L'équipage Apollo 8 s'apprête à rejoindre le pas de tir,
le 21 décembre 1968. Destination : Lune
Voici maintenant 5 décennies, notre satellite naturel était pour la première fois visité par des terriens. Une reconnaissance depuis l’orbite qui succédait aux sondes automatiques envoyées en éclaireurs. Apollo 8 s’inscrivait bien évidemment dans la préparation des premiers pas à la surface de la Lune dans le contexte de la course à l’espace engagée entre l’Union Soviétique et les États-Unis.La NASA se devait de célébrer cet anniversaire, d’autant plus que l’exploration habitée de la Lune est redevenue un objectif officiel avec son projet de station cislunaire LOP-Gqui doit se réaliser en collaboration avec d’autres pays.
L’administrateur de l’agence américaine Jim Bridenstine a rappelé récemment dans la vidéo ci-dessous les accomplissements d’Apollo 8 en soulignant les risques pris.
ET SI LES SOVIÉTIQUES ÉTAIENT PLUS RAPIDES ?
Telle était la question que les responsables du programme spatial américain ne pouvaient pas écarter. Certes, avec les vols Mercury et Gemini, la NASA avait rattrapé son retard, mais l’Union Soviétique était encore auréolé de ses prestigieuses premières (Spoutnik, Gagarine, Leonov, etc.) et des renseignements indiquaient qu’en secret un imposant lanceur lunaire, le N1 comparable au Saturn V d’Apollo, se préparait à Baïkonour…
La NASA mit alors sur pied Apollo 8 avec l’intention de placer sur orbite lunaire 3 astronautes. Le lanceur Saturn V n’avait pourtant accompli que 2 vols d’essai sans équipage et à chaque fois des problèmes furent constatés ! Les ingénieurs pensaient toutefois pouvoir les résoudre à temps.
Ci-dessous, un montage vidéo du centre Goddard de la NASA réalisé pour le cinquantenaire d’Apollo 8.
L’équipage était constitué de Frank Borman (commandant), Jim Lovell et William Anders. Les 2 premiers étaient âgés de 40 ans et avaient déjà volé. À 35 ans et sans mission spatiale précédente, Anders était le «bleu».
De gauche à droite :
Jim Lovell, William Anders et Frank Borman.
Ci-dessous, nous revenons en images sur ce vol historique.
Le 21 décembre 1968 à 7h51 heure locale de Floride, le lanceur Saturn V s’arracha de la Terre, emportant pour la première fois des hommes vers la Lune.
Le 21 décembre 1968 à 7h51 heure locale de Floride, le lanceur Saturn V s’arracha de la Terre, emportant pour la première fois des hommes vers la Lune.
Le voyage vers notre satellite naturel dura 55 heures. S’éloignant de notre planète comme personne ne l’avait fait auparavant, Borman, Lovell et Anders devinrent les premières personnes à regarder la Terre tel un globe suspendu dans l’espace de leurs propres yeux et non plus via les images acquises par des sondes.
Frank Borman, commandant d’Apollo 8
pendant le vol vers la Lune
À 15h40 Temps Universel le 24 décembre, fut prise l’emblématique photo de cette mission : la Terre semblant se lever au-dessus du paysage sélène (un effet de perspective dû au fait que le vaisseau Apollo tournait autour de la Lune).
En se basant sur les données de la mission et avec des images de la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO), le centre Goddard de la NASA a reconstitué avec précision les circonstances de la célèbre photo.
Le soir du 24 décembre (en heures pour les États-Unis), pour la veillée de Noël, Borman, Lovell et Anders décidèrent de lire à tour de rôle la Genèse issue de la Bible (une initiative qui vaudra à la NASA un procès de la part d’une activiste athée qui sera plus tard déboutée par la Cour Suprême). En sa qualité de commandant, Frank Borman conclut cette retransmission écoutée par des centaines de millions de terriens par «Joyeux Noël et que Dieu vous bénisse tous sur cette bonne vielle Terre». Un message de paix pour clore une année 1968 malheureusement marquée par des conflits (dont celui du Vietnam).
Pour revenir sur Terre, l’équipage d’Apollo 8 devait mener à bien l’allumage du moteur principal du Module de Service, derrière la Lune, sans que le centre de contrôle de Houston puisse être à l’écoute en direct. Le bon fonctionnement du propulseur soulevait à l’époque encore quelques doutes…
Le 25 décembre à 6h10 Temps Universel, le moteur fit cependant exactement ce qu’on lui demanda. 15 minutes plus tard, la communication avec la Terre reprit et Jim Lovell, après avoir confirmé la liaison radio, dit : «Soyez informés qu’il y a un Père Noël». La présence de Santa Claus (en anglais) signifiait qu’il y avait bien eu la délivrance du cadeau attendu, à savoir le succès de la manœuvre de propulsion plaçant les 3 astronautes sur le chemin du retour. Ils amerrirent dans l’océan Pacifique le 27 décembre et furent récupérés par le porte-avions USS Yorktown.
Pour revenir sur Terre, l’équipage d’Apollo 8 devait mener à bien l’allumage du moteur principal du Module de Service, derrière la Lune, sans que le centre de contrôle de Houston puisse être à l’écoute en direct. Le bon fonctionnement du propulseur soulevait à l’époque encore quelques doutes…
Le 25 décembre à 6h10 Temps Universel, le moteur fit cependant exactement ce qu’on lui demanda. 15 minutes plus tard, la communication avec la Terre reprit et Jim Lovell, après avoir confirmé la liaison radio, dit : «Soyez informés qu’il y a un Père Noël». La présence de Santa Claus (en anglais) signifiait qu’il y avait bien eu la délivrance du cadeau attendu, à savoir le succès de la manœuvre de propulsion plaçant les 3 astronautes sur le chemin du retour. Ils amerrirent dans l’océan Pacifique le 27 décembre et furent récupérés par le porte-avions USS Yorktown.
La capsule Apollo 8 hissée
sur le porte-avions USS Yorktown
Frank Borman, William Anders et Jim Lovell
s’adressent à l’équipage de l’USS Yorktown
juste après leur récupération.
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