Une pile à combustible génère une tension électrique grâce à l’oxydation d’un combustible réducteur (par exemple le dihydrogène) couplée à la réduction d’un oxydant, tel que l’oxygène de l’air. Elle est constituée de deux plaques bipolaires (une qui distribue l’hydrogène, l’autre qui distribue l’oxygène), de deux électrodes et d’une membrane échangeuse d’ions (qui fait office d’électrolyte). De plus, l’oxydation est généralement catalysée par du platine. Mais ce métal est rare et cher, c’est pourquoi les scientifiques recherchent des alternatives.
Contrairement aux piles traditionnelles dont l’électrolyte est acide (ions H+), les piles à combustible à membrane échangeuse d’hydroxyde (HEM) implique un environnement alcalin qui permet d’utiliser des catalyseurs et des plaques bipolaires plus rentables. Cependant, leur fonctionnement est largement impacté par le CO2 ambiant, qui empêche la pile de fonctionner de façon optimale. Ce problème induit jusqu’à 20% de baisse de performance, selon les chercheurs. Le professeur Yushan Yan, et son équipe du Centre pour la science et la technologie catalytiques de l’Université du Delaware, ont réalisé que cet inconvénient pouvait en fait servir à éliminer le dioxyde de carbone de l’air.
Contrairement aux piles traditionnelles dont l’électrolyte est acide (ions H+), les piles à combustible à membrane échangeuse d’hydroxyde (HEM) implique un environnement alcalin qui permet d’utiliser des catalyseurs et des plaques bipolaires plus rentables. Cependant, leur fonctionnement est largement impacté par le CO2 ambiant, qui empêche la pile de fonctionner de façon optimale. Ce problème induit jusqu’à 20% de baisse de performance, selon les chercheurs. Le professeur Yushan Yan, et son équipe du Centre pour la science et la technologie catalytiques de l’Université du Delaware, ont réalisé que cet inconvénient pouvait en fait servir à éliminer le dioxyde de carbone de l’air.
Une technique de séparation innovante
Capturer le CO2 de l’air via un dispositif alimenté à l’hydrogène pourrait mener non seulement au développement de piles à combustible plus respectueuses de l’environnement, mais pourrait potentiellement contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. « Nous avons réalisé que les piles à combustible capturaient pratiquement tout le dioxyde de carbone de l’air qui y pénétrait, et qu’elles étaient très efficaces pour le séparer de l’autre côté », explique dans un communiqué Brian Setzler, professeur adjoint pour la recherche en génie chimique et biomoléculaire et co-auteur de l’article de recherche.
Le phénomène affecte le fonctionnement de la pile, mais l’équipe a réalisé qu’elle pouvait de ce fait servir de séparateur de dioxyde de carbone — en d’autres termes, la pile permettrait d’extraire efficacement le CO2 de l’air. « Il s’avère que notre approche est très efficace. Nous pouvons capturer 99% du dioxyde de carbone de l’air en un seul passage si nous avons la bonne conception et la bonne configuration », a précisé Yan
.
Le module conçu par les chercheurs absorbe de l’hydrogène et de l’air
par deux entrées distinctes, puis rejette le dioxyde de carbone
et l’air « épuré » (après avoir traversé deux membranes
court-circuitées recouvertes d’un catalyseur).
Un dispositif très efficace et économique
Intégrer les fils du dispositif directement à l’intérieur de la membrane a permis de mettre au point un module plus compact, enroulé sur lui-même — et ainsi de disposer d’une plus grande surface d’échange tout en limitant le volume. Cette structure permet également aux particules de dioxyde de carbone de se déplacer plus facilement d’un côté à l’autre ; le module est donc capable de filtrer de plus grandes quantités d’air à la fois.
Ce système innovant apparaît donc à la fois efficace et rentable pour les applications des piles à combustible. En outre, la réduction du nombre de composants nécessaires entraîne une diminution notable des coûts et, surtout, permet d’envisager une entrée rapide sur le marché. « Notre analyse technico-économique indique qu’un module compact capable d’éliminer plus de 99 % du CO2 coûte 112 dollars pour une pile HEM de 80 kWnet », précisent les auteurs de l’étude.
Bien entendu, un tel dispositif pourrait également être utilisé pour éliminer le dioxyde de carbone dans d’autres contextes. L’équipe évoque notamment la possibilité de l’installer à bord des vaisseaux spatiaux ou des sous-marins, où la filtration continue de l’air est essentielle. Il pourrait par ailleurs être mis à profit dans les avions et les bâtiments, où la recirculation de l’air constitue l’une des mesures d’économie d’énergie envisagées.
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