Entre le 20 et le 22 septembre de chaque année se tient le moussem des fiançailles à Imichil dans les tribus Aït Hdiddou. Un évènement célébré jusqu’aujourd’hui dans la tradition du mariage marocain et qui donne la possibilité de perpétuer des rites remontant à très longtemps dans l’histoire de la région et ce dans le but de préserver ce patrimoine culturel, de promouvoir les traditions et les coutumes des tribus locales et de participer dans le développement du tourisme de montagne. Au tour de ce moussem, plusieurs activités sont prévues au programme notamment des spectacles de chant et de danses, une course sur route et un concours de psalmodie du Coran.
Le moussem remonte à la période où les nomades de la région de l’Atlas se rencontraient annuellement pour échanger leurs produits et pour célébrer les fiançailles des jeunes des différentes tribus de la région. Le premier jour de l’évènement est un vendredi et c’est aussi le jour du souk pour la vente de bétail, alors que le samedi est dédié à la vente des aliments et des produits de première nécessité, tandis que le dimanche est consacré aux festivités, à la musique et aux danses folkloriques.
- La légende d’Imichil
Imichil surplombe deux lacs qui constituent une légende de la région. L’isli représente le fiancé tandis que celui qui lui fait face Tilsit représente la fiancée. Ils symbolisent l’amour tragique d’une jeune fille de la tribu Ait Yaaza et d’un jeune homme d’une tribu d’Ait Ibrahim dont l’amour a été contrarié par les membres de leurs tribus respectives qui étaient rivales et dont les hostilités ont séparé les tourtereaux dont les larmes ont composé les deux lacs jumeaux Isli et Tilsit dans lesquels ils finirent par se noyer. Les familles de ces jeunes personnes attristées et cherchant à se repentir ont décidés de permettre aux jeunes personnes de se choisir mutuellement en célébrant leurs fiançailles au cours d’un moussem.
- Les fiançailles d’Imichil
Loin de la modernité des grandes villes, le moussem d’Imichil respecte les traditions marocaines amazighes dans leur moindre détail, notamment à travers la célébration de mariages collectifs intertribaux.
Une fois par an, les jeunes de la région se rencontrent et se choisissent mutuellement pour célébrer leur union dans un grand mariage collectif, à l’abri d’une grande tente berbère où officient les adouls. La rencontre des jeunes relève d’une coutume locale dite «Taqerfiyt» qui donne la possibilité au jeune homme de voir la jeune fille sans aucune opposition de leurs familles.
A l’occasion, les jeunes filles en âge de mariage portent des vêtements traditionnels de la région conçus dans le style berbère avec la melhfa, sorte de plaid, jeté sur les épaules ou dont on s’entoure la taille. Elles se permettent de mettre un peu de Kohl sur les yeux, et le sewak qui sert à teinter les gencives et à blanchir les dents sans oublier un peu de rouge sur les joues. De leurs côté les jeunes hommes se parent de la djellabah traditionnelle et un turban comme le veut la coutume marocaine notamment dans les régions campagnardes.
Imichil a travers son moussem de fiançailles a su préserver les us et coutumes marocaines intactes et donner à la région un rayonnement international à travers un rendez-vous annuel qui attire des touristes et des visiteurs du monde entier.
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