Ain Défali compte une dizaine de Marabouts (Sidi M’hamed El Aoula, Sidi Khadir, Sidi M’hamed El Bekkari, Sidi El Alem, Sidi M'hamed Ben Messaoud,etc…) qui gardent encore une place particulière dans la vie de bon nombre de Gharbaouis. Les temples qui abritent les tombes de ces saints continuent d’être visités en masse par des jeunes et des moins jeunes. Bien qu’il ne soit pas habituel dans l’Islam de prier ces saints, cette pratique ancestrale perdure pour ceux qui viennent se recueillir ou demander une faveur.
Les Marabouts, également appelés walis, Moul Al Baraka, Said, cherifs ou saints, sont en général enterrés dans de petites chapelles. A l’intérieur, on retrouve toujours la même scène : des pèlerins, hommes et femmes, assis autour du tombeau tandis que d’autres se couvrent la tête du drap du saint homme et restent un long moment sans bouger comme pour se confesser.
Parmi les visiteurs qui affluent au marabout, on trouve notamment des jeunes filles venant exposer leurs problèmes au wali. Certaines croient encore que la baraka de ces saints existe bel et bien. Les pèlerins lui rendent régulièrement visite pour avoir un apaisement moral et vaquer par la suite à leur occupation en toute quiétude. Quand ils tardent à s’y rendre, c’est le saint homme qui vient les voir dans leurs rêves pour les signaler qu’ils doivent le consulter.
Les tombeaux des Marabouts sont également des lieux de rencontre régulière. Les personnes démunies y affluent chaque vendredi pour manger le couscous servi par des bienfaiteurs, et des festivals annuels tels que le Moussem continuent d’attirer des centaines de milliers de gens. Outre la prière et les demandes de bénédiction, le Moussem est aussi une occasion de retrouver des amis et des parents qui habitent loin. Certains profitent même de cette occasion pour trouver un mari ou une femme pour leurs enfants.
Ceux qui se recueillent aux temples des saints nourrissent mille et un espoirs et implorent la Baraka du Marabout.
Chaque Marabout est réputé pour une compétence particulière qui le distingue des autres. Chaque saint est jugé selon ses "miracles" et les histoires mystiques qui circulent à son propos. Et c’est cet aspect merveilleux qui est le seul capable de satisfaire la mentalité d’une certaine catégorie de personnes dont la nourriture culturelle est, sans conteste, l’imaginaire.
Les gens ont souvent recours en même temps aux méthodes traditionnelles et à la médecine moderne. Même si certains patients se rendent chez un psychiatre, ils continuent à avoir recours aux compétences d’un guérisseur traditionnel, et aux méthodes de prise en charge traditionnelle de la souffrance psychique, qui sont nombreuses : pèlerinage aux marabouts, transe... Cela peut avoir un effet bénéfique pour les personnes atteintes de troubles légers et croyant aux vertus des saints. Mais, pour les autres, ce n’est pas le cas.