Dans les documents du XX ème siècle, le mot douar a fait son apparition dans le répertoire varié des appellations qu’accordaient les bédouins à leur groupement d'habitations, fixe ou mobile, temporaire ou permanent, réunissant des individus liés par une parenté fondée sur une ascendance commune en ligne paternelle. Par extension, c'est une « division administrative de base, (...) fraction territoriale de la commune. Historiquement, le nom du douar tant en berbère qu’en arabe est un type de campement nomade, de concentration de tentes qui, disposées en cercle, permettait de remiser les troupeaux dans l'espace laissé libre au centre de celui-ci. La disposition des tentes appelle ainsi la forme circulaire, étymologiquement à l’origine du mot « douar » (faire tourner, circuler, etc…).
On pense que le mot douar est d’origine urbaine et
tient d’un vocabulaire datant probablement de l’arrivée des Ma’qil. Mais le
terme allait déborder ce contexte géographique et on lira, par exemple
« douar ouled Ktir » pour fixer l’origine d’un acheteur, « douar
lagdadra » pour une transaction récente. Le mot « douar » faisait juste allusion à l’agglomération de
tentes ou de « Noualas ». Actuellement, le
douar pourrait redevenir une unité administrative et sociale du paysage rural
marocain, composé de groupes revendiquant un ancêtre commun.
La demande accrue de main-d’œuvre ou la scolarisation des
enfants ont abouti à la constitution de groupements d’habitats en bordure du
périmètre municipal. Ces agglomérations ont pris le nom de « douar »
également.
Le « douar » ou « dweiwer » (diminutif de douar)
témoigne de la sédentarisation massive des groupements nomades et des modalités
de construction et d’habitats très aléatoires et indigents, auxquels ils ont
donné naissance. C’est bien le cas du douar Ain Défali qui comportent des
centaines de foyers vivant dans des conditions inhumaines et lamentables.