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Le Soufisme


Qu'est ce que le soufisme ?
Soufisme (At-tasawwuf) constitue la station de l'Excellence (Ihsân) en islam.
La réalité du Soufisme est clairement formulée dans le célèbre hadith dit de Jibril, où le Prophète (paix et salut sur lui) interrogé au sujet de l’Ihsan, qui signifie l’excellence dans la foi et le comportement, dit : « …c’est que tu adores Dieu comme si tu Le voyais, car certes si tu ne Le vois pas, Lui te voit. » (an ta`buda llah kâ’nnaka tarâhu, fa in lam takun tarâhu fa innahu 
Les gens du banc (Ahlou As-souffa) qu’on peut considérer historiquement comme les premiers soufis ayant pratiqués les assemblées d’invocations, ont reçu la bénédiction de la révélation : 
« Fais preuve de patience (en restant) avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir, désirant Sa Face. Et que tes yeux ne se détachent point d’eux, en cherchant (le faux) brillant de la vie sur terre. Et n’obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur inattentif à Notre Rappel (à l’invocation de Dieu), qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier » Coran : Al-Khahf (la caverne), verset 28.
En tout temps, les vrais soufis sont ainsi les amis de Dieu et les élus pieux et vertueux :
Abû Hurayra rapporte que l'Envoyé d'Allah (bénédiction et paix sur lui) a dit: « Allah a dit: Celui qui fait montre d'hostilité envers un de mes walis (amis, saints, élus) Je lui déclare la guerre. Mon serviteur ne se rapproche pas de moi par quelque chose de plus agréable à Mes yeux que l'accomplissement de ce que Je lui ai prescrit et Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par des œuvres surérogatoires au point que Je l'aime. Et lorsque Je l'aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, son regard par lequel il voit, sa main par laquelle il saisit, et son pied avec lequel il marche; s'il Me demande, assurément Je l'exaucerai; s'il cherche prés de Moi asile, assurément; Je le lui donnerai." Rapporté par Al-Bukhârî. 
L'Imâm Mâlik Ibn Anas (95-179 H.) a dit à propos du soufisme : 
'Celui qui étudie la jurisprudence (tafaqaha) et n'étudie pas le soufisme (tasawwuf) est un pervers (fâsiq); et celui qui étudie le soufisme et n'étudie pas la jurisprudence est un hérétique (zindîq); celui qui allie les deux, atteint la vérité ou est le parfait réalisé (tahaqqaqa).' 
[Phrase rapportée par le spécialiste du hadîth Ahmad Zarrûq, par le spécialiste du hadîth 'Ali ibn Ahmad al-'Adawî dans le tome 2 de ses œuvres, par al-Hâfiz `Ali al-Qari al-Harawi et d'autres]
Les maîtres soufis disent en parlant de cette science sublime et subtile qu’est le soufisme: 
« le soufisme c'est la station de l'Excellence en islam, il est attachement à la loi divine et il n'est guère miracles ou prodiges, car même des pervers ou des mécréants peuvent avoir des prodiges: la droiture est meilleure que milles miracles »
L'Imâm Al-Junayd al-bagdâdî a dit :
« Le soufisme est entièrement bon comportement, celui qui te dépasse en bon comportement, te dépasse en soufisme »
Pour mieux comprendre ce qu’est le soufisme :
Approche historique
« Le soufisme est la science par laquelle on connaît les modalités du voyage vers le Roi des rois, c’est aussi la purification intérieure des vices et l’embellissement intérieur par toutes les vertus ; ou l’effacement de la créature, qu’elle soit éperdue dans la vision (shuhûd) de la Vérité (Dieu ; Al-Haqq), ou qu’il y ait retour vers le monde manifesté (al-athar) ; son début est science, son milieu action et sa fin don (de la part de Dieu ).(Ahmed Ibn Ajiba Alhasani Almaghribi)
On distingue généralement dans l’histoire du soufisme quatre périodes principales : 
* la première est celle du Prophète et des compagnons, 
* la deuxième est celle des grandes figures du soufisme tel que « Hassan El Basri », « Rabia Al adawiya », « Al –Hallaj », Al-Jounayd »,etc ; 
* la troisième correspond à l’établissement de la doctrine et de la théorie du soufisme ; 
* la quatrième période enfin, se caractérise par la propagation du soufisme à partir de son centre Bagdad en Iraq vers l’Iran et l’Inde à l’Est, le Maghreb et l’Andalousie à l’Ouest.
Au delà de l’histoire 
La question des origines du Soufisme (al-tasawwuf) n’est pas simplement une question historique. Le Soufisme qui désigne la spiritualité de l’Islam, ou en d’autres termes, la vérité intérieure (al haqîqah) ; n’a d’autre véritable origine, tout comme la loi religieuse (al-shariyah) , que la Prophétie.
C’est pourquoi, le Soufisme, en tant que réalité intérieure, a précédé le nom utilisé d’ailleurs, pour caractériser les pratiques des ascètes des premières générations. Il est dès lors, facile de comprendre les propos de Hujwiri Déclarés en citant Abu al-Hassan al-Fùshunjî (m. 318) : « Aujourd’hui tasawwuf est un nom sans réalité alors qu’il fut une réalité sans nom » ; et Hujwiri ajoute « Du temps des Compagnons et de leurs successeurs ce nom n’existait pas, mais la réalité qu’il désigne était en chacun d’eux. »
Il faut donc bien distinguer entre d’une part, l’essence même du Soufisme et sa doctrine ; et d’autre part ses manifestations historiques et sociales qui ne sont toujours que secondaires. 
Le Soufisme puise à la source des Lumières Divines et des Secrets Seigneuriaux contenus dans le Coran ; et sa véritable origine est auprès de Dieu.
C’est la raison précise pour laquelle les Soufis ont qualifié le tasawwuf de Science venant d’auprès de Dieu (‘ilm laduni). Cette science est généralement définie comme un goût (dhawq), c’est-à-dire comme une expérience intime de la proximité de Dieu. 
Le bien aimé Prophète (paix et salut sur lui) lui même fait allusion à cette connaissance gustative en disant : « Il a goûté le parfum de la Foi (dhâqa ta’ma al-îman)… » (Muslim, Imân, 11).
Il faut remarquer que ceux, parmi les adversaires du Soufisme, qui pour le nier, évoque la non existence du terme à l’époque du Prophète (paix et salut sur lui), ne se rendent pas compte que le Soufisme en tant que science religieuse, tout comme les autres sciences de la religion (fiqh, tafsir…) n’est que le développement des potentialités inhérentes à la révélation coranique ; et que leur apparition répond à la fois à des besoins de la communauté et au nécessaire déploiement des principes, des sciences et des lumières contenus dans le texte révélé.
Par contre, la réalité du Soufisme est clairement formulé dans le célèbre hadith dit de Jibril, ou le Prophète (paix et salut sur lui) interrogé au sujet de l’Ihsan, qui signifie l’excellence dans la foi et le comportement, dit : « Adore Dieu comme si tu Le voyais, car si tu ne Le vois pas, Lui te voit. » (an ta`buda llah kâ’nnaka tarâhu, fa in lam takun tarâhu fa innahu yarâk)
De façon unanime, les Soufis, mais aussi, les savants considèrent cette excellence qui est de même le degré sublime de la religion (Dîn) comme la station du Soufisme qui consiste à réaliser les Saintes Qualités du Prophète (makarîm akhlâq) et à purifier le cœur de tout ce qui n’est pas Dieu.
Personne n’a mieux réalisé ces nobles caractères prophétiques que les Compagnons du Prophète (S) et ceux de la génération suivante. C’est pourquoi tous les Soufis sont convaincus que les Compagnons étaient véritablement des Soufis, quelle que soit l’origine historique du terme. La composition des traités classiques du Soufisme n’est que l’explicitation écrite d’une expérience et d’une doctrine , pour en expliquer les fondements, les principes, les méthodes et les pratiques spirituelles. Cette explicitation est providentielle car elle répond aussi à des critiques hostiles, tout comme elle éveille des aspirations et des prédispositions à la vie spirituelle chez les hommes qui cherchent les « Séances du souvenir » (majlis al-dhikr) et l’expérience de l’amour spirituel (al-mahabba). C’est cela la raison d’être de toutes les Voies Soufies aux différentes époques, et ainsi que le disait al-Junayd : « Notre voie (madhhab) est lié aux principes du livre (al Qur’an) et de la conduite prophétique (sounnah) » et, «cette science (‘ilm) qui est la nôtre est façonnée avec les paroles de l’Envoyé de Dieu » (Risalat al-Qushayriya)
L’époque prophétique
A l’époque du Prophète et des compagnons le « tassawuf » ou soufisme n’existait pas en tant que discipline distincte. Par contre il était présent en tant que spiritualité inséparée de l’Islam. 
« C’était une réalité sans nom » qui se pratiquait dans le quotidien des compagnons grâce à l’initiation du Prophète « le modèle vivant » . 
Les gens du banc (Ahlou Assouffa) qu’on peut considérer historiquement comme les premiers soufis ayant pratiqués les assemblées d’invocations, ont reçu la bénédiction de la révélation : 
« Fais preuve de patience (en restant) avec ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir, désirant Sa Face. Et que tes yeux ne se détachent point d’eux, en cherchant (le faux) brillant de la vie sur terre. Et n’obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur inattentif à Notre Rappel (à l’invocation de Dieu), qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier » Coran : Al-Khahf (la caverne), verset 28. 
Ainsi, le Prophète a reçu l’ordre divin de s’allier à ce groupe de compagnons mécquois et d’invoquer Dieu avec eux. Les gens du banc (Ahlo Assouffa) (qui d’après certains historiens musulmans sont à l’origine du mot Soufi ) étaient une formation de compagnons d’origine étrangère (à l’Arabie) (Bilale Alhabachi, Salmane de Perse, Sohaib Al-Roumi …) pauvres et souffrants des injustices et malmenage de la classe noble des Koraïchites. C’est de leur qualification et de leur aspiration spirituelle que le mot « faqir » : « pauvre à Dieu », et le mot « mourid » -(celui qui veut atteindre la Connaissance de Dieu : terme coranique dans le verset précédemment cité : « Youridoune Wajhahou » : verbe : Youridou, nom : mourid, ce qui veut dire celui qui espère ou veut voir Son Visage ou Sa Face selon les traductions) -tirent les origines et l’authenticité. 
Sidna Ali (mort en l’an 46 de l’hégire / 666 de l’ère chrétienne) , cousin, gendre et grand compagnon du prophète est considéré comme le point de départ des principales chaînes de transmission de l’héritage spirituel du Messager de Dieu. A noter également dans le registre des initiateurs de cette transmission Anass bnou Malik(mort en l’an 93 de l’hégire) et Salmane Alfarissi (ou Salmane le persan) ( mort en 36 de l’hégire).
la deuxième période :Les grandes figures du soufisme 
C’est en Irak, centre du pouvoir Califal à partir du milieu du IIe/VIIIe siècle, creuset intellectuel et carrefour d’influences diverses (Massignon, Passion , chapitres consacrés à la formation d’Al-Halladj), dans les cercles mystiques de métropoles comme Bassora (Al-Basra) et surtout Bagdad, la capitale abbasside, fondée en 145/762, que le soufisme historique (en tant qu’école et discipline portant ce nom) prend naissance au IIe/IIXe siècle. 
Les soufis, auparavant dispersés dans l’ensemble du Proche-Orient et notamment sur les marches byzantines, commencent à former des écoles autour de quelques maîtres réputés : Al-Djunayd (m. 298/910) à Bagdad, Al-Tustari (m. 283/896) à Bassora. Alors sont développés publiquement, puis consignés en des traités les thèmes qui relèvent de l’expérience mystique: introspection, éducation de l’âme qui doit se débarrasser de ses mauvais penchants, amour de Dieu et surtout ascension vers Dieu à travers une série d’étapes ou de stations (maqam) progressives et des états (hal), qui sont, eux, donnés en grâce.
Ces écoles soufies se présentaient comme la réaction des réformateurs contre la disparition des valeurs et des mœurs dans l’environnement de l’époque marquée par une prospérité matérielle qui a détruit partiellement la vie spirituelle .
Hassan Elbasri (de Bassora (Al-Basra)) (mort en 110 de l’hégire /728) est considéré comme le premier mystique de l’Islam. « Rabia Al adawiya » est connue surtout par son amour et sa passion pour Dieu. « Al Hallaj » (m.309 H) est célèbre par son ivresse spirituelle et par sa mort en martyr. Quant à « Aljouneid » ( m. 298H / 911), c’est le premier théoricien du soufisme. Il a disserté notamment du « Fanaa et baqaa », « l’état où l’extinction de la conscience dans la présence divine est accompagné d’une grande lucidité envers le monde des phénomènes ».
En plus de ces noms célèbres, Soulami (325-416H) cite dans son livre « Tabaqat » plus de cent Cheikh (maître spirituelle) de cette époque. Il a classé les soufis de cette période (deuxième et troisième siècle) en cinq parties composées chacune de vingt noms. Les plus célèbres sont Foudail Bnou Ayad, Dou Noun Almisri, Ibrahim Bnou Adham, Sari Saqti, Al Harith Al Mouhassibi, Abou Yazid Al-Bastami. Marouf Khalkhi, Ibrahim Al-Khawass, etc..
Abou Abderrahman Soulami : est un savant et soufi d’origine arabe, né en 325 H et élevé à Naysabour, une des plus importantes villes de Khorassan(l’actuel Iran). De père et mère soufis , il commence à écrire des biographies des maîtres de son époque alors que son âge ne dépasse pas les dix ans. Il part ensuite vers l’Irak, Hamadane, Hijaz et d’autres régions du moyen orient dans une quête à laquelle il consacre toute sa vie : chercher des livres du « Hadith », et rencontrer des maîtres soufis.(Voir son œuvre fondamentale, « Tabakat Soufia »(le classement des soufis)- édition 1986-maktabat Khanji du Caire, tahqiq Nour Dine Chadibih)
A titre d’exemple citons une présentation typique, rapportée dans l’œuvre de Soulami, celle de Ibrahim Bnou Adham : « fils d’un émir de Khourassan, il a abandonné la vie mondaine, et porté la robe du « zouhd » (dépouillement). Quittant le royaume de son père, il est parti à la Mecque. C’est là qu’il a rencontré Soudayn Thouri. Il a accompagné d’autres Cheikhs de son époque, notamment Foudail Bnou Iyad (mort en 187H) . Il s’est rendu ensuite en Syrie où il s’est installé, travaillant et vivant de son travail. » « D’après Abou Abbas Ali Almissri et Ahmed Al kharaz , Ibrahim Ibn Bachar raconte : « j’étais avec Ibrahim Bnou Adham en Syrie en compagnie de Abou Youssouf al –Ghassouli et Abdellah Sanjari.
J’ai demandé alors à Bnou Adham de nous parler de ses débuts dans la voie. Il a dit : « mon père était un des souverains de Khourassan. Jeune homme insouciant je pratiquais souvent la chasse. Un jour, j’étais à cheval et, accompagné par mon chien, je chassais le lièvre ou le chacal. Ayant aperçu une bête, je me suis lancé à ses trousses. Alors que j’étais en pleine course voilà qu’un appel mystérieux me parvint : « O Ibrahim , dit la voix, est-ce pour faire cela que tu as été créé ? » . Surpris, je me suis arrêté. Personne n’était dans les alentours. Croyant qu’il s’agit d’une illusion, j’ai repris ma course. Mais la mystérieuse voix se fit de nouveau entendre, une deuxième fois, puis une troisième. A la troisième une autre voix, me parvenant me semble t-il de la selle de mon cheval répond : « Par Dieu , ce n’est pas pour faire cela que tu as été créé.. Ce n’est certainement pas cela que tu dois faire. » J’ai abandonné alors la chasse. Rencontrant un berger qui gardait le troupeau de mon père, je lui ai donné mon cheval , mes vêtements et tout ce que je possédais. En contrepartie, j’ai récupéré de lui son habit en laine usé. Ensuite, j’ai pris le chemin de la Mecque. Alors que je marchais, seul dans le désert, j’ai rencontré un homme, tout aussi dépouillé que moi. Nous avons fais un brin de chemin ensemble , puis nous nous sommes arrêtés pour faire la prière du coucher du soleil « maghrib » . Après la « salat » il a prononcé quelques mots dans une langue qui m’est inconnue. Aussitôt, deux récipients, contenant eau et nourriture, se retrouvent par terre devant nous. J’ai alors mangé et bu. Après avoir accompagné cet homme quelques jours, il m’a inculqué le « grand Nom de Dieu » (Isma Allah Alaadam) puis il a disparu… » 
Cette période se caractérisait essentiellement par la mise en place des premières bases d’un enseignement qui place l’apprenti mystique (murid) sous la direction spirituelle d’un maître (shaykh , plus tard pir , dans le domaine iranien) en s’inspirant du même modèle prophétique (l’initiation par le modèle vivant que représente le maître, héritier du secret de la science du prophète). Cette révolution du soufisme de la pensée religieuse du temps ne va pas sans susciter des réactions. Certaines attitudes étant jugées peu orthodoxes, des procès sont intentés à la fin du IIIe/IXe siècle. La crise culmine avec le célèbre Halladj, qui avait eu le tort de rendre publics certains propos prononcés sous l’empire de l’enivrement spirituel (sukr), telle la fameuse locution théopathique (shath) : Ana al-Haqq ("Je suis Vérité, c’est-à-dire Dieu"). Mais on lui reprochait, sans doute, plus encore d’ameuter le populaire et de rechercher le prosélytisme. Accusé d’avoir partie liée avec les chi‘ites extrémistes, adversaires acharnés du pouvoir de l’époque, dont il partageait, il est vrai, en partie, le vocabulaire, il fut emprisonné une dizaine d’années avant d’être finalement jugé puis exécuté en 310/909 (sur ce personnage capital, Massignon, Passion). 
La troisième période : l’établissement de la doctrine et de la théorie du soufisme 
La fin tragique d’Al-Halladj mettait un point final à la mystique de la rupture. Le soufisme est reconnu et surtout compris grâce aux hautes valeurs spirituelles qu’il propage et aux efforts intellectuels des grands penseurs de cette époque, tout en se cantonnant dans une discrétion qui consiste notamment à ne tenir de propos d’une haute spiritualité qu’à ceux qui sont préparés à les entendre, en respectant, donc, les hiérarchies sociales et culturelles et le degré de compréhension de chacun.
Cette époque a été marquée essentiellement par la prolifération des traités sur le soufisme et notamment par la personnalité de Ghazali (424/1050) le plus grand philosophe du soufisme. Ce célèbre soufi ne se considérait pourtant pas comme un philosophe. Il critiquait plutôt la philosophie grecque et les philosophes de son époque, notamment dans son livre « Tahafut Alfalasifat ». Cela ne l’a pas empêché d’influencer de grands penseurs occidentaux tel que Kant. « Il est très probable que Kant a profité du patrimoine musulman, de la pensée de Ghazali en particulier.. Ce n’est certainement pas un effet du hasard si les deux livres les plus célèbres de Kant « critique de la raison pure » et « critique de la raison pratique » portent des titres qui rappellent ceux de deux livres de Ghazali : « mahak nadhar » (critique de la pensée théorique) et « mizane al a’amal » (l’évaluation de l’action).
Notons également un autre soufi, non moins célèbre que Ghazali, mais qui a vécu à cheval sur la troisième et la quatrième période. Il s’agit bien sûr de Ibn Arabi, Cheikh Al Akbar et kibrite alhamar (le plus grand des maîtres et le souffre rouge) , l’homme qui a rédigé plus de quatre cents volumes sur le soufisme. Son œuvre monumentale puise son génie d’une lecture littérale du texte coranique à l’aide d’une connaissance profonde de la langue arabe et ses subtilités. Ibn Arabi était un contemporain du philosophe andalous Ibn Rochd(Averroès). Les relations et les rapports entre ce trio exceptionnel (Ghazali,Ibn Rochd, et Ibn Arabi) méritent une étude à part. Averroès est considéré comme le penseur arabe qui a influencé le plus la pensée occidentale de la Renaissance, voir celle de l’époque dite de lumières. Il est présenté comme un philosophe rationaliste, interprète de Socrate et ayant prêchée la séparation des sciences et des disciplines. Ce personnage était avant tout un Faqih(savant en théologie) et juriste. La richesse de sa pensée provient de sa formation en sciences islamiques et de l’apport qu’il a reçu des philosophes et des soufis de son époque. Averroès était pourtant bien irrité par le personnage de Ghazali à qui il reprochait d’être « achaari avec les achaarites, philosophe avec les philosophes et soufi avec les soufis ». Il était surtout déconcerté par la « capacité formidable de Ghazali à mêler les différents domaines de la connaissance … et d’entrelacer leurs objets et leurs formes… ». Ibn Rochd est allé jusqu'à « passer sous silence l’introduction du livre « Al Moukhtasar »… (pourtant) cette introduction complète de la logique est, à notre avis, un évènement essentiel dans la pratique interdisciplinaire du patrimoine (musulman)… »(le philosophe Taha Aberrahman Tajdid Alminhaj édition m.t.a Casablanca 1994) 
Ibn Arabi quand à lui, a rencontré Ibn Rochd et a assisté à son enterrement. C’était une première rencontre entre les deux hommes illustres : Averroès , un vieillard célèbre par ses savoirs livresques et Ibn Arabi, un jeune homme connu en tant que « wali » (un saint). Contrairement au schéma classique qui veut qu’un homme doit passer par les trois étapes(Charia – tariqa – haqiqa) pour arriver à la réalisation, Ibn Arabi a reçu le « fath » (l’ouverture ou la connaissance gnostique directe) alors qu’il avait à peine dix huit ans. Ce n’est que par la suite qu’il a suivi la tariqa ( la voie spirituelle) et acquit le savoir livresque. Dans son œuvre « Foutouhat Al Makiya », il raconte sa première rencontre avec Ibn Rochd :
« Il(Averroès) m’a accueilli avec beaucoup d’égard, bien qu’il était un vieillard illustre et je n’étais qu’un jeune home. Apres un bref moment de silence, il m’a demandé :
-Oui ?
j’ai répondu : « Oui ».
Son visage s’est alors épanoui d’un grand sourire de satisfaction. Puis j’ai dit : « Non ».
Alors son large sourire a aussitôt disparu et il a demandé d’un ton inquiet : « comment ? »
J’ai répondit : « Oui et non ».
Il est resté déconcerté.. »
Explication : Ibn Rochd avait invité Ibn Arabi afin de lui poser une question à propos d’une théorie à laquelle il tenait énormément. La question est la suivante : « la Connaissance (gnostique) à laquelle vous arrivez (vous les soufis), nous pouvons l’atteindre (nous les savants) par la Raison et la logique. Oui ou non ? ». Afin de mettre à l’épreuve le discernement d’Ibn Arabi, il lui a adressé cette question d’une façon mentale (sans parler). « S’il est un wali authentique, il doit pouvoir lire dans ma pensée, pensait-il ». Ibn Arabi a deviné la question d’Averroès mais il a répondu en laissant le débat ouvert..
Les débats entre ces trois illustres personnages du 12/13 éme siècle concernaient des thèmes fondamentaux tels que « l’indépendance ou l’interpénétration des sciences » et « la Connaissance entre la pensée rationaliste et celle inspirée par l’âme apaisée » . Force est de constater que ces débats sont tout à fait d’actualité. Ibn Rochd est, en quelque sorte, le père de la pensée moderniste et Ghazali et Ibn Arabi les pères de la pensée post- moderniste. 
La quatrième période : le soufisme confrérique et la propagation du soufisme 
Cette période se caractérise par : 
-les essais de conciliation entre le soufisme et d’autres sciences islamiques(Chariaa, Fiqh..)
-La propagation du soufisme à partir de son centre Bagdad vers l’Iran et l’Inde à l’Est , le Maghreb et l’Andalousie à l’Ouest. 
-L’éclosion des confréries (Turuq).
L’expansion du soufisme à partir du 12 éme siècle et l’éclosion des confréries (particulièrement au Maroc) , sont détaillés dans le chapitre du soufisme marocain. S’agissant des rapports entre les savants (de la chariaa) et les soufis, ils sont marqués, d’après maints observateurs, par une certaine polémique. Les critiques des savants ne se manifestent cependant pas uniquement envers les soufis, elles sont courantes entre les savants eux même. Cependant, il y avait un respect mutuel et une coopération (entre soufis et savants).. des soufis se sont adonnés aux sciences islamiques livresques et des savants ont pratiqué du soufisme sous la direction de maîtres de cette discipline.
« L’Imam Ahmed Bnou Hanbal, après avoir assisté à une causerie de Harith Al Mouhassibi, a pleuré au point de s’évanouir .. « je n ‘ai jamais entendu, explique t-il, une parole des sciences des vérités , comme celle de cet homme » »
« Entre Bnou Moubarak(un des maîtres de l’Imam Boukhari auteur du célèbre « Sahih ») et le soufi Foudayl Bnou Ayad , il y avait de l’amitié et de la fraternité.. »
Ibnou Tayima disait : « Foudayl Bnou Ayad, le meilleur musulman de son époque… »
Le grand Imam du Hadith, Ibn Khauzima.. demandait à Dieu d’être enterré, à sa mort, auprès de la tombe du (soufi) Bichr Al Hafi, et son vœu a été exaucé.

Les origines du Soufisme


La question des origines du Soufisme (al-tasawwuf) n’est pas simplement une question historique. Le Soufisme qui désigne la spiritualité de l’Islam, ou en d’autres termes, la vérité intérieure (al haqîqah) ; n’a d’autre véritable origine, tout comme la loi religieuse (al-shariyah) , que la Prophétie.
C’est pourquoi, le Soufisme, en tant que réalité intérieure, a précédé le nom utilisé d’ailleurs, pour caractériser les pratiques des ascètes des premières générations. Il est dès lors, facile de comprendre les propos de Hujwiri déclarant en citant Abu al-Hassan al-Fùshunjî (m. 318) : « Aujourd’hui tasawwuf est un nom sans réalité alors qu’il fut une réalité sans nom » ; et Hujwiri ajoute « Du temps des Compagnons et de leurs successeurs ce nom n’existait pas, mais la réalité qu’il désigne était en chacun d’eux. »
Il faut donc bien distinguer entre d’une part, l’essence même du Soufisme et sa doctrine ; et d’autre part ses manifestations historiques et sociales qui ne sont toujours que secondaires.
Le Soufisme puise à la source des Lumières Divines et des Secrets Seigneuriaux contenus dans le Coran ; et sa véritable origine est auprès de Dieu.
C’est la raison précise pour laquelle les Soufis ont qualifié le tasawwuf de Science venant d’auprès de Dieu (‘ilm laduni). Cette science est généralement définie comme un goût (dhawq), c’est-à-dire comme une expérience intime de la proximité de Dieu. 
Le Saint Prophète (S) lui même fait allusion à cette connaissance gustative en disant : « Il a goûté le parfum de la Foi (dhâqa ta’ma al-îman) » (Muslim, Imân, 11).
Il faut remarquer que ceux, parmi les adversaires du Soufisme, qui pour le nier, évoque la non existence du terme à l’époque du Prophète (S), ne se rendent pas compte que le Soufisme en tant que science religieuse, tout comme les autres sciences de la religion (fiqh, tafsir…) n’est que le développement des potentialités inhérentes à la révélation coranique ; et que leur apparition répond à la fois à des besoins de la communauté et au nécessaire déploiement des principes, des sciences et des lumières contenus dans le texte révélé.
Par contre, la réalité du Soufisme est clairement formulé dans le célèbre hadith dit de Jibril, ou le Prophète (S) interrogé au sujet de l’Ihsan, qui signifie l’excellence dans la foi et le comportement, dit : « Adore Dieu comme si tu Le voyais, car si tu ne Le vois pas, Lui te voit. » (an ta`buda llah kâ’nnaka tarâhu, fa in lam fakun tarâhu fa innahu yarâk)
De façon unanime, les Soufis, mais aussi, les savants considèrent cette excellence qui est de même le degré sublime de la religion (Dîn) comme la station du Soufisme qui consiste à réaliser les Saintes Qualités du Prophète (makarîm akhlâq) et à purifier le cœur de tout ce qui n’est pas Dieu.
Personne n’a mieux réalisé ces nobles caractères prophétiques que les Compagnons du Prophète (S) et ceux de la génération suivante. C’est pourquoi tous les Soufis sont convaincus que les Compagnons étaient véritablement des Soufis, quelle que soit l’origine historique du terme. La composition des traités classiques du Soufisme n’est que l’explicitation écrite d’une expérience et d’une doctrine , pour en expliquer les fondements, les principes, les méthodes et les pratiques spirituelles. Cette explicitation est providentielle car elle répond aussi à des critiques hostiles, tout comme elle éveille des aspirations et des prédispositions à la vie spirituelle chez les hommes qui cherchent les « Séances du souvenir » (majlis al-dhikr) et l’expérience de l’amour spirituel (al-mahabba). C’est cela la raison d’être de toutes les Voies Soufies aux différentes époques, et ainsi que le disait al-Junayd : « Notre voie (madhhab) est lié aux principes du livre (al Qur’an) et de la conduite prophétique (sounnah) » et, «cette science (‘ilm) qui est la nôtre est façonnée avec les paroles de l’Envoyé de Dieu » (Risalat al-Qushayriya).

Entre Chari'ah et Haqiqah


Le célèbre hadith de Jibrîl transmis par ‘Omar ibn al-Khatâb est, distinguant les trois piliers de la religion, se termine par cette parole de l’Envoyé d’Allah ‘’ Jibrîl est venu vous enseigner votre religion.’’ (fa’annahu Jibril ‘âtakum ya’alamukum dînakum).
1- L’Islam
Il est le coté pratique, celui des actes concernant les ‘ibadat (actes cultuels), et les mu’âmalat (les relations). Son objet concerne les actes corporels et extérieurs ; c’est cela qui constitue la chari’ah et dont les spécialistes se nomment foqahas.
2- L’Iman ou la Foi           
C’est la face concernant les convictions du coeur (al-’îtiqadî al-qalb) tels que la Foi en Allah, en ses anges, aux Livres, aux Envoyés, au jour dernier, aux décrets et aux arrêts divins (al qadâ wa-l qadar), quant aux spécialistes de ce domaine ce sont les savants en l’unicité divine (‘ulamâ’ al-tawahid). 
3- Al-Ihsan
C’est la face spirituelle du coeur qui est définie par cette parole: ‘’Adore Allah comme si tu Le vois ; et si tu ne Le vois pas, Il te voit’’ (‘an ta’abuda Allah ka-annaka tarahu, fa-in lam takun tarahu, fa-innahu yarak). Et cela concerne les états spirituels (ahwâl) et les goûts intuitifs (adwaq), les stations de la connaissance, les sciences données [par Allah]. Ce domaine est celui de la Vérité (haqiqat) et les spécialistes de celui-ci sont les Soufis.
Pour éclairer le lien entre chari’ah et haqiqah, on peut prendre l’exemple de la prière. Son accomplissement consiste en mouvements et actes extérieurs ainsi que l’observance de ses principes (ahkâm), tel que le takbir… ; et de ses conditions (shurût), tel que les temps (al-awqât) et tout ce que la loi prescrit en ce domaine. Il s’agit du domaine de la chari’ah et c’est le corps de la prière. Tandis que la présence du coeur durant la prière est le coté de la haqiqat  ; c’est à dire l’esprit de la prière. 
Les actes de la prière sont donc le corps de celle-ci, et l’humilité (al-khusû’) en est l’esprit. Quel intérêt a le corps sans l’esprit ? Et comme l’esprit a besoin du corps pour s’acquitter (rituellement) de ses obligations ; le corps a besoin de l’esprit, et c’est ainsi que Allah a dit : ‘’Dressez la prière (aqîmû’ al-salât) et donnez la zakât’’. Et il n’y a pas d’iqâmat si ce n’est pas le corps et l’esprit.
Aussi nous comprenons que le lien entre chari’ah et haqiqah est semblable à ce qui unit le corps et l’esprit. Le croyant parfait est celui qui réunit chari’ah et haqiqah. Et c’est vers cela que les soufis orientent les hommes, suivant les traces de l’Envoyé d’Allah et des compagnons.
La réalisation de cette station (maqam) d’union entre chari’ah et haqiqah est élevée. C’est la perfection de la foi. Ceci n’est possible que par la voie initiatique (al-sulûk), c’est à dire  la tariqa qui est un combat contre l’âme (mujâhada al-nafs), l’effacement des attributs blâmables par les qualités nobles, et la progression initiatique à travers les stations spirituelles en compagnie d’un guide spirituel (al-murshîd). Car ce dernier est un pont liant la shari’ah et la haqiqah.
Al-Jurgânî a dit dans ses ta’rifât: ‘’ La tariqâ est le chemin initiatique des aspirants (salikîn) à Allah à travers les demeures et les stations spirituelles.’’
La chari’ah est le fondement, la tariqâ le moyen et la haqiqah le fruit. Ces trois choses se complètent avec harmonie ; qui s’attache à la première (la chari’ah) sera conduit vers la seconde (la tariqâ) et obtiendra la troisième (la haqiqah). Il n’y a pas entre elles d’opposition ou de contradictions. C’est pourquoi les soufis ont dit: ‘’Toute vérité (haqiqah) qui s’oppose à la loi (chari’ah) est hérésie (zandaqa)’’. Et comment cela serait-il possible puisque la haqiqah est le résultat de la pratique de la chari’ah.
Sidi Ahmed Zarrûq a dit: ‘’Il n’y a pas de tasawwuf sans fiqh ; car il n’est pas possible de connaître les lois divines sauf par le fiqh. Et il n’y a pas de fiqh sans tasawwuf car les actes ne valent que par la sincérité (sidq) et l’orientation intérieure vers Allah. Et tous les deux (fiqh et tassawwuf) supposent la Foi ; ni l’un ni l’autre n’est sain (sahih) sans l’autre. Le fiqh et le tasawwuf sont liés dans le principe, comme sont liés le corps et l’esprit ; et l’un n’a pas de sens sans l’autre.
L’Imam Malik a dit: ’’Celui qui pratique le tasawwuf sans le fiqh est un hérétique (zandîq) et qui pratique le fiqh sans tasawwuf est pervers (fasîq). Et celui qui  les unit entre eux est le parfait réalisé (tahaqaqa).
- Le premier est hérétique car il isole la vérité de la loi, et il affirme la prédestination (totale) ; sans que l’homme ait le libre arbitre dans l’exécution de ses actes. Il est comme l’exemple de celui dont on a dit: ‘’On l’a jeté dans la mer les mains liées et on lui a dit de ne pas se mouiller.’’ Cette attitude a l’égard des statuts de la Chari’ah et des actes qui lui sont liés, revient à les vider de leur sens.
- Le second est pervers (fasîq) car il n’ouvre pas son coeur à la lumière de la piété (nûr al-taqwa), et au secret de l’intention pure (ikhlâs). Il n’exerce pas la vigilance (murâqaba) ni l’examen de soi (mahâsaba) afin de s’éloigner du péché et de s’attacher à la Sunnah.
- Quant au troisième, qui unit les piliers (arkân) de la religion selon les termes du hadith de Jibrîl, il est le réalisé parfait.’’ 
Tout comme les savants de l’extérieur préservent les principes et les limites de  la Chari’ah, les soufis préservent les disciplines de la religion et son esprit. Et comme les savants de l’extérieur ont permis par l’effort juridique (al-ijtihad) la déduction par les preuves des fondements (al-hudûd) et des branches (al-fûrû’) et par l’analyse les statuts des actes du serviteur ; rejetant tout ce qui est sans fondement scripturaire ; les connaissants par Allah ont déduit les règles et les convenances spirituelles ainsi que les méthodes d’éducation spirituelle pour les muridîn et les salikîn.
C’est ainsi que les vertueux anciens et les soufis sincères se sont réalisés (spirituellement) par la vraie servitude ; car ils ont unis shari’ah, tariqâh et haqiqah, et ils sont devenus des êtres guidants les hommes sur le droit chemin.
Lorsque la religion se vide de sa vérité, ses fondements s’occultent, ses  membres c’est à dire les sciences, se dessèchent, et son fruit, c’est à dire les nobles qualités (makârim akhlâq) se corrompent. 

Soufisme: Définitions


Jounayd : « Le soufisme c’est acquérir toute la qualité raffinée et éviter tout défaut dégradant ».
Abou Hassan Chadili : « Accoutumer (tadrib) l’égo à la soumission (à Dieu) et le ramener aux lois divines ».
Zakaria Anssari : « Le soufisme est une science dont l’objet est, d’une part, la connaissance de la conscience et de ses états raffinés ; d’autre part l’acquisition de la rectitude des comportements et la gestion de l’activité, aussi bien extérieure qu’intérieure ; le but étant d’atteindre le bonheur éternel ». 
Ben Ajiba (dans ‘miâraj tahkik’) : « Le soufisme c’est la science des modalités de l’acheminement vers la présence du Roi des rois ; c’est également la purification de la conscience de ses vices (rada’il) et son embellissement par toutes les vertus (fada’il). Il est science au début, travail au milieu et don à la fin ».
Abou Bakr Al Kanan (m 233h.) : “Tassaouf ‘khoulouk’ (qualité, vertu). Plus tu es vertueux plus tu es soufi » .
Abou Hassan Nouri : « Le soufisme n’est ni une forme (rasme), ni une science livresque. Si c’était le cas, on pourrait l’acquérir grâce à l’effort et l’apprentissage. Le soufisme c’est se réaliser par les qualités divines (akhlaq) ».
« Le soufisme permet à l’homme d’être libre, généreux et naturel ».
Abou Said Al Kharaz (m 268h) : « Le soufi c’est celui dont le cœur, purifié par Dieu, est rempli de lumière. Il est également celui qui a atteint la véritable source du plaisir, et ceci grâce au dhikr ».
Jounayd Al Baghdadi (m 797h) : « Tassaouf : par Dieu tu meurs pour toi et tu vis pour lui ».
Abou Bakr Al Kanani (322h) : « Tassaouf : pureté (safaa) et percevance (contemplation) (mouchahada).
Jaafar Al Khaldi (348h) : « Tassaouf : abandonner l’égo et se soumettre (à Dieu) ; échapper à la nature humaine et être entièrement en état de contemplation divine ».
Ghazali : « Je me suis astreint à l’adoration de Dieu pendant une dizaine d’années. Au cours de mes retraites, j’ai fait tant de découvertes qu’il m’est impossible de les dénombrer. Mais ce que je peux dire avec certitude, est que les soufis sont les gens engagés dans la voie de Dieu par excellence. Leurs comportements sont les meilleurs, leur voie est la plus juste, leurs qualités sont les plus raffinées. Même si les penseurs, les sages et les savants coopèrent, tous ensemble, pour trouver des qualités et des comportements meilleurs ils ne sauraient y arriver. Toute leur activité et même leur passivité sont inspirées de la lumière qui éclaire cette terre ».
Dr Ahmed Sharbach, Professeur à l’université Azhar : « Le soufisme n’est pas de l’éloquence et des techniques d’expression ; il est ‘goûts et sentiments profonds’. On ne serait l’apprendre des feuilles et des livres, mais des maîtres des goûts. On ne peut l’obtenir par la parole mais par le compagnonnage des hommes accomplis ».
Dr Raouf Chabli, Professeur à l’université Azhar : « Le vrai soufi possède, en plus de la connaissance des sens et de la raison, le sentiment (alwajd), le sentiment profond et éclairé par l’expérience. Plus l’expérience s’approfondit, plus l’adepte progresse dans les domaines de l’inspiration, de la perception des grandes vérités, de la lucidité du cœur et de la vision (bassira). Le soufisme est dynamisme naturel dont jouit une élite (thoula) choisie par Dieu pour la Tariqa ».
Cheikh Shams Dine Al Fassi (maître de la voie Chadilia Fassia): « Le soufisme d’une façon générale, c’est se consacrer à l’adoration de Dieu et ceci dans une quête permanente de la connaissance et de la vérité. Le soufi se détache de son égo et s’éloigne de la recherche des désirs et des plaisirs. Il évolue ainsi, dans ce dépouillement, jusqu’à la station du ‘Ihsan’ où Dieu lui apparaît comme s’il le voit ».
Abdellah Talid : « Le soufisme, c’est l’âme de l’Islam et son secret (sir). C’est la discipline pure à quoi s’adonnaient les compagnons (sahaba) et la génération accomplie…Les soufis n’aspirent qu’à se réaliser par la station (makam) du Ihsan, laquelle est le secret de la fidélité (Ikhlas). Ils tentent d’atteindre le niveau de la conscience de ‘l’observance’ (mourakaba) (la vigilance) puis celui de ‘l’apercevance’ (mouchahada), niveaux exprimés dans le hadith ‘Ihsan’ c’est adorer Dieu comme si tu le vois, si tu ne le vois pas, Lui te voit. Ils se réalisent alors par la soumission complète et sans faille qu’enseigne le Prophète de l’Islam » ;
Mohamed Ben Sadik : « La voie (soufie) est d’inspiration céleste dans le cadre de la religion mohammadienne. Elle est sans aucun doute la station du ‘Ihssane’ cité par le Hadith de Jibril ».
Sidi Boumédiane El Kadiri Boutchich : « Beaucoup de définitions ont été données au soufisme, mais pour moi Tassaouf c’est la fidélité (tabate) au Pacte (al’âad) » (sous entendu le pacte entre le Maître et le disciple).
Sidi Hamza El Kadiri Boutchich : « Le soufisme c’est une mer profonde…il est basé sur les vertus nobles ‘mohammadiennes’ (akhlaq hamida mouhammadia)…c’est la spécialisation dans l’Islam…
« Tassaouf : akhlaq (vertus), adhwaq (goûts) et achwaq (aspiration et amour spirituel) ».
Sidi Mounir El Kadiri Boutchich : « le soufisme est la science de la connaissance de Dieu. Ses principes et es méthodes découlent du Coran et en particulier de l’insistance sur l’invocation et la purification du cœur, comme moyen pour entrer dans la lumière divine, et réaliser l’unité dans la sainte présence divine. Le Soufisme correspond au degré de la perfection du comportement que l’on appelle ‘al ihssane’… ».
Hadith Jibril concernant les trois niveaux ‘Islam – Imane - Ihssane’ (cité par Mouslim, Termidi, Aboudaoud et Nassa’i) :
« Alors qu’un jour, nous étions assis autour du prophète, voilà qu’arriva un homme portant des habits très blancs et ayant des cheveux très noirs. Il ne semblait pas venir de loin, n’ayant sur lui aucune trace de voyage, et pourtant personne de nous ne le connaissait. L’inconnu s’est approché du prophète, s’est assis en face de lui, touchant ses genoux et posant ses mains sur ses cuisses. Ensuite il lui demanda : « Ô Mohamed, dis-moi ce que c’est que l’Islam ? »
Le prophète répondit : « L’islam est de faire le témoignage La-ilaha illa’lah Mohamed rassoulou’lah ; de faire la ‘salate’ (prière) ; la ‘zakate’ (aumône) ; le ‘ramadan’ (le jeûne) et le ‘haj’ si c’est possible (pèlerinage à la Mecque) »
Puis il a demandé : « Parle moi de l’Imane »
Le prophète a répondu : « Imane est de croire en Dieu, à ses anges, à ses livres, à ses envoyés, au jour dernier et au destin… »
Puis il a demandé : « Parle moi de l’Ihssane »
Le prophète a répondu : « L’ihssane est que tu adores Dieu comme si tu le vois, si tu ne le vois pas, Lui te voit ». 
Ahmed Zarouk : « C’est la science de la purification des cœurs. Sa finalité est d’orienter ces cœurs de telle sorte qu’ils se consacrent à Dieu et uniquement à Dieu »."

Le tasawuf, ses fondements, ses principes et ses fruits...




I) Qu’est ce que le tasawuf ?
Chacun d’entre vous connaît sans doute le hadith, rapporté par saydunna Omar ra, dans lequel saydunna Jibril enseigne au prophète saws les bases de la religion :
« Un jour où nous étions assis auprès de l’Envoyé de Dieu (Bénédiction et Salut sur lui) voici qu’apparut un homme aux habits d’une vive blancheur et aux cheveux d’une noirceur intense, sans traces visibles sur lui de voyage, personne parmi nous ne le connaissait. Il vint s’asseoir en face du Prophète (Bénédiction et Salut sur lui), plaça ses genoux contre les siens et posant les paumes de ses mains sur ses deux cuisses, il lui dit : « O Mohammed, informe moi au sujet de l’Islâm ».
L’Envoyé de Dieu (Bénédiction et Salut sur lui) répondit : « L’islâm est que tu témoignes qu’il n’est pas de divinité si ce n’est Allah et que Mohammed est l’Envoyé d’Allah, que tu accomplisses la prière, verse la Zakat, jeûnes le mois de Ramadan et effectues le pèlerinage à la Maison sacrée si tu en as la possibilité ».
« Tu dis vrai ! » dit l’homme. Nous fûmes pris d’étonnement de le voir, interrogeant le Prophète (Bénédiction et Salut sur lui), approuver. Et l’homme de reprendre : « informe moi au sujet de la foi (al-Imân) ».
C’est, répliqua le Prophète (Bénédiction et Salut sur lui), de croire en Allah, en Ses Anges, en Ses livres, en Ses Envoyés, au jour dernier et de croire dans le destin imparti pour le bien et le mal.
« Tu dis vrai ! » répéta l’homme qui reprit en disant « informe moi au sujet de l’Excellence (al-Ihsan) ». 
C’est, répondit le Prophète (Bénédiction et Salut sur lui), que tu adores Allah comme si tu Le voyais car si tu ne Le vois pas, certes, Lui te voit. L’homme dit : « informe moi au sujet de l’Heure ». Le Prophète (Bénédiction et Salut sur lui) répondit : « l’interrogé n’en sait pas plus que celui qui l’interroge ». L’homme demanda alors : « quels en sont les signes précurseurs ». C’est, dit le Prophète (Bénédiction et Salut sur lui), lorsque la servante engendrera sa maîtresse et lorsque tu verras les pâtres miséreux pied nus et mal vêtus rivaliser dans l’édification de constructions élevées.
Là-dessus l’homme s’en fût. Quant à moi je restais un moment. Ensuite le Prophète (Bénédiction et Salut sur lui) me demanda : « O Omar sais tu qui interrogeait ? ». Je répondis : « Allah et Son Envoyé en sont mieux informés. « C’est Archange Gabriel qui est venu vous enseigner votre religion » dit le Prophète. »
Ainsi la religion musulmane dans son intégralité, n’est pas réductible à sa composante visible (l’Islâm) mais a également pour composantes d’égales importances : la Foi et l’Excellence.
Ces trois aspects (Islâm, Imân et Ihsan), constituant la religion dans son ensemble, s’adressent respectivement aux trois dimensions de l’être humain que sont : le corps physique, la pensée et l’âme. 
Nous allons nous intéresser plus spécifiquement à cette dernière dimension : « al ihsan »
L’Ihsan signifie l’Excellence dans l’adoration. On peut en définir deux niveaux :
Vivre avec la certitude que Dieu nous voit à tout moment
Vivre en étant avec Dieu en permanence avec nos esprits (le détachement de tout ce qui n'est pas Dieu: As-siwâ), en étant en harmonie avec Sa volonté et Son décret (pour toute chose) et en contemplant Ses actions et Ses signes avec nos sens, tout en sentant nos cœurs continuellement submergés et apaisés dans Ses Attributs
Le deuxième niveau ne peut être atteint qu’avec l’aide d’un guide autorisé détenteur d’une science particulière, la science des cœurs, connue en arabe sous le vocable « tasawwuf » qu’on traduit généralement par « soufisme » en français. 
La plénitude de l’état de croyant se réalise donc dans la pratique simultanée de l’Islâm, de l’Imân et de l’Ihsan
A ce sujet l’Imam Malik (fondateur d’une des quatre écoles jurisprudentielles sunnites) a dit :
« Celui qui étudie la jurisprudence (tafaqaha) et n’étudie pas le soufisme (tasawwuf) est un pervers (fasiq) ; celui qui étudie le soufisme et n’étudie pas la jurisprudence est un hérétique (zindiq) ; enfin, celui qui allie les deux, atteint la vérité (tahaqaqa). »
Donc pour devenir un être complet (insan kâmil), je ne peux me contenter d’une pratique purement extérieure, il me faut également purifier mon âme, apaiser mon cœur et le détourner de toute forme de passion, d’attachement, et de distractions visant à m’éloigner de la Vérité (Al Haqq) qui n’est autre qu’Allah. 
C’est cette purification de l’âme (tazkiyat al nafs) qui fonde le tasawuf.
Allâh a dit: {Et par l'âme et Celui qui l'a harmonieusement façonnée; et lui a alors inspiré son immoralité, de même que sa piété ! A réussi, certes celui qui la purifie. Et est perdu, certes, celui qui la corrompt.} (91/7-10)
D'après Fudala ibn Ubayd (??? ???? ???), le Prophète (??? ???? ???? ? ???) a dit: "Le vrai combattant est celui qui livre son combat à sa propre âme". (At-Tirmidhi et Ibn Hibban, voir as-Sahiha, 549)


II) Quels sont les moyens de l’éducation spirituelle ?
L’imam maleikite ibn ‘Ashir rahimahou Allah nous dit dans son murchid al mu’in au sujet de la purification du cœur :
302 La cime de tous les péchés est l’amour du monde d’ici bas. | Il n'y a de véritable traitement pour ces maladies que d'implorer Allah avec un grand sentiment de pauvreté.
303 (Le croyant) doit tenir la compagnie d'un Shaykh, un connaissant des chemins. | Le Shaykh le préservera ainsi des périls de son propre chemin.
304 Le Shaykh rappellera au disciple Allah quand il le verra | et fera parvenir le serviteur à son Seigneur.
305 Il doit scruter son âme charnelle et lui demander des comptes à chaque souffle. | Il doit peser chacune de ses pensées avec rigueur.
306 Il doit surveiller les actes obligatoires de la religion qui lui servent de capital. | Les actes recommandés sont son bénéfice qu'il ac***ule en surcroit.
307 Il doit pratiquer le dhikr abondamment avec un esprit clair | et le secours pour accomplir tout cela provient de son Seigneur.
308 Il doit lutter contre son âme charnelle (nafs) pour Le Seigneur des Mondes. | Il doit s'embellir avec les stations de la certitude :
309 La crainte, l’espoir, la gratitude, la patience, le repentir, | l’abstinence, la remise confiante (en Allah), le contentement, et l’amour.
310 Il doit être sincère envers Celui qui le voit dans chacun de ses actes. | Il doit arriver à être satisfait de ce que Le Dieu Unique décrète pour lui.
311 Il deviendra ainsi un connaissant d'Allah | libéré, et tout autre qu'Allah quittera son cœur.
312 Ainsi, Le Dieu Unique l'aimera et le choisira | pour Sa présence sanctifiée et le placera parmi les élus.
Ainsi, dans son introduction à un ouvrage de jurisprudence (autrement dit science d’al islam), Ibn ‘ashir nous livre-t-il les moyens pour arriver à al ihsan, confirmant le caractère indissociable de ces deux aspects de la religion.
Il insiste donc sur la compagnie d’un chaiykh, d’un maître authentique qui « connaît les chemins » et peut ainsi guider les aveugles que nous sommes vers la réalité de l’amour divin. 
Ibn ‘Abbas, ra, nous rapporte ce hadith : « Quelqu’un demanda : « O prophète ! quelle est la meilleure personne à côté de laquelle on s’assoit ? ». Il dit : « C’est celui dont la vue vous rappelle Dieu, dont les paroles ajoutent à votre science, et dont les actes vous rappellent l’au-delà ».
Ainsi, lorsque l’on recherche la perfection et la proximité de Dieu, on ne peut se passer de la compagnie de Ses aimés, pour se dépouiller de ses défauts, se revêtir des qualités nobles et obtenir la satisfaction de Dieu. On peut prendre pour exemple Saydunna Moussa qui, même s’il avait la possibilité de parler à son Seigneur, ne cessa de chercher la compagnie des élus de Dieu et, lorsqu’il rencontra Saydunna Al Khidr lui demanda « Puis je te suivre afin que tu m’apprennes ce que l’on t’a appris ? ». 
Quant au prophète, il ne cessa de conseiller la bonne compagnie, Abou Moussa al Ash’ari ra rapporte que le prophète saws a dit : « Le compagnon pieux est tel le détenteur de musc, si tu n’en reçois rien, tu profiteras au moins de son parfum. Et le compagnon pervers est tel le forgeron actionnant son soufflet, si sa suie ne t’atteint pas, tu souffriras de sa fumée. »
 Le meilleur des compagnons est donc celui qui connaît Dieu, dont le cœur est rempli d’amour pour Lui, et qui s’est revêtu de ses nobles caractères. Dans un hadith qudsi, abou hourayra rapporte du prophète saws qu’Allah déclare : « Celui qui montre de l’hostilité envers l’un des mes saints (wali), je lui déclare la guerre. Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de moi par des œuvres surérogatoires au point que Je l’aime, et lorsque Je l’aime Je suis son ouïe avec laquelle il entend, son regard par lequel il voit, sa main avec laquelle il saisit, et son pied avec lequel il marche. S’il me demande, assurément je l’exaucerai, s’il cherche près de moi asile, assurément je lui donnerai ».
Ainsi, de même que les compagnons trouvaient chez le prophète saws les meilleures qualités que l’on puisse trouver chez un ami intime, les croyants de notre communauté se doivent de chercher ces gens dont les cœurs sont envahis par Dieu et dont le regard vivifie la foi. L’imam Shadili, qui lui-même était d’une grande piété, consacra plusieurs années à la recherche des proches de Dieu jusqu’à ce qu’il rencontre le grand saint de l’islam sidi Abdel Salam ibn Mashish. Alors qu’il était sur le point de le rencontrer, ce dernier lui demanda de faire ses ablutions avant de commencer à s’entretenir avec lui. C’est ce que fit l’imam Shadili mais Ibn Mashish réitéra son injonction par trois fois jusqu’à ce que l’imam Shadiki comprenne qu’il s’agissait de se dépouiller de tout son savoir afin de se présenter à Dieu en toute pauvreté et humilité. Par la suite, Ibn Mashish fut jusqu’à sa mort un guide pour l’imam Shadili.
C’est en ce sens que l’on peut lire dans le Coran : « Interroge (au sujet de Dieu) celui qui est bien informé » (al furqan verset 59). 
Sidi Hamza nous dit à ce sujet : « la voie de l’éducation spirituelle est basée sur le compagnonnage et l’abondance de l’invocation, clé de toute réussite sans laquelle le croyant n’obtient rien ».
 C’est précisément le dhikr abondant dont parle Ibn ‘Ashir dans son traité, outil indispensable à l’éducation spirituelle. L’importance du rappel d’Allah est établie à de nombreux endroits dans le Coran, les versets invitant à l’invocation régulière de Dieu sont très nombreux : « souvenez vous de Moi, Je Me souviendrai de vous », ou encore « la prière éloigne l’homme de la turpitude et des actions blâmables, mais l’invocation du nom de Dieu est ce qu’il y a de plus grand ».
Ces versets soulignent l’importance capitale de l’invocation de Dieu, car elle purifie le cœur. Le prophète saws dit : « les cœurs se rouillent, et l’invocation de Dieu est le moyen de les polir ». Lorsqu’un homme baigne dans l’insouciance, la rouille s’amoncelle autour de son cœur, proportionnellement au degré de son indifférence. Quand la rouille s’installe dans un cœur, la réalité des choses ne se perçoit pas comme il se doit. Ce n’est que par l’invocation constante que l’on peut remédier à cette insouciance.
Sidi Hamza déclare à ce sujet :
"Le dhikr pratiqué régulièrement fait disparaître progressivement les désirs et les pensées impures. De la même manière, si des chasseurs se rendent chaque matin dans la forêt et tirent des coups de fusil, alors tous les animaux apeurés s’enfuient en entendant les coups de feu, puis reviennent un peu plus tard dans la journée. Mais comme les chasseurs reviennent tous les jours, les animaux finissent par changer d’endroit. "
 L’imam Junayd a dit « Il n’y a rien au-delà du dhikr. Toutes les propriétés louables reviennent au dhikr et prennent naissance dans la pratique du dhikr. » Il dit encore "le dhikr est la meilleure des choses: il efface les péchés et n'en contient aucun"
Allâh a dit:"Ceux qui sont fidèles et dont les cœurs sont tranquillisés par le dhikr d'Allâh. Par le dhikr d'Allâh les cœurs ne sont-ils pas tranquilisés." (Coran, s.13, v. 28).
Un Soufi a dit: " Le cœur est comme Jésus fils de Marie-sur lui la Paix- le dhikr est son lait. Lorsqu’il grandit et acquiert des forces, il monte de lui des soupirs, des bruits et des tonnerres vers le Vrai (al-Haqq) par un désir impérieux de l’invocation et de l’Invoqué. "
L’imam al Ghazali définit le dhikr comme une sorte de jeûne du cœur, un combat spirituel qui consiste à faire disparaître les défauts, à couper les liens et à s’approcher de Dieu pour un parfait renouvellement de la foi. L’invocation est alors un moyen de lutte contre les pensées vaines. Au moment du dhikr, l’invocateur doit s’efforcer de vider son cœur des préoccupations terrestres et en retrancher les vanités et les passions. Ibn Atta Allah énonce quant à lui dans ses sagesses : « N’abandonne pas l’invocation parce que tu n’es pas présent avec Dieu, en effet l’absence de dhikr est pire qu’une négligence dans le dhikr. Il se peut qu’Allah t’élève d’un dhikr fait avec négligence à un autre fait avec vigilance, et de celui-ci à un autre dans lequel tu seras présent avec Dieu, et de celui ci encore à un autre où tu deviendras absent à tout ce qui n’est pas l’objet de ton dhikr, et cela n’est guère difficile pour Dieu. »
Ainsi s’agit-il d’intérioriser le dhikr, d’en faire le véhicule de l’influence spirituelle, du souvenir et surtout de la présence divine. C’est en ce sens que l’abandon du dhikr ne peut qu’être néfaste pour le cœur du croyant. Un hadith dit d’ailleurs à ce sujet : « La différence entre celui qui pratique «Le Dhikr» de Dieu et celui qui ne le pratique pas est comme la différence entre un vivant et un mort ».
Ce dhikr, comme toute action dans l’islam, peut se faire seul, mais il revêt encore plus de mérite dès lors qu’il est accomplit en assemblée, à la manière de cette réunion à laquelle nous assistons, que les hadiths nomment « les jardins du paradis ». Le prophète saws a dit à ce sujet : « Il n'y a pas de gens qui invoquent Dieu sans que les anges ne s'empressent autour d'eux. Et que la Miséricorde ne les enveloppe et la quiétude descende sur eux. Dieu les mentionne devant ceux qui se trouvent auprès de Lui. ». Dieu prend également à témoin les anges, dans un hadith, lorsqu’ils lui rapportent avoir entouré de leurs ailes les croyants qui invoquaient leur Seigneur, au sujet de personnes qui étaient simplement de passage dans ce cercle de dhikr. Ils lui disent : Seigneur ! Il y a parmi eux quelqu'un qui a commis de grands péchés et bien qu'assis avec eux, il n'appartient pas à leur groupe. " Et Allah, dans toute sa miséricorde, leur répond :
- " A lui aussi Je pardonne. Ce sont là les (vrais) gens. Ne sera pas affligé celui qui s'assoit parmi eux. "
Telle est l’importance de ces deux moyens spirituels, l’invocation (al dhikr) et le compagnonnage (as suhba).


III) Quels sont les fruits de cette éducation (pourquoi la suivre ?)
Au fil de son cheminement, le croyant ne cesse de purifier son cœur de toute forme d’attachement et de passion, afin de se vêtir des qualités nobles. Il a pour but d’acquérir al ihsan, l’excellence, afin de parvenir à une constante conscience de la présence divine. Cette excellence se traduit par l’acquisition de qualités telles que le bon comportement, l’humilité et la générosité. Lorsque le croyant, par le dhikr constant et le compagnonnage, parvient à l’apaisement du cœur et l’amour divin, il est alors complet et se vêt de ces nobles qualités.
L’excellence du comportement consiste à être continuellement au service d’Autrui, à pratiquer la générosité envers son prochain et à préférer autrui à soi même. Le prophète saws dit à ce sujet : "Aucun d'entre vous n'est véritable croyant tant qu'il n'aimera pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même." Les saints soufis comparent cette attitude à une bougie, elle éclaire les autres en se consumant elle-même. 
L’imam Al Junaid a dit : " Le soufisme est entièrement caractères nobles (divins). Celui qui te dépasse en bons caractères te dépasse en soufisme."
Parmi les fruits de l’éducation spirituelle se trouvent également l’humilité et la générosité. Dieu nous encourage à maintes reprises dans le Coran à l’humilité, le prophète était quant à lui, dans son comportement, le meilleur exemple d’humilité pour le musulman. La véritable humilité n’est pas le résultat d’une prise de position mentale ou éthique, c’est un don divin, un état spirituel subtil qui est le fait d’un réveil intérieur et qui dépasse la raison. En effet, Dieu peut nous inspirer l’humilité à son égard par l’intermédiaire des actes d’adoration comme il peut le faire en nous faisant commettre des péchés ou en nous soumettant à des épreuves.
Ibn atta Allah dit à ce sujet : « un acte de désobéissance qui inspire l’humilité et le sentiment d’avoir besoin de Dieu est préférable à un acte d’obéissance qui engendre l’outrecuidance et l’orgueil ».
Cette humilité passe par le combat constant contre l’égo, et constitue la clé de la satisfaction divine. Abd al qadir al jilani dit à ce sujet : « j’ai cherché toutes les voies qui mènent à Dieu, et j’ai trouvé qu’elles étaient toutes pleines, sauf la voie de l’humilité qui était vide et par laquelle j’ai pu assister à la présence divine ». Le prophète quant à lui a dit : « si vous ne commettiez aucun péché, j’aurais peur pour vous de ce qui est encore plus grave, l’orgueil, l’orgueil. ». 
Enfin, parmi les fruits de l’éducation spirituelle, et il en existe des centaines, des stations aux qualités nobles, comme l’amour, la sincérité, la remise confiante, ou encore la gratitude, on peut citer la générosité.
Allah nous dit dans un hadith qudsi : « Les généreux sont les plus proches de Moi le jour de la résurrection ». 
Sidi Hamza nous dit en ce sens : « Les deux portes royales pour accéder à Dieu sont l'invocation (dhikr) et la générosité ».
On raconte qu’un homme avait adoré dieu pendant cinquante ans dans une retraite. Un jour une belle femme passa et le séduisit. Il céda et commit le péché. Alors qu’il faisait ses grandes ablutions un affamé passa et lui demanda de la nourriture, celui-ci n’hésita pas à lui donner le morceau de pain qu’il avait. Il mourut après et Dieu ordonna aux anges de le juger. Ils pesèrent les cinquante années d’adoration et le péché, le péché était plus lourd. Ils pesèrent ensuite ce péché contre le morceau de pain qu’il avait offert, le moreau de pain était plus lourd et il fut sauvé par cette aumône !
Le soufisme à travers l’histoire a toujours été synonyme de partage, d’amour d’autrui et de combat contre l’ego et l’avarice de l’âme. Le but de tout croyant est d’arriver, par la constante conscience divine, à l’acquisition de ces nobles qualités qui furent celles des prophètes. De saydunna Adam à saydunna Muhammad saws, ils n’ont cessé de nous livrer des enseignements, des exemples de ces qualités, visant à faire de nous de nobles serviteurs. 
Le véritable lien qui se crée entre nous et ces prophètes, à travers la Nour Muhammadiya, est dans leurs successeurs actuels, les saints qui ont acquis la proximité, l’amour, la présence divine, et qui ainsi peuvent nous mener à ces stations par le chemin qu’ils ont emprunté.
Les principes de la voie spirituelle, ceux qu’il convient de respecter pour bénéficier pleinement de cette éducation, ne sont autres que Le Dhikr, La science, Les visites mutuelles, La générosité, Le bon conseil, la sagesse et La communication (adda'wa).
Pour conclure, dans ses qawa’id attassawuf, le Shaykh Zaruq a dit : « Les définitions explicatives du soufisme sont nombreuses ; mais toutes reviennent à une seule : la véracité (la sincérité) de l’orientation vers Allah. »
On pourrait gloser pendant des heures, écrire des ouvrages entiers, sur la science du tasawuf, mais la vraie compréhension ne s'acquiert que par le goût (al dhawq). On compare souvent dans la tradition soufie cette expérience du tasawuf au miel que l'on goûte, on pourrait décrire à autrui de mille manières le miel et son goût subtil, doux et sirupeux, mais la seule manière de lui faire ressentir la réalité de ce miel n'est que de l'y faire goûter !
Et qu'Allah vous accorde le plus doux et le plus subtil des miels ! 

La célébration du Mawlid an-Nabawi, fête de la naissance du Prophète


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La première mention d’une fête en relation avec la naissance du Prophète (S) date du VIè siècle de l’Hégire. Les historiens rapportent qu’à cette époque à la Mecque, il était de coutume de visiter la maison du Prophète (S) chaque lundi du mois de Rabi‘ Al-Awwal, parce que Sayyiduna Muhammad est né un lundi.
Il incombe à tous les musulmans et à toutes créatures de se réjouir de la Naissance du Prophète (S) car  il est "une miséricorde pour les univers".
Un verset du Coran dit : «Allah et Ses anges bénissent le Prophète. Ô vous les croyants ! Priez pour lui et appelez sur lui le salut. » (Al-Ahzab s.33, v.56).
Allah nous recommande de prier sur le Prophète (S), et ce verset mentionne le pluriel, en assemblée. L’emploi du terme « Ô les croyants » sous-entend que celui qui ne prie pas sur le Prophète (S) n’est pas complètement croyant.
La célébration du Mawlid permet d’accroître notre amour pour le Prophète (S). Un verset du Coran ordonne au Prophète (S) de proclamer son importance : «Dis-leur: Si vous aimez Allah, suivez-moi et Allah vous aimera et vous pardonnera vos péchés. » (s.3, v.31).
 La célébration du Mawlid an-Nabawi,
Selon les biographes du Prophète (S), de son vivant il appréciait les poètes qui faisaient son éloge (Ex.: Ali, Fatima, Abou Bakr, al-Abbas etc…). De nombreux savants ont donné leur avis concernant les bienfaits du Mawlid : Dans une fatwa restée célèbre, l’imam Suyuti écrit : « Célébrer l’anniversaire de la Naissance du Prophète pour se réunir, réciter des passages du Coran, raconter les histoires concernant la naissance du Prophète et les signes qui l’ont accompagné, servir de la nourriture, est une bonne innovation et celui qui y participe recevra une récompense parce que cela implique de vénérer le degré du Prophète et d’exprimer de la joie pour son honorable naissance ». Cependant, certains pensent encore que la commémoration de la naissance du Prophète (S) est une innovation blâmable (bid‘a dâlla).
Quel est le sens véritable de l’innovation (bid‘a) ?
Dans les définitions de l’imâm al-Shâtibî sur l’innovation, on en retiendra deux. 1- L’innovation : mise en pratique d’un acte qui n’existe pas dans la religion pour se surpasser dans l’adoration de Dieu (en dépassant le cadre des prescriptions religieuses). 2- L’innovation : mise en pratique d’un acte qui n’existe pas dans la religion et dont l’objectif est identique à celui de la religion (ex.: inventer une nouvelle manière de prier Dieu). Mais toutes ces définitions de l’innovation s’appliquent uniquement au cadre des adorations et du rituel religieux et ne peut donc pas s’appliquer aux modes de comportement des hommes et aux choses de la vie qui, par nature, sont voués à un perpétuel changement et à l’adaptation au temps et à l’espace.
Ces actes qui sortent du cadre du rituel religieux sont classés dans la religion d’une autre manière. Ils répondent à la classification des actes telle que le Prophète (S) l’a mentionné dans un hadith : « Celui qui innove en Islam une bonne innovation (sunna hasana), il en a la récompense et la récompense de ceux qui l’ont suivi, sans que cela ne diminuent leur propre récompense ; et celui qui innove dans l’Islam une mauvaise innovation (sunna sayyi’a) il en assume le châtiment et le châtiment de ceux qui l’ont suivi après lui sans que cela ne diminue leur propre châtiment. »
Ainsi, selon les savants, la commémoration de la naissance du Prophète (S) fait partie des bonnes innovations car elle raffermit l’amour des croyants envers leur Prophète bien-aimé et rappelle la naissance de ce Prophète miséricordieux et de ses vertus et sa noblesse de caractère.
Lorsque nous nous penchons sur la vie du Prophète (S), nous constatons très rapidement l’importance de la miséricorde dans la conduite prophétique. Tous les récits, toutes les paroles, confirment l’éloge que Dieu Tout-Puissant fait de Son Prophète dans ses versets lorsqu’ Il dit : «  Et Nous ne t’avons envoyé qu’en tant que miséricorde pour les mondes. » Notre Prophète Mu hammad (S) est en vérité le Prophète de la miséricorde, c’est pour cela qu’il exalte la miséricorde et la considère comme la qualité première des croyants. Il disait : « La miséricorde n’est arrachée que des misérables »  ; « Ceux qui sont miséricordieux connaîtront la miséricorde du Miséricordieux. Soyez miséricordieux envers ceux qui sont sur terre, Celui Qui est dans le ciel sera miséricordieux envers vous » .
La miséricorde en Islam ne se réduit pas à la pitié, à la compassion ou à l’attendrissement à l’égard d’un blessé ou d’un malheureux, mais elle se manifeste à l’égard de toute l’humanité et de toutes les créatures.






Les 10 plus grands phares du monde.

A la première place on trouve le phare de Jeddah en Arabie Séoudite avec 133m de haut.


A la Deuxième Place, on retrouve le phare Perry Memorial à Put-in Bay (Ohio) Usa avec une hauteur de 107m.


A la Troisième Place, on retrouve le phare Yokohama Marine Tower à Yokohama au Japon avec une hauteur de 106m.


A la Quatrième Place, on retrouve le phare des Iles Vierges avec une hauteur de 82,5m.
Il s’agit aussi du plus haut phare en pierre d’Europe.
A la Cinquième Place, on retrouve le phare de Gênes en Italie avec une hauteur de 76m. Il s’agit du plus grand phare de la Méditerranée.
A la Sixième Place, on retrouve le phare de Gatteville en France avec une hauteur de 75m.
A la Septième Place, on retrouve le phare de Lesnoy Mole Rear Rangeen Russie à St Petersbourg avec une hauteur de 73m. 
A la Huitième Place, on retrouve le phare Mulan Tou à Hainan en Chine avec une hauteur de 72m.
A la Neuvième Place, on retrouve le phare Baisha Men à Hainan en Chine avec une hauteur de 72m.
A la Dixième Place, on retrouve le phare Storozhenskiy au Lac Ladogaen Russie avec une hauteur de 72m.

Fièvre jaune (typhus amaril, vomito negro, amarillose)

Qu'est-ce que c'est ?

La fièvre jaune est une virose qui sévit dans les zones intertropicales d'Afrique (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte-d'Ivoire, Djibouti, Gabon, Ghana, Kenya, Madagascar, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Serra Leone, Togo...) et en Amérique intertropicale (Bolivie, Brésil, Pérou, Colombie, Venezuela, Equateur, Panama, Surinam...) y compris en Guyane Française. L'Asie, l'Océanie, les Antilles sont épargnées bien que les conditions de transmission y soient réunies, le moustique vecteur étant abondant partout. L'homme est contaminé par un moustique infecté (Aedes en Afrique, Haemagogus en Amérique).
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 Aedes
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Haemagogus
 
Depuis 1936, le vaccin est disponible et la gravité de la fièvre jaune s'est estompée dans les esprits. A tel point que l'on assiste périodiquement à des relâchements de la vigilance des organisateurs de voyages.
Quelques centaines de cas sont déclarés chaque année dans les zones intertropicales d'Afrique et d'Amérique du Sud. L'OMS recommande aux pays d'endémie d'inclure systématiquement le vaccin antiamaril dans le programme de vaccination des enfants.

Les symptômes de la maladie

L'incubation est de 1 à 6 jours. Une seule piqûre de moustique suffit pour contracter la fièvre jaune. La maladie débute brutalement par un syndrome grippal intense.
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 Au début, le malade est dans la "phase rouge" : la face est congestionnée. Après une rémission de 24 à 48 heures, survient la deuxième phase : le foie et les reins sont atteints avec fièvre, jaunisse, nausées, diarrhée,douleurs abdominales, vomissements sanglants , urines rares, albuminurie. La mort est fréquente avant le 15ème jour.
Heureusement, les formes frustes, simulant une simple grippe, sont les plus nombreuses.
Le sérodiagnostic permet le diagnostic vers le 10 e jour.

Diagnostic différentiel

Il faut distinguer la fièvre jaune des autres causes d'ictères fébriles : paludisme, leptospirose, rickettsiose, typhoïde, hépatite B fulminante, fièvres hémorragiques virales...

Traitement

Le traitement repose sur l'isolement du malade et les mesures symptomatiques de réanimation difficiles à mettre en oeuvre dans des pays dont l'infrastructure sanitaire est en règle déficiente.
La prophylaxie comporte la lutte contre les moustiques et le remplacement des arbres par le teck australien qui diminue l'abondance des vecteurs.
La mortalité est de 50 % pendant les épidémies alors qu'elle n'est que de 5 % dans les zones d'endémie.

Le vaccin contre la fièvre jaune


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La vaccination antiamaril représente la protection la plus efficace.
Selon le règlement sanitaire international, seul le vaccin contre la fièvre jaune (Amaril Pasteur) peut être exigé à l'entrée de nombreux pays. Ce vaccin qui ne peut être pratiqué que dans un centre agréé par l'O.M.S., doit figurer sur un carnet international visé par un centre agréé, où figurent la date du vaccin, le numéro du lot, l'organisme vaccinateur agréé et les coordonnées du médecin vaccinateur. Le vaccin est obligatoire dans certains pays :
  • Afrique intertropicale, entre 15° de latitude Nord et 15° de latitude Sud, à l'exception de Djibouti, Somalie du nord, Madagascar et Nairobi ;
  • Amérique latine, depuis Panama au nord jusqu'au 15° de latitude Sud, à l'exception de l'est du Brésil, du versant pacifique des Andes et de petites enclaves (canal de Panama, Bogota, Manaus).
La vaccination est recommandée pour tout voyage en zone d'endémie même si elle n'est pas exigée à la frontière. Certains pays, exempts de la maladie, mais qui présentent les conditions climatiques et épidémiologiques favorables à son développement (Asie du sud Est) exigent cette vaccination si les voyageurs viennent d'une zone infectée. En fait, le voyageur ne devrait même pas tenir compte des exceptions géographiques car il peut être amené à changer ses plans de voyage volontairement (invitation inattendue, facilité de voyage secondaire non prévue...) ou involontairement (escale technique imprévue, détournement, guerre, coup d'Etat...).
Le vaccin (à conserver entre + 2 et +4 °C) est bien toléré. La posologie est de 0,5 ml en injection sous cutanée ou intra-musculaire à renouveler tous les 10 ans. Les effets secondaires sont rares et cèdent aux antalgiques (céphalées,douleurs musculaires, fièvre modérée, douleur au point d'injection 10 jours après le vaccin). Les complications à type de méningo-encéphalites post-vaccinales ont été décrites essentiellement chez le nourrisson vacciné avant l'âge de 6 mois (18 cas recensé sur 100 millions de vaccinés dont 15 enfants âgés de moins de 5 mois). Le vaccin peut être associé le même jour à d'autres vaccins (rougeole, DTP...). Un délai de 21 jours reste conseillé avec le vaccin contre le choléra pour éviter une atténuation de la réponse en anticorps.
La protection apparaît 10 jours après la première injection. Dans le cas d'une revaccination, l'efficacité est immédiate. Les contre-indications sont rares : maladies fébriles en cours, traitements immunosuppresseurs (chimiothérapie, corticoïdes...), radiothérapie, leucoses, lymphomes, déficits immunitaires, sida, femme enceinte et nourrisson de moins de 6 mois sauf s'il existe un risque majeur et inévitable d'exposition, allergie vraie à l'oeuf, à la néomycine ou à la polymyxine…
En cas de contre-indication, le médecin doit remettre deux certificats au voyageur. Le premier est destiné au médecin local et doit expliquer en français, en anglais et si possible dans la langue du pays, la raison médicale de la contre-indication. Le deuxième est placé dans le carnet de vaccination international et indique qu'il existe une contre-indication au vaccin et en précise la durée. Les autorités sanitaires ne sont pas tenues d'accepter ces certificats et peuvent imposer des mesures d'isolement ou de surveillance durant 5 jours.

29 février 1960 : Agadir détruite en 15 secondes

La Ville avant le seisme agadir 1960 


Le séisme de 1960 à Agadir est un séisme qui s'est produit à Agadir le  à 23 h 40 tuant plus de 12 000 personnes. La secousse dura 15 secondes et était d'une magnitude de 5,9 sur l'échelle de Richter.
Dans les quartiers de Founti, Yachech et de la Kasbah, tous les bâtiments furent détruits ou sévèrement endommagés, 95 % de la population de ces zones fut ensevelie. Dans le quartier de Talborjt, entre 60 % et 90 % des bâtiments furent détruits ou gravement endommagés, la ville nouvelle et le front de mer ont été relativement épargnés, et détruits à 60 %.
Le séisme a fait entre 12 000 et 15 000 morts, soit plus du tiers de la population, et environ 25 000 blessés.
C'est le séisme le plus destructeur et le plus meurtrier de l'histoire moderne du Maroc. C'est également le séisme de magnitude« modérée » (moins de 6) le plus destructeur du xxe siècle (par opposition au séisme de Mongolie du  qui ne fit que très peu de victimes malgré sa magnitude de 8,1).
La gravité des dégâts est attribuée au fait que la secousse avait son épicentre juste en dessous de la ville, et à la faible résistance des constructions anciennes. La ville semblait pourtant avoir été historiquement à l'abri des séismes, et ce n'est qu'après des recherches historiques que l'on se rendit compte que la ville, connue à l'époque sous le nom de Santa Cruz do Cabo de Aguer avait déjà été détruite par un tremblement de terre en 1731, ce qui, a posteriori, expliquait sans doute la date de1746 gravée sur le fronton de la porte de l'ancienne Kasbah.
Image illustrative de l'article Séisme de 1960 à Agadir
Localisation de l'épicentre du séisme d'Agadir