Vieux de 145 ans, le canal de
Suez, qui relie la mer Rouge à la Méditerranée, pourrait prochainement avoir un
jumeau. L'Egypte a annoncé, mardi 5 août, son intention de creuser un nouveau
canal de 72 kilomètres le long du canal de Suez, un projet de plusieurs
milliards de dollars qui vise à favoriser le développement des échanges
commerciaux sur cette liaison stratégique entre l'Europe et l'Asie.
Le nouveau canal, principal volet d'un vaste projet d'expansion du
port et des installations commerciales de Suez, pourrait permettre d'améliorer
l'image de l'Egypte auprès des entreprises étrangères et d'en faire un pôle
commercial de premier plan. Mohab Mamich, président de l'Autorité du canal de
Suez, précise que le coût du creusement de l'ouvrage avoisine quatre milliards
de dollars et que les travaux pourraient être achevés en cinq ans.
Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, ancien chef
d'état-major de l'armée, a précisé que l'armée aurait la responsabilité du
projet, pour des raisons de sécurité.
La destitution, l'an dernier, du président Mohamed Morsi,
orchestrée par Abdel Fattah Al-Sissi, et la répression des Frères musulmans et
de leurs sympathisants ont été suivies par une montée de la violence. Celle-ci
a été imputée, entre autres, aux islamistes implantés dans la péninsule du
Sinaï, ce qui a nourri les craintes pour la sécurité du canal de Suez.
"Le Sinaï a pour une large part un statut sensible. L'armée
est à ce titre responsable devant toute l'Egypte", a déclaré le président,
mardi. Les alliés et les partisans du président le comparent d'ailleurs
régulièrement à Gamal Abdel Nasser, un colonel à l'origine du coup d'Etat qui a
renversé la monarchie égyptienne en 1952 pour installer un régime militaire. En
1956, Nasser a nationalisé le canal de Suez, déclenchant une intervention de
forces britanniques, françaises et israéliennes. Aujourd'hui, la presse
égyptienne favorable à Sissi n'hésite pas à comparer le projet d'expansion du
canal de Suez aux grands projets d'infrastructures lancés par Nasser pendant
ses quatorze ans de présidence.
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