Les Russes ont d’abord fabriqué leur produit nommé Spoutnik V, suivi par plusieurs laboratoires internationaux dont Moderna ou Pfizer et BioNTech. Chacun de ces vaccins a sa spécificité, mais derrière leur développement se cache quatre technologies principales.
- "L'ARN messager", à la pointe.
À ce jour, plusieurs entreprises s'appuient sur cette technique, dont l'alliance Pfizer/BioNTech, et Moderna, qui compte fabriquer 20 millions de doses d’ici la fin d’année. Comme le signale l’entreprise sur son site officiel, une fois le génome du nouveau coronavirus dévoilé par les autorités chinoises, il n’a fallu que deux jours afin de développer la séquence d'ARN messager ARNm-1273 à la base de ce nouveau vaccin.
"Le vaccin a été fait en deux jours, sur ordinateur, sans jamais avoir le virus. C’est ça qui est extraordinaire: avec notre technologie, nous n’avons pas besoin des cellules du virus pour travailler, ni de passer des mois en usine avant de démarrer des essais cliniques", expliquait en mars le PDG de Moderna, Stéphane Bancel, dans les colonnes de Libération. À titre de comparaison, il avait fallu vingt mois pour démarrer les essais cliniques du vaccin contre le Sras.Moderna, tout comme Pfizer et BioNTech, ont communiqué ces dernières semaines sur les résultats de la phase 3 de leurs essais cliniques, qui montraient selon eux une efficacité à "plus de 90%" chez les participants. Ce sont les vaccins bénéficiant de cette technologie qui seraient actuellement favorisées par les autorités sanitaires.
- La technologie du virus inactivé.
De fait, de nombreux vaccins conventionnels comme celui contre la polio ou la grippe utilisent cette technologie.
Seul hic, le temps de production de ces vaccins, souligne Bruno Pitard, directeur de recherche au CNRS, auprès du média IndustriePharma. "La production prend beaucoup de temps, de six mois à un an et ces vaccins doivent être transportés à basse température avec une chaîne du froid à respecter", souligne-t-il.À l’heure actuelle, plusieurs entreprises travaillent sur le développement d’un vaccin de ce type. La biotech chinoise Sinovac a démarré un essai de phase 3 pour le "CoronaVac" sur des milliers de volontaires, notamment au Brésil, tandis que Sinopharm, un autre laboratoire chinois, a de son côté lancé deux projets de vaccins avec des instituts de recherche chinois.
La Chine prévoit d'être en capacité d'ici à la fin de l'année de produire 610 millions de doses par an de plusieurs vaccins contre le Covid-19, et a déjà donné le feu vert à une utilisation d'urgence de certains d'entre eux.
De son côté, la société indienne Bharat biotech a pour sa part lancé en novembre le recrutement de près de 26.000 personnes pour son "COVAXIN" développé avec le soutien du gouvernement indien, et mise sur un vaccin disponible au premier semestre 2021.
- Les vecteurs viraux, avec un autre virus peu virulent.
Là encore, plusieurs vaccins tentent de s’appuyer sur cette technique pour annihiler le coronavirus. C’est le cas de Spoutnik V, le vaccin russe. Développé par le Centre de recherches en épidémiologie Gamaleïa, avec le ministère russe de la Défense, il repose sur l'utilisation de deux vecteurs viraux, deux adénovirus. Les Russes ont vanté il y a quelques jours une efficacité à 92%. Toutefois, l'institut Gamaleïa est accusé de rompre avec les protocoles habituels pour accélérer le processus scientifique.
Outre la Russie, AstraZeneca, Johnson & Johnson ainsi que CanSino Biological ont développé des candidats-vaccins dont les phases de tests sont bien avancées, et dont les résultats devraient être connus en début d’année prochaine.
- La protéine recombinante.
Pour l’heure, la société américaine Novavax développe un vaccin dit "sous-unitaire" recombinant et a lancé en septembre son essai de phase 3 au Royaume-Uni. Il doit démarrer fin novembre un essai aux Etats-Unis. Des données préliminaires sont attendues au premier trimestre 2021.
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