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A 30 kilomètres d'Ain Défali, se trouve Ouezzane.

 
 
Ouezzane est une ville qui se situe au nord-ouest du Maroc. Elle se place en situation d’interface entre les collines accidentées du pré-Rif et de la plaine agricole du Gharb au sud de Oued Loukkous. Elle appartient aux marges méridionales du pays Jbala dont les grandes tribus limitrophes de la ville sont : Masmouda, Rhouna, Ghzaoua et Beni Mestara, Beni Mezguelda.


 
Ouezzane est aussi appelé Dar Dmana (Le Refuge ou, littéralement, La Maison de Protection ou de Garantie) est le nom qu’on donne à la Zaouïa Ouazzaniya, ramification de la Chadilia, d’origine Jazoulite, fondée par Moulay Abdellah Chrif Al Ouezzani (mort en 1089). On appelle ainsi la Tariqa Ouezzania, car, par le passé, les Chorfas d’Ouezzane offraient leur protection à toute personne qui leur demandait refuge.

Histoire :

 
Les origines de la ville d’Ouezzane restent incertains et confus. D’après certaines versions l’existence de la ville remonte à l’antiquité romaine, toutefois rien n’est attesté. La ville fait son entrée dans l’histoire avec l’arrivée du saint Moulay Abdellah Chérif, le fondateur de la confrérie propre à cette ville Zaouia Ouezzania et ce au début du XVIIème siècle. Dès lors le bourg se mua peu à peu en une véritable agglomération urbaine avec les édifices religieux, équipements économiques et sociaux, les constructions des demeures et les plantations de vergers. Cette agglomération ancienne porte le nom de Médina et qui est caractérisée par des spécificités propres. La première est flagrante pour tout visiteur : c’est une de rares villes anciennes à n’être pas ceinte de remparts. Il y a absence totale de murs crènelés et de portes fortifiées monumentales comme partout ailleurs au Maroc. Cette particularité réside sans doute dans l’histoire de la ville. La puissance de la confrérie Ouezzania la mettait probablement à l’abri des menaces, de mêmes le caractère sacré de la cité pour les croyants la rendait inviolable à leurs yeux.
 

Toutefois, il existe des portes qui sont associées aux murs extérieurs des demeures anciennes, ces portes qui permettaient de clore la Médina à la manière d’une enceinte ne présentaient pas un système fortifié réellement définitif, mais elles sont un élément de tradition marocain. La première porte est connue sous le nom de Bab Fatha, c’est un arc simple en plein cintre surbaissé en briques cuites et pierres sèches. Elle daterait du XVIIème siècle. La seconde porte le nom de Bab Jmouâa, elle est constituée par un arc brisé outrepassé doublé par un arc à lambrequins, les écoinçons sont ornés d’un riche motif géométrique sculpté et le tout est surmonté d’une console pilastre supportant un auvent de tuiles vertes vernissées. Les passages couverts ou Sabats sont peu nombreux et constituent une spécificité de la cité. Ces éléments architecturaux sont constitués par une plusieurs pièces construites au niveau du premier étage d’une demeure et chevauchant la rue. Certains de ces passages couverts sont supportés par une succession d’arcades et forment parfois des passages étroits et bas, voûtés et coudés. Dar-Sqaf est le quartier le plus ancien de la médina. C’est le site du village original dans lequel se serait installé le fondateur de la confrérie Ouezzanie Moulay Abdellah Chérif dont sa demeure subsiste à cet endroit. 

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Ce quartier est associé à celui de Zaouia qui abrite la célèbre mosquée qui porte le nom du quartier et réputée par son minaret octogone. Ce quartier faisait le siège de la confrérie Ouezzanie. Le Cheikh actuel c’est-à-dire le chef de la dite confrérie y réside. Le bâtiment principal consiste en un vaste patio auteur duquel une galerie à arcs brisés distribue quatre salles de même dimension, ornées de portes et fenêtres et de somptueux plafonds de bois peints. La sobriété de la décoration et la majesté des proportions en font l’un des plus purs produits de l’architecture locale. Ce bâtiment ne devait servir que de résidence et de siège administratif. Il abritait également un palais réservé à l’accueil des pèlerins. Outre ces deux quartiers, on évoque le quartier Mellah qui abritait la communauté juive. Ces quartiers ensembles présentent le centre de la médina. Ils sont tous reliés à un centre commercial par excellence, ou sont regroupées les principales activités commerciales dont la plus spéciale est le commerce de la Jellaba Ouezzania. Les rues , exclusivement réservées au négoce y sont bordées de boutiques juxtaposées sans discontinuité et présentant un ensemble de constructions d’architecture homogène. 

Étymologie : Le Mot Ouezzane que la ville porte de nos jours demeure obscure. Les études consacrées à l’histoire de la ville en donnent trois versions différentes et plus difficiles à étayer les unes que les autres : - Le mot serait d’origine latine et aurait été donné à la ville par un empereur romain dont le prince héritier aurait porté ce nom. - Le mot Ouezzane aurait pris son origine du mot arabe Al Ouezzane (le peseur) qui aurait été attribué à un nommé Abdeslam propriétaire de balance qu’il entreposait à l’entrée de la ville au lieu dit aujourd’hui R’mel, les commerçants étant obligés de recourir à ses balances pour peser leurs produits, on l’appelle alors Al Ouezzane. - Le mot serait dû à la contraction de l’expression Oued Ezzine du fait de la beauté frappante des sites panoramiques de la ville. 

Géographie : Ouezzane est une ville moyenne. Elle est bâtie en amphithéâtre sur le flanc nord de la célèbre montagne Jbel Bouhlal et le flanc de sud-est de la montagne Jbel Bouakika. Le site de la ville est très accidenté. Elle est traversée par un seul et principal axe routier et ce de l’Est à l’Ouest et qui se divise en deux branches à chaque extrémité. La région de la ville d’Ouezzane à une altitude de 614 mètres et est protégée des influences atlantiques par les montagnes environnantes de moyenne altitude et bénéficie d’un climat méditerranéen sub-humide avec une saison d’été sec dont les températures varient entre 17°C et 33°C, et avec un hiver froid dont les températures varient entre 4°C et 12°C. La moyenne annuelle des précipitations est de 700 mm. Toutefois la répartition de ces précipitations est irrégulière. Économie : La ville d’Ouezzane est connue pour ses oliveraies et la production d’huiles d’olive de qualité, où on trouve deux type de structures de production : structure avec des équipements modernes (produits destinés vers l’exportation ; structure traditionnelle (produits pour la consommation local) Ouezzane constitue un source en matière d’olive pour les autres producteurs de l’huile d’olive au niveau nationale. 

Artisanat : La ville d’Ouezzane est de connotation artisanale depuis 4 siècles environ, elle abrite plusieurs corporations de métiers animés par plus de 5000 artisans, outre 3 coopératives artisanales dûment structurées et opérationnelles. L’activité artisanale occupe une place importante dans le secteur productif de la ville d’Ouezzane. L’artisanat constitue un patrimoine important de cette ville qui était l’une des grandes cités artisanales du Maroc. Parmi les activités qui ont pu subsister malgré toute sorte de négligence qu’a vécu et que vit encore la ville d’Ouezzane trouve on entre autres : La filière lanière :

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Le tissage de la laine est l’activité la plus ancienne et la plus principale. La Jellaba Ouazzania (vêtement porté aussi bien en hiver qu’en été) est le fleuron de la ville. Il a donné lieu à toute une filière textile dans ses étapes. La Jellaba Ouazzania dont la ville doit sa renommée nationale est un vêtement très convoité grâce à la qualité du savoir-faire des artisans ouazzanis (Derraza et Khayata). Les métiers du bois : Outre la menuiserie traditionnelle et celle modernisée et mécanisée, la ville d’Ouazzane se distingue par l’exercice du métier dit tourneur de bois qui s’est développé grâce à la l’abondance de la matière première offerte par l’arboriculture. Les tourneurs de bois produisent des éléments et des articles au profit d’autres métiers artisanaux à savoir : des rouets pour les fileuses et les tisserands (Naoura), des planches à laver (Ferraka), des piques à brochette... Mais la réputation des tourneurs de bois Ouazzanis est due à trois types de produits très particuliers : Le Sebsi : une pipe spéciale pour fumer le chanvres indien. -Le Tsabih : Chapelet lié à la fonction religieuse. -La Ghayta : un instrument de musique à anche de la famille des hautbois, au timbre perçant. rôle d’arbitrage des conflits entre les tribus Tannerie : 
Les tannerie datent du 14° siècle. Une tannerie englobe essentiellement une aire découverte de dimensions variables suivant l’importance de la tannerie. Elle prend des formes diverses. L’aire de la tannerie est creusée de bassins servant pour le brossage et le rinçage des peaux et des fosses destinées aux bains dans lesquels elles séjournent. Au cours de la préparation des peaux, l’artisan tanneur se sert d’un certain nombre d’ingrédients. les ingrédients utilisés directement après l’achat comme le sel, le son, la fiente de pigeons sauvages et la chaux. -les ingrédients qui demandent une préparation particulière avant leur utilisation comme l’écorce de grenades, le tannin et le tan. Les différentes étapes du tannage des peaux La préparation des peaux comporte une série d’opérations compliquées. Elle nécessite un travail de longue durée variant selon le genre de peaux qu’on a à traiter. Il existe trois types de peaux : ovin (mouton), bovin (vache) et caprin (chèvre). La durée de chaque opération change selon les saisons. Les peaux qui exigent la préparation la plus minutieuse sont celles de caprins. Elles sont achetées au souk, apportées à la tannerie revêtue de poils, mais elles peuvent être fraîches ou salées. Dans le premier cas, elles sont achetées à la sortie de la boucherie et le salage s’effectue à la tannerie. Les peaux sont salées des deux côtés, étendues en plein soleil et la couche de sel est appliquée vigoureusement par frottage avec la main pour faciliter la pénétration. Le sel qui fond est remplacé par une nouvelle couche, l’opération dure trois à quatre jours. Quand les peaux sont sèches, on les plie en quatre et on les empile soit dans un coin de la tannerie, soit dans les magasins ateliers. Si au contraire, elles ont été achetées au souk après salage et séchage, on les emmagasine directement. La première opération faite pour ces dernières est le lavage. Cette étape consiste à la mise des peaux au reverdis sage, c’est-à-dire dans un bain destiné à les débarrasser des impuretés, du sel employé au début pour les conserver, et aussi à les faire grossir et gonfler légèrement. La durée de ce bain dépend des saisons, d’une nuit en été à quatre jours en hiver par temps froid. Après le lavage, les peaux de caprins sont prêtes à subir la deuxième étape celle de la teinture. L’opération de teinture doit se faire soigneusement et attentivement pour ne laisser échapper aucune partie, elle dure deux à trois heures. Après quoi les peaux passent chez l’épileur qui à l’aide d’un couteau qu’il tient des deux mains, arrache les poils de la toison tendue sur une perche appuyée contre le mur. Ce travail d’épiage est effectué dans des locaux spéciaux, disposés autour de l’aire centrale. Au fur et à mesure que cette opération se poursuit, il retire et fait glisser vers le haut la partie de la peau déjà épilée, qui vient pendre entre le mur et la perche. Les peaux ainsi épilées, sont plongées dans des bassins à chaux remplis d’eau chargée de chaux éteinte puis de chaux active et de chaux vive. Le patron tanneur doit surveiller de très près la durée de ces bains. Souvent, surtout l’été, il faudra se lever la nuit pour aller retirer les peaux pour les épiler. Les peaux devenues parfaitement nettes passent au lavage. Les tanneurs étalent les peaux dans les bassins d’eaux pour être progressivement purgées de la chaux qui les a imprégnées au cours des bains précédents. Elles subissent d’abord un lavage préparatoire de deux heures dans le premier bassin puis elles sont jetées dans un second plus profond où une équipe de deux ou trois ouvriers descend pour les fouler méthodiquement, en rythmant leurs efforts par une mélopée caractéristique. Ils sont penchés en avant et prenant appui de leurs deux bras sur la margelle du bassin. Ils plongent leurs pieds en cadence dans les peaux qu’ils foulent et piaffent comme des coursiers impatients. Les peaux évacuent leurs impuretés et les traces de chaux qu’elles gardaient, le tout s’écoule avec l’eau puis se renouvelée constamment. Cette opération dure environ trois heures. Elle est fatigante. A la sortie du bassin ou de la machine, les peaux subissent l’action de bains successifs et variés dans les fosses. Le bain de fiente de pigeons sauvages. Les peaux y restent de quatre à huit jours. - Le bain de son. Il s’effectue dans la même fosse seulement après nettoyage. Les peaux y restent de 10 à 15 jours en été. Ce dernier doit être très surveillé parce que les peaux qui auraient été négligées se troueraient rapidement. Après séchage des peaux, les ouvriers procèdent à la teinture. Cette opération est pratiquée par les tanneurs eux-mêmes sur les terrasses. Les teintes employées sont en nombre extrêmement restreint. Les couleurs les plus fréquentes sont celle des babouches. Les tanneurs versent la peinture par petits jets sur la peau et l’étendent sur toute la surface côté fleur en frottant de la main pour la faire pénétrer, ensuite les peaux sont étendues sur la paille au soleil. Après la teinture et le séchage, commencent les opérations successives d’assouplissement des cuirs, et le lissage avec un outil composé d’une lame de fer convexe sur une tige de bois laquelle est assemblée à une sorte d’arc en bois. La peau est étendue en long et l’ouvrier travaille courbé constamment, appliquant contre sa poitrine l’arc en bois. De la main droite, il tient la manche en fer et de la gauche la peau qu’il tend pour l’assouplir. Le lissage se fait côté chair puis, il pratique le grainage côté fleur sur un petit dôme en terre cuite. La peau ainsi tannée, rendue à la fois souple et résistante peut être livrée à la vente. Ce sont les artisans babouchiers qui achètent ce genre de cuir pour la fabrication des babouches traditionnelles.