Une vie ordinaire et rangée. Une épouse, deux enfants, une maison à Wambrechies (Nord) et un emploi de chauffeur de bus à Transpole, le réseau de transports en commun de la métropole lilloise. Sur le plan judiciaire, David R., 45 ans, le meurtrier présumé de la petite Angélique, n’avait plus fait parler de lui depuis mars 2000, soit il y a dix-huit ans (sinon pour un récent rappel à la loi).
À l’époque, il sort de prison. Il vient de purger une condamnation à neuf ans de prison pour un « viol avec arme » commis en 1994 à La Madeleine, une autre commune proche de Lille. Sa victime : une adolescente de 13 ans – du même âge qu’Angélique. David R. a alors 21 ans. Le même mois, outre ce viol, perpétré sous la menace d’un couteau, il avait commis plusieurs « attentats à la pudeur aggravés » et un vol avec violence.
Sur son profil Facebook, vingt-quatre ans après, des photos montrent un homme souriant entouré de sa famille. Au bord de l’océan Atlantique, devant l’un des châteaux de la Loire l’été dernier ou faisant le pitre sous la sculpture d’un éléphant doré. « David Mêlé à l’affaire de la petite Angélique Non ! Je n’y crois pas du tout ! » Au bout du fil, ce dimanche en début d’après-midi, cette proche de l’épouse du meurtrier présumé, dont le nom commence à circuler, tombe des nues. « C’est un homme très gentil. Il a des enfants et moi aussi. Il n’y a jamais eu d’allusions… » Elle l’affirme, troublée : elle ignorait tout de son passé judiciaire. Avant de raccrocher, elle précise qu’elle entend se rendre au commissariat. « Je suis très choquée. » Selon nos informations, l’épouse de David R., lors d’une audition, a indiqué qu’elle n’ignorait pas le passé judiciaire de son mari.
Sur son profil Facebook, vingt-quatre ans après, des photos montrent un homme souriant entouré de sa famille. Au bord de l’océan Atlantique, devant l’un des châteaux de la Loire l’été dernier ou faisant le pitre sous la sculpture d’un éléphant doré. « David Mêlé à l’affaire de la petite Angélique Non ! Je n’y crois pas du tout ! » Au bout du fil, ce dimanche en début d’après-midi, cette proche de l’épouse du meurtrier présumé, dont le nom commence à circuler, tombe des nues. « C’est un homme très gentil. Il a des enfants et moi aussi. Il n’y a jamais eu d’allusions… » Elle l’affirme, troublée : elle ignorait tout de son passé judiciaire. Avant de raccrocher, elle précise qu’elle entend se rendre au commissariat. « Je suis très choquée. » Selon nos informations, l’épouse de David R., lors d’une audition, a indiqué qu’elle n’ignorait pas le passé judiciaire de son mari.
Dans le quartier de l’Agrippin, à Wambrechies, autour du domicile de David R., une poignée de voisins confirment avec gêne que le chauffeur de bus réside bien dans cette petite maison mitoyenne de briques. Dehors, aucun véhicule de police n’est visible mais des silhouettes s’agitent à l’intérieur. « Ils font des prélèvements », croit-on savoir. Le suspect habitait à deux rues de l’immeuble où résidait Angélique. Plusieurs riverains mentionnent que David R. a longtemps habité le même immeuble que les Six – ce qu’une source judiciaire confirme. « Au bâtiment 5 », précise-t-on. Le chauffeur de bus connaissait donc cette adolescente blonde aux yeux bleus. Il l’a sans doute vu grandir. Ce qui expliquerait qu’il n’ait eu aucun mal à la convaincre de le suivre – le témoignage du jeune garçon qui l’a vue partir mercredi dernier « avec un homme qu’elle semblait connaître », mentionne le parquet, le corrobore.
Comment expliquer que cet homme devenu père de famille, qui a très vite avoué durant sa garde à vue, ait replongé dans le crime tant d’années après Sollicité, le psychiatre Roland Coutanceau souligne d’abord ceci : « Les agresseurs sexuels récidivent moins que l’opinion peut le penser ». « A 7% lorsque les faits sont commis à l’encontre de petites filles », mentionne-t-il, citant un chiffre issu « d’études internationales ». Pour cet expert en criminologie, ce drame repose la question de « l’amélioration de l’accompagnement post-carcéral de ces sujets » au regard « des facteurs de risque propres au passage à l’acte » - certains étant inscrits dans le mode opératoire du premier passage à l’acte. Le médecin ajoute, au regard d’expertises sur des auteurs récidivistes, « qu’ils ne sont pas dangereux en permanence » ou « obsédés par des pulsions ». « Si la thérapie n’a pas éradiqué les ressorts du passage à l’acte, la mémoire émotionnelle de l’excitation ressentie des années auparavant peut, dans des moments de fragilité, se réveiller. »
Comment expliquer que cet homme devenu père de famille, qui a très vite avoué durant sa garde à vue, ait replongé dans le crime tant d’années après Sollicité, le psychiatre Roland Coutanceau souligne d’abord ceci : « Les agresseurs sexuels récidivent moins que l’opinion peut le penser ». « A 7% lorsque les faits sont commis à l’encontre de petites filles », mentionne-t-il, citant un chiffre issu « d’études internationales ». Pour cet expert en criminologie, ce drame repose la question de « l’amélioration de l’accompagnement post-carcéral de ces sujets » au regard « des facteurs de risque propres au passage à l’acte » - certains étant inscrits dans le mode opératoire du premier passage à l’acte. Le médecin ajoute, au regard d’expertises sur des auteurs récidivistes, « qu’ils ne sont pas dangereux en permanence » ou « obsédés par des pulsions ». « Si la thérapie n’a pas éradiqué les ressorts du passage à l’acte, la mémoire émotionnelle de l’excitation ressentie des années auparavant peut, dans des moments de fragilité, se réveiller. »