Lorsqu’il fait froid, ou que nous ressentons une forte émotion, nos poils se dressent et de petites bosses se forment à la surface de notre peau. C’est ce qu’on appelle la chair de poule. L’expression est très parlante car dans ces cas-là, notre peau ressemble effectivement à celle des gallinacés une fois plumés !
Comment la chair de poule est-elle déclenchée ?
Cette réaction est un mécanisme de défense, appelé « horripilation » ou « pilo-érection ». En cas de baisse de température, en sortant de la piscine par exemple, les thermorécepteurs répartis sur notre peau (ils sont également appelés « corpuscules de Krause ») préviennent le cerveau, qui envoie un message au système nerveux. Ce dernier ordonne aux muscles arrecteurs ou horripilateurs, situés à la base de chaque poil, de se raidir.
Chez les mammifères, comme l’humain, cette contraction permet de réchauffer l’épiderme : les plumes ou les poils emprisonnent de l’air et créent ainsi une couche isolante qui protège du froid. Nous ne sommes plus aussi poilus que nos ancêtres, mais nous avons conservé ce mécanisme de défense.
Pourquoi les émotions fortes provoquent aussi la chair de poule ?
La chair de poule n’est pas seulement une réaction physiologique. Elle peut apparaître en cas d’émotion forte, comme la peur ou le plaisir.
Depuis plusieurs années, Mitchell Colver, chercheur en psychologie expérimentale à l’Université d’État de l’Utah, s’intéresse aux réactions physiques que la musique provoque quand elle procure une sensation de plaisir, comme le frisson ou « orgasme de peau ». La chair de poule déclenchée par une belle chanson ou par un moment d’effroi relève du même processus.
Si vous entendez un bruit sec dans une forêt la nuit, ou une porte grincer dans une vieille maison, votre corps va sécréter de l’adrénaline. C’est une réaction tout à fait naturelle : la respiration s’accélère, le corps transpire, le rythme cardiaque augmente… et les poils se redressent. Ce réflexe s’observe chez les animaux à fourrure : par exemple, face à un ennemi, un chat va gonfler de volume.
Selon Mitchell Colver, un son inattendu émanant d’un morceau de musique (une voix surprenante, un changement de rythme…) provoque la même réaction. « Les vibrations des cordes vocales du chanteur peuvent être similaires à celles d’une personne qui crie au secours », précisait le chercheur.
Cependant, le cerveau analyse rapidement que ce n’est pas une situation dangereuse. La surprise est positive et l’auditeur peut apprécier la musique qui s’offre à ses oreilles.
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