Voilà un fruit ovale, comme un gros ballon de rugby, à la carapace verdâtre hérissée de piquants, une armure qui cache des quartiers de pulpe jaune crème.
Rares sont les Occidentaux à comprendre cette ferveur. L’hiver dernier, Thomas Fuller, correspondant en Asie du Sud-Est pour le «New York Times», a rédigé une tribune enflammée afin de défendre ce mal-aimé. Dans ce texte, il cite un ami, comme lui expatrié et mordu du durian, qu’il compare à l’œuvre du compositeur contemporain Olivier Messiaen : «Complexe, dissonant, mais qui laisse une impression diffuse de douceur.» Or, atteindre ce nirvana gustatif est simplissime : le fruit se déguste généralement frais et nature. Et il n’est jamais meilleur que lorsqu’il vient de tomber de l’arbre, tel un don du ciel. Contrairement à la Thaïlande, où le durian est coupé sur branche, en Malaisie, on attend, tête casquée, que le végétal veuille bien céder sous le poids de la baie, signe d’une maturité optimale. Un dicton local évoque même de prétendues vertus aphrodisiaques, en affirmant malicieusement : «Quand le durian tombe, le sarong se lève».
Le durian, comment ça se mange ?
Pour une première, il faut se préparer psychologiquement et observer quelques règles.
Initiation
On peut d’abord découvrir le durian dans une glace, une gaufrette ou un milk-shake. En France, dans les supermarchés asiatiques, on trouve des morceaux de pulpe au rayon surgelés.
Modération
Bourré de vitamines, minéraux et magnésium, mais aussi gras et riche en sucre, il s’avère très nourrissant et vraiment difficile à digérer.
Précautions
Chaque année, la presse relate plusieurs décès par overdose de durian ! Il semblerait que sa pulpe fasse grimper la pression sanguine. En manger est donc déconseillé aux personnes souffrant d’hypertension et aux femmes enceintes. Attention aussi à ne pas en déguster avec de la bière, du vin… risque de cocktail explosif ! Le soufre que contient le fruit empêche d’éliminer les toxines de l’alcool.
Une odeur répugnante survient en plein vol, l'avion atterrit en urgence.
Les 245 passagers et l’équipage d’un vol de ligne entre Montréal et Vancouver, au Canada, ont vécu une bien désagréable expérience, dimanche 6 octobre. En plein vol, une odeur nauséabonde a envahi l’appareil sans que personne ne sache d’où elle venait. Les pilotes ont dû déclencher les procédures d’urgence.
L'avion a dû attérrir d'urgence pour que l'on puisse
déterminer d'où provenait l'odeur infecte à bord
Du durian dans les soutes
Après avoir atterri sans encombre, l’avion a évidemment été inspecté de fond en comble, afin de déterminer d’où provenait cette odeur répugnante. Dans les soutes, dans un bagage de voyageur, on a trouvé le coupable : du durian !
Le durian est un fruit tropical, récolté dans le sud-est de l’Asie et en Amérique du Sud. Il ressemble à un peu à un ananas, avec une écorce épaisse et dure hérissée de piques. Sa pulpe blanche renferme plusieurs quartiers jaunâtres et il peut peser jusqu’à 5 kg. Surnommé « le roi des fruits » en Asie, le durian est notoirement connu pour dégager une odeur pestilentielle, mais certains gourmets connaisseurs affirment que sa chair est un délice.
Il n’empêche que le durian pue tellement, avec son « parfum » putride, qu’il est interdit à la vente et à la consommation dans certains endroits publics en Asie, et il est généralement banni des transports en commun. Paradoxalement, on lui prête également des vertus médicinales et aphrodisiaques, quand bien même son odeur est un véritable tue-l’amour… On comprend mieux le désastre dont il peut être la cause, dans un milieu aussi exigu et fermé que la cabine d’un avion.
Le durian n'en est pas à son premier méfait... L’an dernier, en Indonésie, une cargaison de durians avait ainsi cloué un avion au sol ; en Australie, c’est tout un campus qui avait été évacué à cause de l’odeur ; et en mai dernier, en Chine, un automobiliste avait même justifié son éthylotest positif par sa consommation de durian...
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