Si la plupart des Rohingya vivent aujourd’hui au Bangladesh, 300 000 membres de cette minorité musulmane sont toujours en Birmanie.
Il est 7 h 30, le coup de sifflet retentit. Dans l’air chaud et poisseux du mois d’août, le petit train rouge et beige s’élance de la gare de Sittwe. Il semble s’extraire péniblement de la végétation luxuriante qui grignote la voie, puis se dirige vers le nord de cette ville de près de 200 000 habitants, capitale de l’Arakan, en Birmanie (aujourd’hui Myanmar). À son bord, seules quatre personnes ont pris place : le conducteur, un mécanicien, et deux contrôleurs. Les passagers ne monteront dans l’unique wagon qu’au premier arrêt, situé en lisière de Sittwe, passé les murs et les barbelés qui marquent l’entrée en zone rohingya.
Ce train, qui traverse quotidiennement les camps et les villages rohingya avant de rejoindre, en trois quarts d’heure, le village bouddhiste de Zaw Pu Gyar, pourrait être une lueur d’espoir, l’un des derniers liens qui subsiste entre les communautés, malgré les déplacés, les exactions et les massacres commis par le pouvoir birman à l’encontre de la minorité musulmane. Mais il n’est que le miroir de l’apartheid qui sévit désormais dans cette région côtière. Autrefois liés, comme en atteste dans la campagne arakanaise leur proximité, des villages de chaque confession, musulmans et bouddhistes, ne se côtoient plus.
Un an après l’attaque de postes de police dans le nord de la région par l’Armée du salut des Rohingya de l’Arakan (ARSA), une milice d’autodéfense de l’ethnie musulmane, et la répression terrible et brutale menée par l’armée birmane, ayant fait au moins 6 700 victimes et abouti à l’exode forcé de 700 000 Rohingya au Bangladesh voisin (quasiment les trois quarts de la population rohingya de Birmanie), rien n’a changé dans le pays aux mille bouddhas.Ségrégation active
L’ONU, qui a pourtant qualifié les exactions des généraux birmans de « génocide », observe, impuissante, les résolutions se heurter aux menaces de veto chinois.
Il est 7 h 30, le coup de sifflet retentit. Dans l’air chaud et poisseux du mois d’août, le petit train rouge et beige s’élance de la gare de Sittwe. Il semble s’extraire péniblement de la végétation luxuriante qui grignote la voie, puis se dirige vers le nord de cette ville de près de 200 000 habitants, capitale de l’Arakan, en Birmanie (aujourd’hui Myanmar). À son bord, seules quatre personnes ont pris place : le conducteur, un mécanicien, et deux contrôleurs. Les passagers ne monteront dans l’unique wagon qu’au premier arrêt, situé en lisière de Sittwe, passé les murs et les barbelés qui marquent l’entrée en zone rohingya.
Ce train, qui traverse quotidiennement les camps et les villages rohingya avant de rejoindre, en trois quarts d’heure, le village bouddhiste de Zaw Pu Gyar, pourrait être une lueur d’espoir, l’un des derniers liens qui subsiste entre les communautés, malgré les déplacés, les exactions et les massacres commis par le pouvoir birman à l’encontre de la minorité musulmane. Mais il n’est que le miroir de l’apartheid qui sévit désormais dans cette région côtière. Autrefois liés, comme en atteste dans la campagne arakanaise leur proximité, des villages de chaque confession, musulmans et bouddhistes, ne se côtoient plus.
Un an après l’attaque de postes de police dans le nord de la région par l’Armée du salut des Rohingya de l’Arakan (ARSA), une milice d’autodéfense de l’ethnie musulmane, et la répression terrible et brutale menée par l’armée birmane, ayant fait au moins 6 700 victimes et abouti à l’exode forcé de 700 000 Rohingya au Bangladesh voisin (quasiment les trois quarts de la population rohingya de Birmanie), rien n’a changé dans le pays aux mille bouddhas.Ségrégation active
L’ONU, qui a pourtant qualifié les exactions des généraux birmans de « génocide », observe, impuissante, les résolutions se heurter aux menaces de veto chinois.
Pourquoi les Rohingyas sont-ils considérés comme le peuple le plus persécuté au monde par l'ONU ? Les projecteurs sont braqués sur la Birmanie depuis quelques semaines, mais malheureusement, ces violences durent depuis des décennies. Explications.