« J’ai été coulé dans le moule de la beauté éclatante ainsi que l’avait voulu le prince Abou Yacoub lorsqu’il a donné l’ordre de me construire ».
Ce lustre de type hispano-mauresque qui attire l’attention de tous les visiteurs de la ville, a été décrit dans les livres de plusieurs voyageurs et historiens.
Importé d’Andalousie à la suite de la bataille d’Alarcos où les troupes de Yacoub El Yousouf, Sultan mérinide (1195) ont remporté la victoire. Il est actuellement considéré comme le plus grand lustre de mosquée de l’Afrique du Nord.
Il est habilement structuré tant dans sa constitution que dans son décor. A la coupole, la flore est découpée à jour et ciselée.
Ce lampadaire de dimensions inusitées - qui est à lui seul comme un monument à part - nous est parvenu dans un état de conservation remarquable. Sans doute il a perdu les supports des godets à huile qui se disposaient tout autour de ses plateaux étagés ; mais quelques restes de leur base et les supports du petit lustre permettent de les restituer dans leurs grandes lignes. Les bobéchons de sa couronne inférieure ont disparu, à l’exception d’un seul, dont les formes et le décor n’ont subi aucune altération. Quelques panneaux ajourés ont souffert: mais tantôt des panneaux semblables subsistent en plusieurs exemplaires, tantôt il est très facile de rétablir le décor dégradé.
En ce qui concerne les détériorations que ce lustre a subies par son ancienneté sont la perte de quelques-uns de ses motifs décoratifs» et «les travaux de restauration de la mosquée qui ont lieu de temps en temps ne respectent pas les normes particulières aux travaux de sauvegarde des monuments anciens ». « Ces travaux se font dans des conditions très dangereuses pour la sécurité du monument. Au moment où ils sont effectués, le lustre n’est pas protégé par un quelconque échafaudage. Au cours de l’une de ces restaurations effectuées par des maçons non-qualifiés, un cadran scolaire qui est d’une valeur inestimable a subi des dégâts irréparables ». Il y a des risques de voir le lustre de Taza subir le même sort, si l’on n’y prend pas garde.