Les services secrets français sont-ils coresponsables du maintien de Lafarge en Syrie au prix du financement de groupes djihadistes jusqu’en 2014 ? Face à la justice, un officier des renseignements a avoué une collecte d’information « opportuniste » et « cynique », mais assuré n’avoir donné « aucune consigne ».
Pour rappel, le cimentier français Lafarge a été mis en examen en juin 2018 pour « financement d’une entreprise terroriste » et « complicité de crimes contre l’humanité », soupçonné d’avoir déboursé près de 13 millions d’euros entre 2011 et 2015 auprès d’intermédiaires et de groupes armés, dont l’organisation terroriste Etat islamique, pour maintenir la production dans son usine de Jalabiya alors que le pays s’enfonçait dans la guerre.
Pour rappel, le cimentier français Lafarge a été mis en examen en juin 2018 pour « financement d’une entreprise terroriste » et « complicité de crimes contre l’humanité », soupçonné d’avoir déboursé près de 13 millions d’euros entre 2011 et 2015 auprès d’intermédiaires et de groupes armés, dont l’organisation terroriste Etat islamique, pour maintenir la production dans son usine de Jalabiya alors que le pays s’enfonçait dans la guerre.
Comment le leader mondial du ciment peut-il se retrouver accusé d’avoir versé des millions de dollars de bakchich à des groupes jihadistes comme l'organisation Etat islamique ?
Pendant un an, les équipes de "Complément d'enquête" se sont penchées sur ce fleuron très discret de l'industrie, PME familiale devenue un géant du BTP présent dans 60 pays. Quelles sont ses méthodes, ses zones d'ombre ? Enquête depuis le berceau ardéchois jusqu'en Syrie, où est né le scandale, en passant par les Etats-Unis.
C’est la première fois qu’une entreprise du CAC 40 est poursuivie pour financement du terrorisme. Comment le leader mondial du ciment peut-il se retrouver accusé d’avoir versé des millions de dollars de bakchich à des groupes jihadistes comme Daech ? Pendant un an, les équipes de "Complément d'enquête" se sont penchées sur ce fleuron très discret de l'industrie, PME familiale devenue un géant du BTP présent dans 60 pays. Quelles sont ses méthodes, ses zones d'ombre ? Enquête depuis le berceau ardéchois jusqu'en Syrie, où est né le scandale, en passant par les Etats-Unis.
Pour la première fois, une équipe de journalistes s’est rendue près de l’usine d’où le scandale est parti, au nord de la Syrie, et y a rencontré d’anciens salariés du site. Ingénieur, transporteur ou responsable de la sécurité à l’époque, ils nous racontent comment ils ont travaillé la peur au ventre dans une région gangrenée par l'organisation Etat islamique, et comment la direction de Lafarge a maintenu coûte que coûte la production de ciment, malgré les risques de kidnapping et les combats aux portes de l'usine.
Des documents et témoignages inédits.
Des documents jamais publiés montrent comment le cimentier a scellé des accords avec plusieurs groupes jihadistes pour laisser passer matériaux, équipements et ouvriers jusqu’à l’usine. La direction parisienne était-elle au courant ? A-t-elle pactisé avec le diable ?
L'enquête de France 2 révèle que Lafarge vendait du ciment à Raqqa, la “capitale” de l’organisation Etat islamique. "Complément d’enquête" lève aussi le voile sur la partie la plus obscure du dossier : que savait exactement le Quai d’Orsay sur ce qui se tramait entre Lafarge et Daech ? Le gouvernement français a-t-il fait pression pour que l’entreprise reste en Syrie malgré le danger ? Un diplomate sort de l’ombre pour dénoncer la position ambiguë de l’Etat français.
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