Au début de la périménopause, on constate une sécrétion insuffisante d’hormones progestatives, responsable de modifications du cycle, avec alternance de cycles longs et courts. Cette irrégularité des règles s’accompagne souvent d’écoulements menstruels anormalement abondants ou prolongés. Ils sont liés soit aux modifications hormonales, soit, assez fréquemment, à la présence de fibromes ou d’adénomyose (une forme d’endométriose). Plusieurs solutions permettent de résoudre l’inconfort qu’ils génèrent: si la femme ne fume pas et qu’elle ne souhaite pas d’enfant, on lui prescrira une pilule contraceptive classique.
Si elle fume, on privilégiera un progestatif type Duphaston, Utrogestan, Lutényl, Luteran, etc., ou le port du stérilet, de préférence à la progestérone, car il rétablira mieux l’équilibre qu’un stérilet en cuivre, non porteur d’hormones. Si, malgré cela, les saignements continuent, que la femme est anémiée, fatiguée, qu’elle perd ses cheveux, on lui proposera un traitement chirurgical comme la thermocoagulation (sous anesthésie locale) ou l’endométrectomie (sous anesthésie locale ou générale): dans le premier cas, on introduit un ballonnet chauffant dans la cavité utérine de manière à brûler les copeaux d’endomètre responsables des saignements; dans le second cas, on les racle. Les deux interventions nécessitent une hospitalisation en ambulatoire, mais, prochainement, la thermocoagulation pourra se pratiquer au cabinet du gynécologue. Enfin, en dernier recours, on pourra procéder à l’ablation de l’utérus.
Pourquoi mon syndrome prémenstruel empire-t-il ?
Par syndrome prémenstruel (en abrégé SPM), on entend un ensemble des manifestations physiques et psychologiques survenant quelques jours avant les règles, qui varient d’une femme à l’autre et peuvent, chez certaines, constituer une gêne importante. Il peut s’agir d’irritabilité, de fatigue, d’anxiété ou de troubles tels que maux de tête, migraines, vertiges, ennuis digestifs, insomnie, congestion mammaire ou abdominale, jambes lourdes, prise de poids, qui disparaissent avec l’arrivée des règles. Ce syndrome, assez complexe, est communément attribué à un déséquilibre hormonal consécutif à un excès d’estrogènes et à un manque de progestérone.
Dans la mesure où la périménopause se caractérise par un déséquilibre similaire, rien d’étonnant à ce que ces désordres d’installation de la puberté ressurgissent ou s’aggravent à cette période. Pour celles qui gonflent, la pilule Jasmine contient un progestatif différent qui présente la particularité de s’opposer à la rétention d’eau. Sinon, on peut aussi recommander un traitement à la progestérone, sous forme d’ovules ou de pilule. Enfin, si la femme a sa vie gâchée par le syndrome prémenstruel et qu’elle est psychologiquement très secouée, il est possible de recourir à un antidépresseur léger, type Effexor.
Ai-je encore besoin d’une contraception ? Selon les statistiques, 75% des grossesses après 40 ans sont accidentelles. Excepté si vous n’avez plus vos règles depuis un an, vous devez donc poursuivre votre contraception. Certains médecins recommandent une micropilule, ce qui peut diminuer les bouffées de chaleur et limite le risque d’accident cardio-vasculaire, notamment chez les femmes présentant un diabète, un taux de cholestérol élevé ou une insuffisance veineuse. D’autres conseillent plutôt le stérilet à la progestérone, qui permet de remédier non seulement aux saignements, mais aussi à l’inconfort sexuel.
Dans la mesure où ce dispositif intra-utérin se change tous les cinq ans, il vous accompagnera en douceur aux portes de la ménopause. Quant au préservatif, avec seulement 86% d’efficacité, sa fiabilité en tant que méthode principale de contraception laisse trop à désirer, même si la fertilité est nettement moindre à cette période de la vie. Mais il reste indispensable pour prévenir les infections sexuellement transmissibles, d’autant plus fréquentes autour de la ménopause que la muqueuse vaginale s’affine et devient plus fragile.
Je voudrais un enfant, ai-je besoin de voir un spécialiste ?
Avant de voir qui que ce soit, il faut d’abord essayer. Si, par le passé, vous avez été facilement enceinte, il ne devrait, a priori, pas y avoir de problème. Mais si vous avez déjà fait plusieurs tentatives sans succès, ou enchaîné trois grossesses extra-utérines, et que vos efforts restent vains, mieux vaut tracer votre courbe de température, puis voir avec votre gynéco si vous êtes ou non ménopausée, notamment par des dosages hormonaux et une échographie, enfin consulter un spécialiste de l’assistance médicale à la procréation.
On en trouve dans presque tous les hôpitaux, et dans beaucoup de cliniques également. Sans verser dans l’anxiété, il ne faut pas perdre de temps, car toutes les études montrent qu’après 37 ans, la fertilité chute de manière drastique. Mais avant de vous lancer dans la PMA, sachez qu’un enfant se fait à deux et qu’il faut un homme dans l’affaire.
Il m’arrive d’avoir mal pendant les rapports sexuels. Que puis-je faire ?
A la ménopause, les femmes se plaignent souvent d’une absence ou d’une insuffisance de lubrification du vagin qui rend leurs rapports douloureux. Ce phénomène est dû à la chute des estrogènes qui accompagne l’arrêt du fonctionnement des ovaires. Mais il ne se produit avec intensité qu’une fois la ménopause confirmée. En période de périménopause, inconfort et douleurs s’expliquent plus probablement par des rapports sexuels trop espacés. Le vagin devient plus sec, d’où un risque d’irritation lors de la pénétration. Des traitements hormonaux locaux, sous forme d’ovules ou de crèmes, résolvent rapidement ce problème. Celles qui ne veulent pas d’hormones peuvent utiliser des lubrifiants (Vaseline…).
J’ai des fibromes depuis des années, est-ce le moment de les faire enlever ?
En principe, les fibromes diminuent de volume avec la ménopause. S’ils n’évoluent pas et n’occasionnent pas de troubles trop importants, mieux vaut prendre son mal en patience. En revanche, s’ils grossissent ou provoquent des douleurs pelviennes, des maux de dos, des saignements inconfortables, des fuites urinaires ou des troubles digestifs, on peut les opérer. Dans la majorité des cas, votre chirurgien vous proposera de retirer uniquement les fibromes (myomectomie), sans recourir à l’ablation de l’utérus qui entraînerait l’instauration immédiate de la ménopause. La cancérisation d’un fibrome, que beaucoup de femmes redoutent, reste tout à fait exceptionnelle.
Je suis en périménopause, dois-je faire un bilan chez le cardiologue ?
Après 40 ans, la femme doit faire prendre sa tension et doser son taux de sucre, de cholestérol et ses triglycérides. Contrairement à une idée reçue, les maladies cardio-vasculaires ne sont pas l’apanage de l’homme mûr. Elles représentent la première cause de mortalité féminine après 50 ans, devant le cancer du sein. Même en l’absence de tout symptôme, si vous présentez un ou plusieurs facteurs de risque (diabète, hypertension, cholestérol), ou que l’un de particularité de s’opposer vos proches est décédé d’une maladie cardio-vasculaire, demandez à votre médecin traitant de vous adresser à un cardiologue. Celui-ci pourra, s’il l’estime nécessaire, procéder à des examens complémentaires tels qu’électrocardiogramme ou épreuve d’effort.