêcher la création d'une relation plus solide entre la Russie et l'Iran, et d'attirer Moscou vers le monde sunnite. En ce moment, les Saoudiens se rendent compte qu'il y a pas mal de tensions entre Moscou et Téhéran autour de la Syrie. Et ils voudraient en profiter pour essayer de neutraliser la Russie, ou même de l'attirer dans son camp ».
L'autre enjeu de cette visite, c'est le pétrole. Depuis le début de l'année, Riyad et Moscou ont imposé aux autres pays producteurs une politique de réduction de l'offre de pétrole. Avec un objectif : faire remonter les cours du brut. Mercredi 4 octobre, Vladimir Poutine s'est déclaré favorable à une reconduction de cette politique « au minimum jusqu’à fin 2018 ». L'enjeu est crucial pour les deux pays, dont les économies sont ultra-dépendantes des revenus de l'or noir.