Les états concentrant le plus de villes fantômes sont le Colorado, l'Arizona, le Nevada, le Montana et la Californie. Tous ces états situés près des Rocheuses ont en effet accueilli les villes champignons dès la fin du XIXème siècle lors de la conquête de l'ouest et de la fièvre de l'or.
La ville de Bodie, en Californie, est une des plus célèbres villes construites lors de la ruée vers l'or. Elle accueillait près de 10 000 habitants en 1880, devenant la seconde ville la plus peuplée des Etats-Unis. A son apogée, on comptait 65 saloons ! Mais plusieurs incendies ont ravagé la ville et ont poussé les habitants à partir. Aujourd'hui, 5 % de la ville reste visitable.
En avril 2012, Buford dans le Wyoming, la plus petite ville des États-Unis, est mise aux enchères. Il ne restait plus qu'un habitant : Don Sammons. L'homme a acheté la ville en 1992 et s'est petit à petit retrouvé seul. Située à 2 400m d'altitude, exposée aux vents extrêmes et à des températures très froides, la ville a tout de même trouvé un acheteur vietnamien pour à peine 900 000 dollars. Le lot comprend une station essence, une épicerie, une école, un chalet, un garage et 10 hectares de terrain.
Calico, en Californie, est une ville fantôme qui se situe dans le désert de Mojave à 5 km de la fameuse route 66. Elle fut construite en 1881 pour accueillir les mineurs venus extraire l'argent. 10 ans plus tard, le cours de l'argent s'effondre et la ville se dépeuple complètement. Depuis 1951, la ville est restaurée et accueille de nombreux touristes désireux de découvrir la vie des cowboys. Elle est par ailleurs classée monument historique et ville fantôme officielle du "silver rush".
En Pennsylvanie, la ville de Centralia ne comptait que 7 habitants en 2007 contre 1 000 en 1981. La ville fut évacuée en raison d'un incendie sous-terrain de détritus en 1962. Les mines avaient été reconverties en décharge. Encore aujourd'hui, l'incendie perdure et continuera pendant encore environ 250 ans selon les prévisions des experts. La ville reste dangereuse en raison des émanations de dioxyde de carbone qui remonte à la surface à travers les fissures du sol mais reste accessible aux visiteurs téméraires.
Cependant, ces villes fantômes ne tombent pas dans l'oubli et certaines d'entre elles ont trouvé une seconde vie. Quelques-unes ont été réhabilitées et ont petit à petit attiré de nouveaux habitants. D'autres, encore bien conservées, se révèlent idéales pour les tournages de films comme les célèbres westerns. Enfin certaines sont également devenues des lieux touristiques très prisés par les amateurs d'histoire du Far West mais aussi de cinéma ou de jeu vidéo.
Le passé de ces villes désertées est quasiment identique à chaque fois. A l'origine, quelques hommes sont partis dans l'espoir de trouver des pépites d'or et se sont installés dans des camps avec de simples tentes. Puis, petit à petit, ils ont construit des bâtiments plus solides et ont développés plusieurs services : bureau de poste, banque, église, hôtel, tribunal, prison et surtout saloon !
Les villes fantômes ne doivent non pas leurs noms à de terribles histoires d'apparitions fantomatiques mais au fait qu'elles aient été abandonnées partiellement ou totalement. On trouve des villes fantômes partout dans le monde mais les États-Unis, de par l'immensité du territoire, compte le plus grand nombre de zones désertées. On en a recensé plus de 50 000.
Les raisons de l'abandon de ces villes sont diverses : activité économique en déclin (notamment à cause de l'épuisement des mines), les catastrophes nucléaires ou industrielles, les changements du réseau de transport (fermeture des lignes ferroviaires, nouveaux tracés des routes) ou encore les guerres (destruction des bâtiments ou mortalité élevée). Certaines ne sont plus que ruines et passent totalement inaperçues dans le paysage quand d'autres ont su conserver une forte notoriété. D'autres encore ont seulement vu leurs quartiers être désertés, comme à Détroit (Michigan).
Chaque ville témoigne de son utilité et de sa gloire passée. On trouve ainsi des forts, des hameaux, des comptoirs commerciaux, des exploitations minières ou des stations ferroviaires. Bien souvent, elles ont été fondées par un groupe de personnes volontaires. Le développement était plutôt rapide et anarchique même si l'on retrouve la plupart du temps une grande rue principale où s'alignent les différents bâtiments.