Autrefois, au bout d’environ 10 ans,
les anciens endroits de sépultures pouvaient être réutilisés. Mais ce n’est
plus le cas aujourd’hui et cette situation engendre l’inquiétude des
scientifiques.
Une conférence a d’ailleurs été organisée à Hambourg afin de
débattre des causes et des solutions possibles à ce problème. Les causes ont
donné lieu à de nombreuses hypothèses parmi lesquelles une alimentation trop
riche en conservateurs, mais aussi la pollution et les pesticides qui
détruiraient les bactéries nécessaires à la décomposition.
Le traditionnel “Tu es né poussière et tu
retourneras à la poussière” ne s’applique apparemment plus à l’Allemagne. Au
moins quarante cimetières – dont ceux de Cologne, Munich et Kiel – n’acceptent
plus de nouvelles inhumations. Car ils sont remplis de cadavres non décomposés.
L’Autriche et la Suisse sont confrontées à un problème similaire.
Sachez que dans un tiers des tombes
allemandes, les macchabées enterrés il y a trente ou quarante ans ne sont
toujours pas décomposés. C’est comme s’ils avaient mariné dans des produits
conservateurs.
Le corps humain met normalement huit
à dix ans pour se décomposer entièrement.
Les hypothèses sont multiples, elles
sont toutes aussi alarmantes les unes que les autres.
En vrac, ce défaut pourrait provenir
d’une alimentation trop riche en conservateurs, d’un taux de pollution et de
pesticides dans le sol trop élevé, ou encore le sur-arrosage des fleurs qui
empêcherait la prolifération de certaines bactéries nécessaires à la
décomposition des cadavres. Pour d’autres, la pollution et les pesticides
éliminent les bactéries nécessaires au processus de décomposition. A en croire
les premières études, les causes sont multiples. L’analyse des sols montre que
la concentration d’azote – gaz libéré par les cadavres – et de métaux lourds,
comme ceux utilisés dans les amalgames dentaires, est en augmentation. Ces deux
formes de contamination pourraient freiner la décomposition. Selon des études antérieures, la sécheresse priverait le sol de
l’humidité nécessaire à la vie de la bactérie essentielle au processus de
décomposition.
Quoi qu’il en soit, il faut repenser
radicalement les pratiques funéraires. On pourrait par exemple installer un
nouveau système de caveau : les cercueils seraient entreposés dans un
sarcophage de béton plutôt que directement mis en terre. L’air pourrait ainsi
circuler et y pénétrer, ce qui ferait passer le temps nécessaire à la
décomposition à environ douze ans. On pourrait ensuite réutiliser le caveau.
Certains considèrent cependant que
ce système manque d’âme et répugnent à voir des générations successives placées
dans la même boîte en béton.
D’autres suggèrent que l’on renonce
aux cercueils en chêne et que l’on emploie plutôt des bières en pin, dont la
décomposition est plus rapide.
Certains états allemands proposent déjà des
enterrements en pleine nature, où les arbres servent de pierres tombales et
espèrent que ces cimetières « bio » viendront remplacer les sépultures
traditionnelles. La Norvège propose, quant à elle, l’injection de produits
chimiques dans les dépouilles afin d’accélérer le processus…
Quoi qu’il en soit, pour le moment,
les employés des cimetières autrichiens et allemands en sont réduits à creuser
des tombes plus profondes, afin de descendre l’ancien occupant d’un niveau pour
mettre le nouveau par-dessus.
Une société norvégienne propose,
elle, une solution radicalement différente : injecter des produits chimiques
dans la tombe pour accélérer le processus de décomposition des cadavres.
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