- La Fièvre de Pontiac
Généralités : L’ensemble du syndrome provoqué par ces bactéries s’appelle la légionellose.
Epidémiologie : L'incidence est inconnue. Du fait du caractère bénin et du manque de manifestations spécifiques, la maladie est sans doute sous-rapportée. La fièvre de Pontiac (FP) se caractérise par un taux d'attaque élevé (nombre de patients affectés / nombre de personnes exposées) allant jusqu'à 95%.
Description clinique : La FP a une période d'incubation courte allant de 30 à 90 heures après la contamination, elle affecte surtout les adultes, mais aussi les enfants. Elle se présente avec des symptômes pseudo-grippaux tels que fièvre, céphalées, myalgie et fatigue. Dans certains cas, les patients souffrent de douleurs thoraciques, de dyspnée, de diarrhées et de vomissements, de rougeur oculaire avec photophobie et arthralgie. Ces symptômes durent généralement entre 2 et 7 jours et les patients guérissent sans traitement.
Etiologie : La FP est due à une infection par Legionella pneumophila et Legionella non-pneumophila pendant l'inhalation d'aérosols issus de l'eau contaminée, le plus souvent des douches, des piscines, des spas ou des bains thermaux. La bactérie est présente dans les sols humides et l'eau. On ignore actuellement pourquoi l'infection avec Legionella évolue en ML ou en FP, mais étant donné que la FP est généralement observée chez les patients aux défenses immunitaires fragiles, l'état du système immunitaire joue sans doute un rôle.
Méthode(s) diagnostique(s) : On a rarement recours au diagnostic de laboratoire, ou alors rétrospectivement pour détecter la séroconversion ou des titres élevés d'anticorps anti-legionella sériques. Le diagnostic peut aussi être posé par la détection de l'antigène L. pneumophila dans les urines.
Diagnostic(s) différentiel(s) : La grippe ressemble grandement à la FP et doit de fait être exclue.
Prise en charge et traitement : Aucun traitement n'est nécessaire contre la FP et en général la guérison a lieu sans traitement.
Pronostic : Aucune mortalité n'est associée à la FP.
La légionellose
Définition : La légionellose est une pneumopathie (maladie pulmonaire) grave qui peut s'avérer mortelle. La légionellose est une maladie infectieuse bactérienne connue depuis 1976 où elle a été découverte chez des combattants de l’American Legion réunis en congrès à Philadelphie. L’infection par la bactérie Legionella pneumophila cause divers symptômes proches d’une pneumonie – toux sévère, difficultés respiratoires, fièvre élevée – avec des manifestations digestives et neurologiques en plus.
Il existe plusieurs espèces de Legionella, mais la pneumophila est en cause dans 90% à 98% des cas. La bactérie en question est hydrophile, c’est-à-dire qu’elle vit dans des milieux aqueux. Elle se développe particulièrement dans l’eau de condensation des systèmes de climatisation, dans l’eau très chaude, entre 37°C et 50°C, et dans les eaux stagnantes.
Causes : Elle est causée par une bactérie appelée legionella pneumophila qui existe dans l'environnement et se développe dans les milieux tièdes et humides (lacs, rivières, boue) et dans des systèmes artificiels tels que les appareils d'air conditionné ou les réseaux de distribution d'eau. La légionellose est aussi appelée « maladie du légionnaire » suite à une épidémie qui frappa pendant une convention d'anciens combattants aux États-Unis en 1977.
Mode de contamination : La Légionella n’est pas transmissible d’homme à homme. Un malade n’est donc pas contagieux et ne doit pas subir d’isolement particulier. La seule voir de contamination démontrée à ce jour reste l’inhalation, que ce soit l’air respiré dans une salle climatisée ou les gouttelettes de vapeur lors d’une douche chaude.
Symptômes : La période d’incubation se situe en général entre 2 et 10 jours, phase plus ou moins asymptomatique. Les signes et symptômes qui accompagnent la maladie du légionnaire sont proches de ceux de la pneumonie à pneumocoque. Ils peuvent être plus ou moins graves selon le type de bactérieet l’âge du patient. Ainsi, après la phse d’incubation, la maladie s’exprime par :
- Céphalées.
- Douleurs musculaires et abdominales.
- Diarrhée.
- Toux sèche.
- Fatigue et malaise générale.
- Forte fièvre (jusque 41°C).
En quelques jours, la fièvre s’intensifie, les douleurs musculaires s’exacerbent tandis qu’apparaissent les premiers symptômes respiratoires :
- Difficulté à respirer.
- Toux avec peu d’expectoration.
En l’absence de traitement, la maladie peut vite dégénerer, les symptômes s’aggravant très vite, jusqu’à causer la mort du malade, surtout chez les sujets à risque.
Facteurs de risques : Il y en a plusieurs :
- L’âge : les personnes soit très jeunes soit très âgées ont de plus de risques de développer une pneumonie que les personnes d’âge moyen.
- Le sexe : les hommes sont plus atteints de la maladie que les femmes.
- Le tabagisme.
- L’alcoolisme.
- Le diabète.
- Les malades chroniques, essentiellement cardiaques ou respiratoires.
- Le VIH ou toute autre condition qui affaiblit le système immunitaire.
- La grossesse.
Diagnostic : Le médecin commencera tout d’abord par un interrogatoire et une auscultation du malade qui lui suggéreront une pneumopathie. Pour confirmer ce diagnostic, il pratiquera différents examens :
- Analyse d’expectoration ou du liquide recueilli par endoscopie bronchique.
- Antigènurie : recherche de l’antigène spécifique de la Legionella dans les urines.
- Radiographie pulmonaire (qui révèle un foyer infectieux qui apparaît sous forme de tache blanche).
Traitement : Tout dépend du délai entre la contamination et le diagnostic. Si ce délai est court, un traitement par antibiotique ou antibiothérapie, est préconisée par voie intraveineuse, ce qui assure généralement une guérison assez rapide. Même si les symptômes ont disparu et qu le malade assure aller mieux, il est primordial de mener le traitement à son terme. Si le délai est plus long, certaines fonctions vitales peuvent être en danger, nécessitant parfois une assistance respiratoire pour le malade.
Prévention : L’entretien régulier et, au besoin, la désinfection des installations de climatisation, de distribution d’eau potable et des tours aéroréfrigérantes sont nécessaires pour limiter le développement des légionelles.