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Algérie : une voiture “d’occasion” coûte plus cher qu’une voiture neuve


L’Algérie ne produit pas de voitures sur son sol. Problème, elle n’en importe pas non plus. Cette pénurie de voitures creuse la fragilité économique du pays, largement dépendante de la rente pétrolière, déjà pointée du doigt il y a deux ans, à l’aube du mouvement populaire du Hirak.
Dans la plupart des pays, acheter une voiture neuve n’est pas un bon investissement, dans la mesure où son prix de revente s’effondre dès sa sortie de chez le concessionnaire. Sauf en Algérie.
L’Algérie a un problème : elle ne fabrique pas de voitures. Mais pour préserver ses réserves de change, le gouvernement a interdit les importations de véhicules en 2016, ce qui a évidemment créé une pénurie. C’est un exemple typique des mesures mal ficelées que les autorités imposent dans l’espoir de venir à bout du déficit courant et du manque de devises qui en découle. Ces décisions fantaisistes accentuent l’instabilité au sein du pays, deux ans après la mobilisation populaire du Hirak qui a renversé l’autocrate Bouteflika et malgré la contraction économique de 5,5 % en 2020.

Une économie de monoproduction en souffrance
Plus de 90 % des devises étrangères en Algérie sont tirées des exportations de pétrole et de gaz, mais ces recettes baissent depuis des années. (Le marasme de la demande en énergie pendant la pandémie n’a rien arrangé.) Depuis 2010, l’Algérie a aussi dépensé plus de 28 % de son PIB annuel en importations, faisant passer ses réserves de change de quasiment 200 milliards de dollars en 2014 à moins de 50 milliards de dollars en 2021. Des économistes estiment que les caisses pourraient être vides.