Le grand sapin de Noël de Strasbourg en 2014.
Noël est fêté partout dans le monde, chaque année, dans la nuit du 24 au 25 décembre, et le 25 toute la journée. Oui, mais pourquoi justement ce jour-là ?
Fête largement païenne aujourd’hui, à l’occasion de laquelle les familles se réunissent autour d’un bon repas et procèdent à un échange de cadeaux rituel autour du sapin, Noël est, avant tout, la fête religieuse majeure chrétienne qui commémore chaque année, depuis 1.500 ans, la Nativité, la naissance de Jésus de Nazareth. Soit. Mais le 25 décembre est-il bien le jour de la naissance de Jésus ? Et sinon, pourquoi a-t-on choisi ce jour-là pour honorer sa venue sur Terre et pas un autre ?
Pourquoi le père Noël choisit-il chaque année le 25 décembre pour boucler un tour du monde records afin de distribuer tous ses cadeaux ?
La date de la naissance de Jésus ?
« Dis, pourquoi Noël c’est le 25 décembre ? » C’est le genre de question que les enfants adorent poser, genre, « Dis papa, pourquoi le ciel il est bleu ? ». « Dis maman, pourquoi la Terre elle est ronde? ». Pour la plupart des adultes, chrétiens ou pas, le fait que Noël tombe un 25 décembre ne pose pas question. Pas plus que les cadeaux, les agapes et toutes les festivités qui vont avec : ce jour-là, est d’évidence celui de la naissance de Jésus. Et basta. Mais les enfants, comme bien souvent, ont le don de poser la question qui fâche…
En effet, depuis plus de 2.000 ans, la question de la date exacte de la naissance de Jésus a soulevé d’innombrables controverses religieuses. Car si l’existence de Jésus ne fait pratiquement aucun doute, les historiens en sont sûrs à 99,9%, de même que sur le lieu, Bethléem en Galilée, l’incertitude sur sa date de naissance est telle que certains chrétiens ont choisi de ne tout simplement pas la célébrer.
Une date incertaine
La Bible n’est d’aucun secours en la matière : les Evangiles qui racontent l’histoire et la vie de Jésus, ne donnent aucune date précise. Il n’y a pas dans les textes sacrés la moindre référence à la saison à laquelle cette naissance a eu lieu. Certains lecteurs croient déceler un indice dans l’Evangile selon Saint Luc, qui mentionne le fait que des bergers passent la nuit dans leurs champs pour garder leurs troupeaux quand ils apprennent la naissance de Jésus. Ce qui, selon eux, permettrait de situer la Nativité au mois de septembre. En tout cas, pas en plein hiver, au mois de décembre, où, sous nos latitudes, les troupeaux ne passent pas la nuit dehors à paître…
Le solstice d’hiver et la renaissance du soleil
Alors, pourquoi le 25 décembre? Cette date tombe à quelques jours à peine de la nuit la plus longue de l’année et, donc, du jour le plus court : le 21 décembre. Ce jour du solstice d’hiver est aussi celui qui marque le moment de l’année à partir duquel les jours recommencent à s’allonger.
C’est l’événement qui marque la renaissance du cycle de la nature. Son importance pour la survie de l’humanité, a conduit de nombreuses civilisations de par le monde à le fêter, sous des formes différentes, et ce depuis la plus haute antiquité. Pour les Celtes, les Perses ou même les Vikings, il s’agissait aussi d’une fête majeure. Aujourd’hui encore chez les Chinois, le jour « extrême de l’hiver » est celui où les forces du yin et du yang s’harmonisent et où les familles se réunissent. Quant aux Hindous, il s’agit pour eux du début des célébrations du « pancha ganapati », dédiées au dieu éléphant Ganesh.
Un jour symbolique…
Quelle meilleure date pour fêter symboliquement l’anniversaire de la naissance de Jésus Christ, venu sur Terre, selon les croyants, pour sauver les hommes et leur donner la possibilité de connaître la vie éternelle par sa résurrection, que celle qui correspond à la renaissance du soleil et de la nature ? C’est sur ce critère que la date du 25 décembre qui correspondait à la fête romaine païenne de la renaissance du soleil, aurait été arrêtée au IVe siècle, en l’an 354, par le pape Libère, pour célébrer la Nativité. Vraisemblablement dans le but astucieux de concurrencer les fêtes païennes qui avaient lieu à cette période de l’année.
En 425, l’empereur d’Orient Théodose II codifiera officiellement les cérémonies de la fête de Noël. En 506, le concile d’Agde en fera une fête d’obligation, et en 529, l’empereur Justinien le décrétera jour chômé.
… ou le fruit d’un savant calcul
Mais l’explication selon laquelle le cycle du soleil serait à l’origine du choix de cette date, ne fait pas loi. Selon d’autres chercheurs, en effet, Noël aurait été fixé à cette date non pas en raison de sa proximité avec des traditions païennes et du solstice d’hier, mais par suite d’une série de calculs complexes de calendrier, selon une ancienne tradition judaïque qui voulait que les grands prophètes mourraient à la même date que leur anniversaire ou, autre alternative, de leur conception.