Ces fichiers musicaux téléchargeables légalement sur le Net promettent de faire ressentir à leurs "consommateurs" des effets semblables à ceux provoqués par le LSD ou la cocaïne.
Un débat au Liban.
Ce stupéfiant légal, apparu aux Etats-Unis en 2010, est pris très au sérieux au Liban. A la suite d'un reportage sur le sujet faisant état de deux cas d'addiction à ces "drogues MP3", le ministre de la Justice Ashraf Rifi vient de demander au procureur de la République de "prendre des mesures pour freiner l'utilisation de ces "e-drugs", rapporte le site libanais The Daily Star.
Polémiques récurentes.
Le sujet revient régulièrement sur la table. "Il y a quatre ans, il y avait eu exactement la même polémique aux Etats-Unis. Les autorités sanitaires s'étaient emparées du sujet pour demander l'interdiction de ces drogues alors qu'on n'a aucune preuve de leurs effets", rappelle le journaliste Arnaud Aubron, auteur de Drogues Store, premier dictionnaire rock, historique et politique des drogues, contacté par Europe 1. A l'époque, en France, la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Midlt) avait considéré qu'"il n'y avait pas d'inquiétude à avoir" sur ces drogues MP3.
Comment ça marche ?
Sur Internet, plusieurs sites, dont I-doser qui se revendique leader sur le marché des e-drugs, propose de télécharger des morceaux, des "doses" portant le nom de vraies drogues ( LSD, ecstasy, cannabis, kétamine, etc.). Le prix du shoot audio varie entre 5 et 150 euros. Les deux fichiers les plus chers, "Gate of Hades" et "Hand of God" proposent au choix, de vous plonger dans vos pires cauchemars ou d'atteindre la béatitude. "En deux clics, on a accès à ces sites. Ce qui pose problème, c'est ce que ces sons MP3 sont marketés comme des drogues", souligne Arnaud Aubron.
Quel effet ça fait ?
Le "consommateur" est ensuite invité à s'allonger dans le noir et à écouter le fichier pendant 15 à 30 minutes. Il plonge alors dans une symphonie de sons saturés, et plane … ou pas. Le journaliste Arnaud Aubron, qui a testé les e-drugs, se souvient uniquement d'un "mal à la tête".
Sur quoi reposent ces sons ?
La "drogue numérique" repose sur un phénomène découvert en 1839 : le battement binaural. Des sons sont envoyés aux oreilles, à une fréquence différente pour chaque oreille. Cette différence de fréquence aurait un effet sur le rythme des ondes cérébrales, provoquant un état de transe ou d’euphorie, bien qu’aucune étude ne l’ait démontré.
La "drogue numérique" repose sur un phénomène découvert en 1839 : le battement binaural. Des sons sont envoyés aux oreilles, à une fréquence différente pour chaque oreille. Cette différence de fréquence aurait un effet sur le rythme des ondes cérébrales, provoquant un état de transe ou d’euphorie, bien qu’aucune étude ne l’ait démontré.
Mais peut-on vraiment parler de drogue ?
Pour la neuropsychologue Brigitte Forgeot, ces shoots musicaux ne peuvent pas être assimilés à des produits stupéfiants."Il ne s'agit pas d'une drogue dans la mesure où il n'y a pas d'accoutumance au produit, ni de besoin d'augmenter des doses", assure à l'AFP cette spécialiste des sons binauraux.
Pour la neuropsychologue Brigitte Forgeot, ces shoots musicaux ne peuvent pas être assimilés à des produits stupéfiants."Il ne s'agit pas d'une drogue dans la mesure où il n'y a pas d'accoutumance au produit, ni de besoin d'augmenter des doses", assure à l'AFP cette spécialiste des sons binauraux.