C'est devenu le sport algérien national. L'activité la plus pratiquée dans les foyers et dans les rédactions algériennes. Surveiller les apparitions du président Abdelaziz Bouteflika, scruter les images de la télévision d'Etat pour comprendre l'air du temps, parier sur sa possible participation à tel ou tel événement d'une ampleur nationale ou d'une symbolique historique. Et par conséquent décoder la communication présidentielle.
Autant ses apparitions à la télévision font débat, autant ses sorties du territoire pour raison médicale font polémique. Son dernier déplacement en avion médicalisé vers Paris n'a pas dérogé à la règle. Les médias et les réseaux sociaux s'en sont donnés à cœur joie. Entre des informations qui filtrent savamment pour signaler la présence de Bouteflika en France et des efforts gigantesques des médias officiels algériens pour nier les évidences, adossés à une volonté manifeste de la France officielle de détourner le regard d'une réalité de plus en plus embarrassante, le cocktail devient médiatiquement explosif.
Bien avant le début du quatrième mandat, les Algériens étaient suspendus à l'état de santé de leur président, partagés qu'ils étaient entre ceux qui dénonçaient avec amertume cet entêtement à s'accrocher au pouvoir et ceux qui se cachaient le regard sous des œillères aux effluves patriotiques, considérant contre vents et marrées que Bouteflika a le droit de siéger et donc de gouverner, tout malade et handicapé qu'il puisse être.
D'une manière générale, Cette situation, limite schizophrène, oblige les Algériens à vivre dans une situation de mensonge d'Etat permanent où les illusions d'optique, les postures fabriquées font office de mode de gouvernement et de gestion, dans l'attente d'une issue pour rabattre le cartes et relancer le jeu politique.
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