Une carcasse d'animal dans le lit du Rio Negro,
en Amazonie brésilienne
En 2017, 821 millions de personnes dans le monde étaient en situation de manque chronique de nourriture contre 804 millions en 2016, soit une personne sur neuf sur la planète, selon un rapport rendu par cinq agences des Nations Unies.
La faim a progressé dans le monde en 2017 pour la troisième année consécutive, selon cinq agences des Nations Unies qui mettent en cause la «variabilité du climat» comme l’une «des causes principales des graves crises alimentaires» du monde.
En 2017, 821 millions de personnes dans le monde étaient en situation de manque chronique de nourriture contre 804 millions en 2016, soit une personne sur neuf sur la planète, souligne le rapport sur «L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde» publié par l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), l’UNICEF, le Programme alimentaire mondial (PAM), et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en soulignant que le nombre de personnes souffrant de la faim «retrouve son niveau d’il y a dix ans» et «confirme l’inversion de la tendance à la baisse» engagée depuis 2015.
«L’Afrique est le continent le plus touché», avec près de 21% de sa population en état de sous-alimentation, selon Dominique Burgeon, directeur des urgences et de la résilience au sein de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Selon les mêmes critères, 11,4% de la population est sous-alimentée en Asie, 6,1% en Amérique Latine et Caraïbes, 7% en Océanie, et moins de 2,5% en Amérique du Nord et en Europe, indique le rapport. En Europe, deux pays ont plus faim que les autres : l’Albanie (5,5% de la population) et la Serbie (5,6%). Néanmoins, «la crise alimentaire la plus aigüe actuellement est celle d’un pays en guerre, le Yemen», où 35% de la population est sous-alimentée, ajoute Dominique Burgeon.
Sécheresse et hausse de la sous-alimentation
Le rapport analyse en détail la «variabilité du climat et les extrêmes climatiques», désignés comme «facteurs essentiels de la récente recrudescence de la faim dans le monde». «De plus en plus d’éléments laissent à penser que le changement climatique a déjà des répercussions sur l’agriculture et la sécurité alimentaire» précise le rapport. «Entre 1986 et 2006, on observe une croissance spectaculaire des catastrophes naturelles liées au climat, qui représentent 80% de l’ensemble des catastrophes naturelles» souligne Dominique Burgeon : les saisons précoces, tardives ou carrément disparues dans certains endroits de la planète ont «un impact énorme sur les récoltes de produits agricoles». «Au cours des dix dernières années, 36% des pays qui ont connu une augmentation de la sous-alimentation ont aussi connu une sécheresse» résume l’expert.
La FAO et l’ONU suggèrent un éventail de techniques agricoles à mettre en oeuvre selon les contextes locaux pour s’adapter aux variations climatiques, et tenter de préserver les récoltes. En premier lieu, travailler sur l’élaboration de semences à cycle court afin de produire sur des durées plus resserrées et de limiter ainsi l’exposition aux phénomènes météo imprévus
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