Les relations entre Rabat et Abu Dhabi se sont dégradées depuis que les diplomatie des deux pays n’accordent pas leurs violons à propos de sujets tels que la gestion de la crise libyenne et la situation au Yémen. La diffusion d’un documentaire contre la position du Maroc sur le Sahara, par Riyad et Abu Dhabi y est également pour quelque chose.
Entre Rabat et Abu Dhabi, plusieurs indices laissent transparaître un refroidissement des relations entre les deux pays. Un état de fait surprenant pour le Maroc ainsi que le note, aujourd’hui, le site d’information Mondafrique. Les Emirats arabes unis n’ont plus d’ambassadeur à Rabat qui a rappelé, à son tour, le sien établi à Abu Dhabi.
Petit retour en arrière. Les deux Etats ne partageraient plus la même position quant à certains sujets. Alors que les Émirats arabes unis soutiennent le général Khalifa Haftar, le gouvernement reconnu par l’ONU, basé dans la capitale Tripoli, bénéficie du soutien du Maroc. Une position confirmée par le rôle clé joué par le Royaume dans l’accueil et la rédaction de l’accord des Nations unies de 2015 à Skhirat. Un accord qui demeure, selon l’ONU, le seul cadre viable pour mettre un terme à la crise politique en Libye.
Le refroidissement des relations entre le Maroc et les Emirats arabes unis, réputées pour être au niveau de celles d’un pays frère trouverait son origine dans la position de Rabat vis-vis de Doha, rappelle le site mondafrique. Les EAU et Qatar s’opposant sur un certain de nombres de sujets à l’International, la diplomatie marocaine a, toujours « tenu à se tenir à égale distance entre Doha et Abu Dhabi », selon la même source médiatique.
Ce refroidissement a atteint son comble lors de la diffusion par la télévision saoudienne al-Arabiyyat d’un documentaire sur le Sahara dans lequel les Emirats accusent le Maroc d’avoir conquis le Sahara après le retrait espagnol en 1975.
Quelque temps plus tard, le Maroc a retiré sa participation dans la coalition arabe menée par Riyad, et appuyée par les Emirats, contre le Yémen. Et ce, au vu de la détérioration et de la gravité de la situation au Yémen qui a questionné les préoccupations humanitaires fortes du Maroc.
Suite à ces prises de positions différentes entre les Emirats arabes unis et le Maroc, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a insisté, lors d’une conférence de presse tenue le 28 mars 2019, sur « les relations historiques profondes » qui lient le Royaume Emirats arabes unis et la volonté du Maroc de les préserver et les renforcer tout en affirmant que leur préservation « devrait être un souci de part et d’autre ». En ce sens, il a posé le postulat selon lequel la coordination devrait se faire dans les deux sens et devrait couvrir toutes les questions importantes, au Moyen-Orient comme en Afrique du Nord.
Des événements ça et là ont continuer d’enrayer les relations autrefois chaleureuses ou du moins courtoises. Ainsi les Emirats ont voté contre le Maroc pour accueillir la finale de la coupe du monde en football de l’an 2026. Dernièrement, les autorités émiratis ont pris la décision de réduire le nombre de policiers marocains exerçant au sein de leur police.
Pourtant, nombreux sont les cheikhs émirats à résider ponctuellement au Maroc dans les luxueuses propriétés qu’ils y ont acquises.
Aujourd’hui, la représentation des Emirats arabes unis à Rabat est gérée par un simple cadre administratif chargé des affaires consulaires. Quant à la représentation diplomatique marocaine à Abu Dhabi, elle est, elle aussi, réduite à un seul agent. Une vraie peau de chagrin … qui durera jusqu’à quand ?
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