La cigarette est le mode le plus répandu de consommation du tabac.
Néanmoins, il existe d’autres formes qui ne génèrent pas de fumée (tabac
sans fumée) et qui englobent le tabac à chiquer, le tabac humidifié à
sucer, le tabac à priser, etc. L’on assiste à un retour triomphal du
tabac sans fumée depuis, précisément, l’interdiction de la cigarette
dans les lieux publics. “Nul besoin de fumer une cigarette pour
s’adonner au plaisir de la nicotine: on peut aussi mettre le tabac sous
sa langue, le mâcher ou encore l’inhaler”, diront les mordus de nicotine.
La “Nefha”, cette drogue tolérée par la société marocaine
Le tabac à priser, connu plus communément sous le nom “Nefha” ou
“Tenfiha”, est un tabac sous forme de poudre brunâtre déposée en petites
quantités sur le dos de la main puis aspirée par une narine, ensuite
par l’autre.
Très populaire au Maroc, “Tenfiha” est acceptée culturellement par la
société marocaine. Ce type de tabac
est assez accessible matériellement, ce qui fait de lui une substance
consommée facilement et couramment, tant par les personnes âgées que par
les jeunes, soit par simple habitude soit pour son coût bas ou pour
être utilisé comme substitution à la cigarette.
Plus de teneur en nicotine (et donc de risque d’addiction) que dans la cigarette !
Ce n’est pas parce que vous ne fumez pas le tabac que vous êtes
hors de danger. Le tabac à priser peut créer une dépendance encore plus
forte que la cigarett. Le tabac à priser est considéré comme une substance addictogène
autant que la cigarette classique, puisque sa consommation répond aux
critères de la dépendance, notamment la tolérance, c’est-à-dire le
besoin d’augmenter la dose pour avoir le même effet initial. L’apparition
des symptômes de sevrage à l’arrêt de la consommation, à savoir
l’irritabilité, la nervosité ou encore le trouble de sommeil sont tout
aussi fréquents chez la personne addicts au tabac à priser.
Avec le tabac à priser, la nicotine est absorbée
par la muqueuse nasale à la même vitesse que lorsque l’on fume une
cigarette et la concentration de nicotine dans le sang est à peu près la
même. Ce qui déclenche des envies fortes et répétitives de s’en servir
et de s’y laisser asservir.
Des risques pour la santé physique et mentale
La consommation de tabac non-fumé entraîne donc une dépendance accrue
et des risques non négligeables pour la santé et ne peut être
recommandée, ni comme produit de substitution
ni comme produit de sevrage du tabac fumé. De plus, la connaissance
scientifique se précise à son sujet et fait progressivement toute la
lumière sur les risques sanitaires liés à sa consommation, à l’instar de
maladies et infections bucco-dentaires, de cancers ainsi que de
maladies cardiovasculaires.
De son côté, l’OMS préconise dans la Convention-cadre de l’OMS (2006),
une sensibilisation à la dangerosité de tous les produits du tabac,
quelle que soit leur forme, et reconnaît que des données
scientifiques ont établi d’une manière irréfutable que la consommation
de tabac sans fumée est tout aussi très dangereuse pour la santé