Les candidats sont admis à l'université en fonction de leurs notes. Et tous ceux qui réussissent à cet examen ne pourront pas avoir accès à l’enseignement supérieur, loin de là.
En France, le baccalauréat est le premier diplôme de l’enseignement supérieur. C’est d’ailleurs pourquoi ses jurys sont présidés par des professeurs des universités. Et c’est aussi pourquoi il donne automatiquement accès à l’enseignement supérieur.
Il n’en va pas de même en Chine. Là, le baccalauréat, qu’on appelle “gaokao”, c’est-à-dire “concours du lycée”, est un examen classant. Les candidats formulent des vœux, relativement à l’université où ils souhaitent poursuivre leurs études et à la spécialité de ces études. Ils y seront admis en fonction de leurs notes. Mais tous ceux qui réussissent à cet examen ne pourront pas avoir accès à l’enseignement supérieur, loin de là.
Cette année, 9,12 millions de jeunes Chinois passent le baccalauréat, soit à peu près 55 % d’une classe d’âge. Mais à peine 10 % de la même classe d’âge trouveront leur place à l’université. Autrement dit, l’enseignement supérieur n’est ouvert qu’aux 20 % les meilleurs. Or un diplôme universitaire est nécessaire pour trouver plus tard un emploi convenablement rémunéré. Mais en Chine, l’accès à l’enseignement supérieur n’est pas considéré comme un droit. Il n’est pas davantage un privilège. Il est seulement subordonné au nombre de places disponibles dans les universités. C’est pourquoi l’obtention de bonnes notes au baccalauréat décide de l’avenir de chaque individu qui a pu entrer au lycée.
Les trois années du lycée pendant lesquelles les élèves préparent le baccalauréat ressemblent au régime de nos classes préparatoires. Un seul objectif : le concours. Et pour y parvenir en bonne place, ce sont treize heures de travail par jour, sept jours sur sept. Les loisirs sont réservés aux élèves qui n’ont pas de gros besoins de sommeil. Mille jours consacrés à la lecture de piles de livres, à la mémorisation de faits, de chiffres, de lois scientifiques et de vocabulaire de langues étrangères – sans oublier la lecture et l’écriture de caractères de la langue chinoise qu’on n’a pas eu le temps d’apprendre à l’école et au collège !
Mais il y a un point commun entre le baccalauréat chinois et le français. Quand madame Xu Mei, porte-parole du ministre de l’Education nationale, a annoncé l’ouverture des épreuves de l’examen, elle a essentiellement parlé de la fraude, prévenant les candidats qu’il y aurait, dans toutes les salles d’examen, des systèmes de vidéosurveillance pour décourager les tricheurs. Et c’est justement le sujet qu’a abordé, dans les mêmes circonstances, notre ministre Vincent Peillon : renforcement de la surveillance et de la répression des fraudes.