Le gouvernement israélien a par ailleurs annoncé lundi que huit des otages retenus captifs dans la bande de Gaza, qui doivent être libérés dans les prochaines semaines dans la première phase de l’accord de trêve, étaient morts.
Le compromis de dernière minute entre Israël et le Hamas préserve le cessez-le-feu fragile dans le territoire dévasté, dont la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants a été déplacée.
Dès l’ouverture du passage aux piétons, à 05H00 GMT, un flot ininterrompu d’hommes, femmes et enfants chargés de bagages ou poussant des chariots, s’est mis en marche sur l’artère côtière vers le nord du territoire palestinien.
De longues files de véhicules, surchargés de bagages, remontent aussi vers le nord sur un autre axe, plus à l’est. Selon un responsable de la sécurité de Gaza, « plus de 200.000 déplacés » avaient gagné le nord les deux premières heures.
Des foules s’étaient mises en route dès samedi, mais pour se heurter au niveau de la ville de Nousseirat au refus israélien de les laisser passer via le corridor de Netzarim, qui coupe le territoire en deux au sud de la ville de Gaza.
Dimanche soir, un règlement a été trouvé, le Hamas s’engageant à libérer trois otages jeudi, dont Arbel Yehud, 29 ans, et Agam Berger, 20 ans, enlevée alors qu’elle effectuait son service militaire près de Gaza.
Trois autres captifs à Gaza doivent rentrer chez eux samedi comme prévu par l’accord de trêve, en échange de prisonniers palestiniens.
« C’est un sentiment formidable de rentrer chez soi, auprès de (…) ses êtres chers et pour inspecter sa maison, s’il y a toujours une maison », confie dans la foule en marche Ibrahim Abu Hassera.
« Nous nous sentons heureux mais en même temps tristes car nous avons perdu beaucoup de proches, mon fils est un martyr », affirme une grand-mère, Entissar Al-Saeedi.
De retour à Gaza-ville, Lamees al-Iwady dit vivre, à 22 ans, « le plus beau jour » de sa vie. « Nous reconstruirons nos maisons, même si c’est avec de la boue et du sable ».
Selon le gouvernement gazaoui, 135.000 tentes et caravanes sont nécessaires dans la ville et le gouvernorat du nord, où plus de 90% du bâti a été détruit par des mois de combats acharnés et d’intenses pilonnages israéliens.
La guerre a aussi détruit « les infrastructures publiques, les systèmes de traitement des eaux usées et d’approvisionnement en eau potable et la gestion publique des déchets », a pointé dans un entretien à l’AFP Achim Steiner, chef de l’agence onusienne du développement (PNUD).
Ce retour est une « victoire » contre « les plans d’occupation » de Gaza et de « déplacement » forcé des Palestiniens, s’est réjoui le Hamas.
Israël ne permettra pas « un retour à la réalité du 7 octobre », a toutefois averti son ministre de la Défense, Israël Katz, et quiconque « menacera les forces de l’armée israélienne paiera un prix élevé ».