Les pluies de cette année sont en effet exceptionnelles et historiques. L'ensemble des régions du pays ont été touchées y compris le sud désertique. Le taux de remplissage des 114 barrages du pays a atteint 80%, du jamais vu depuis 1963. Les pluies ont réalimenté les nappes phréatiques, mettant fin au pompage et la fonte des neiges va encore augmenter leur capacité. Avec un stockage de 12,8 milliards de mètres cubes grâce aux barrages, l'autonomie en eau du pays est d'au moins trois ans d'après les autorités.
Contrepartie de cette pluviométrie hors norme, les pluies torrentielles se sont abattues sur plusieurs régions du Maroc depuis le mois de septembre, ont provoqué la mort d'une cinquantaine de personnes, ainsi que des dégâts matériels importants. Sur l'ensemble du Maroc, des centaines de maisons ont été inondées et plus de 300 totalement détruites.
Le Gharb a reçu depuis octobre une moyenne de 600 millimètres de pluie, le double de ce qui a été enregistré ces trente dernières années pour la même période. Les performances de la campagne agricole s'annoncent prometteuses.
Les pluies abondantes des derniers mois ont renforcé les "espoirs des fellahs" en des récoltes exceptionnelles au printemps. Les agriculteurs ont de quoi travailler pendant trois à quatre ans pour les périmètres irrigués, soit 1,5 million d'hectares sur les 8 millions cultivés.
Les résultats de l'agriculture marocaine en 2009 devraient contribuer à assurer un taux de croissance de l'économie de 6,7% contre 5,8% en 2008. Un coup de pouce du ciel finalement bienvenu face à "un ralentissement de la croissance des activités non agricoles, suite à la récession" économique mondiale.